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Ambassadeur Albert Salon

- « Les Jeux de Beyrouth ont été trop occultés par les médias français ! »

France | 14 octobre 2009
- « Les Jeux de Beyrouth ont été trop occultés par les médias français ! »
Paris - Combien de Français savent que les VIes Jeux de la Francophonie viennent de se dérouler en septembre-octobre à Beyrouth, avec un beau succès ? Très peu, car nos médias les ont largement occultés !

Pourtant, les Jeux de la Francophonie existent depuis plus de deux décennies, se déroulent tous les quatre ans, chaque fois dans un autre pays francophone. Ils ont la grande originalité, parmi les grandes compétitions internationales, contrairement par exemple aux Commonwealth Games, d’être à la fois sportifs et culturels.

Ils sont le principal moyen d’intéresser à la Francophonie les jeunesses « francophones » des cinq continents. Ils donnent à leurs champions, confirmés ou en graine, l’occasion de se mesurer à l’élite sportive de tous les pays francophones de ces cinq continents, leur fournissent des galops d’essai, un tremplin fort bienvenu vers les meilleurs niveaux mondiaux et la consécration internationale. Ce qui fut le cas du Français David Douillet le fut aussi pour maints boxeurs, coureurs, marathoniens, athlètes, basketteurs ou handballeurs de Madagascar, du Mali, d’Algérie, du Maroc, du Québec, de Suisse, du Vietnam, de Côte d’Ivoire , du Tchad, de Maurice…

Suivons, dans les prochaines années le parcours de ces Lionnes du Sénégal qui viennent de battre à Beyrouth les basketteuses françaises !...
Suivons aussi, par exemple, le Suisse Nicolas Fraissinet : il vient de remporter le 4 octobre le concours de la chanson de ces sixièmes Jeux, à l’issue de la finale disputée au casino du Liban, à Jounieh, au nord de Beyrouth. Balayant un registre musical très large en s’appuyant sur des chansons à texte, il l’a emporté devant la Camerounaise Kareyce Fotso et le groupe Canadien Karkwa (pour ne pas écrire « carquois » ?).

Mais nos médias y ont envoyé peu de journalistes et de caméras, contrairement à bien d’autres pays francophones.

Il est vrai que ce sont un peu des « Jeux de pauvres », dotés d’un budget modique fourni en bonne partie par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie, sise à Paris, de 70 membres et observateurs), et qui, de ce fait, sont un peu cantonnés dans des disciplines « peu chères » tels les jeux de ballon, l’athlétisme, la boxe…
Heureusement que ces autres pays existent !

Nos médias ont même très peu couvert les déplacements – très brefs – du Premier Ministre François Fillon et de la Secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports Rama Yade, pour participer à la belle cérémonie d’ouverture.

Tout se passe aujourd’hui comme si en France, la Francophonie devenait gênante, enfouie comme un remords, une mauvaise conscience (?), dans un lâche consentement comme en juin 1940, voire un encouragement, de nos médias et des élites qui leur sont liées, à la noyade ou vassalisation de la France dans l’empire anglo-saxon, et dans la langue américaine.

Pourtant les Jeux de la Francophonie ont de quoi rendre de la fierté à la France et à ses médias !

Albert Salon
Ancien ambassadeur
Président de Avenir de la Langue Française (ALF)

Photo : Albert Salon a été élevé le 10 janvier 2006 à la dignité de Commandeur de l’Ordre national du Mérite par Mme Brigitte Girardin, alors ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie - © leJMED.fr

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