Les Rencontres AFRICA 2017
Lemoyne, Zinsou, Hoffmeister et Maymat : les quatre mousquetaires des Rencontres Africa 2017
par Alfred Mignot
@alfredmignot
En ce lundi matin 4 septembre, tandis que plus de 12 millions d’écoliers français font leur rentrée, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères accueillait une conférence de presse dédiée aux Rencontres Africa, la plus grande manifestation économique organisée par la France et ses partenaires du Continent.
Forte du succès de sa création à Paris, en 2016, la manifestation ose plus grand : elle s’envole en effet vers l’Afrique, où elle déploie son programme dans trois pays et régions différentes : au Kenya pour l’Est du Continent, en Côte d’Ivoire pour l’Ouest, en Tunisie pour le nord maghrébin.
Au-delà des détails d’un programme très riche (voir le site de l’événement), c’est devant une salle de presse comble que quatre personnalités se sont attachées à mettre en exergue l’intérêt de ces Rencontres.
Jean-Baptiste Lemoyne : les Rencontres
d’une ambition nouvelle
Intervenant le premier, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a souligné la volonté d’agir qui anime le président Emmanuel Macron, volonté illustrée notamment par la création, le 29 août, du Conseil présidentiel pour l’Afrique, ainsi que par la conviction affichée lors de son discours aux ambassadeurs, au fil duquel le président a notamment déclaré :« L’Afrique (…) c’est un continent d’avenir (…) la stratégie que je veux mettre en œuvre consiste à créer un axe intégré entre l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe (…) car c’est en Afrique que se joue largement l’avenir du monde. »
Pour le secrétaire d’État, l’ambition affichée par ces Rencontres Africa 2017 signent ainsi une des étapes d’un redéploiement de la France en Afrique, après plus d’une décennie de reculs.
Lionel Zinsou : « Il n’y a jamais eu
autant de solutions en Afrique »
Se félicitant de cet engagement des pouvoirs publics français, Lionel Zinsou observe qu’il en est de même côté africain, et que ces Rencontres “nomades”, décidées en réponse à la demande des participants de 2016, sont une “véritable co-production France-Afrique, et aussi public-privé”.
Le co-président d’AfricaFrance relève que « les rencontres, les relations humaines servent avant tout à construire de la confiance. Et c’est cela le fond même de l’action d’AfricaFrance, car on ne construit rien sans la confiance mutuelle. »
Lionel Zinsou souligne aussi que si bien de secteurs en développement en Afrique correspondent à des domaines d’excellence français – agroalimentaire, aéronautique… d’où une réciproque complémentarité –, et que l’Afrique est aussi aujourd’hui dans le jeu de l’innovation – le Kenya, par exemple, est même le numéro 1 mondial pour les nouveaux usages du paiement mobile.
Après l’Afrique des problèmes de naguère, c’est aujourd’hui à « l’Afrique des solutions » que nous avons à faire, affirme-t-il. D’ailleurs, après que certains pays ont connu une passe difficile après la chute des recettes des hydrocarbures et de certaines matières premières, aujourd’hui la tendance dominante sur le Continent est à la reprise économique. La confiance est de retour, qui se manifeste notamment par l’envol de certains pays (Égypte, Côte d’Ivoire…) et surtout par le fait que « c’est désormais le secteur privé qui finance la croissance. C’est un changement considérable, une révolution. Il n’y a de fait jamais eu autant de solutions en Afrique » , conclut Lionel Zinsou.
Marc Hoffmeister : « Une attente très forte,
un message très positif »
Pour Marc Hoffmeister, directeur général du Groupe Classe Export, cheville ouvrière de ces Rencontres 2017 (comme de la première édition, en 2016), « bien sûr qu’il nous fallait organiser la manifestation en Afrique, et les trois pays ont été retenus à la suite de réponses très claires » de l’enquête conduite auprès des entreprises participantes de 2016.
« Il y a une incroyable mobilisation », relève Marc Hoffmeister, soulignant que la conférence de presse organisée récemment à Nairobi a attiré quelque quarante journalistes.
Et puis, en ce début de septembre, à un mois de l’événement des Rencontres, on compte déjà 255 entreprises françaises inscrites (enregistrement ouvert jusqu’au 15 septembre, (voir ici sur le site), et 1300 africaines – chiffre qui indique d’ailleurs l’intérêt infra-africain de ces Rencontres, puisque la majorité des contacts d’affaires se feront donc entre entreprises continentales, comme ce fut d’ailleurs le cas en 2016.
Trois axes transversaux ont été retenus pour les débats, ateliers et conférences : la formation, la logistique et le financement des PME et ETI – « un sujet majeur, avec une forte implication de l’AFD, de Proparco, de Bpifaence comme de la Société générale » , relève le DG du Groupe Classe Export.
Des thèmes sectoriels, dont le potentiel de développement est largement reconnu, seront aussi explorés : le numérique, les villes durables, l’agroalimentaire, l’industrie… “Pour ces Rencontres qui sont la plus grande manifestation d’affaires du Continent, nous constatons une attente très forte, en particulier de la part des chefs d’entreprise. C’est déjà un message très positif “, conclut Marc Hoffmeister.
Alexandre Maymat : l’Afrique, terre
d’une « incroyable créativité »
Intervenant à son tour, Alexandre Maymat, directeur général Afrique de la Société Générale, master partenaire des Rencontres (comme en 2016), rappelle que la SG est à ce jour la première banque française en Afrique, et se réjouit que les Rencontres soient organisées sur le Continent, car « nos clients manifestent un fort appétit pour l’Afrique, perçue à juste titre comme un relais de croissance ».
L’Afrique apparaît aussi de plus en plus comme une terre d’une « incroyable créativité (ie. le paiement mobile au Kenya), et ce que l’on y expérimente aujourd’hui sera souvent partout demain », s’enthousiasme Alexandre Maymat. Puis, élargissant son propos, il n’hésite pas à affirmer : « Il n’y aura pas de préservation du modèle européen sans croissance africaine. Et ce destin se construit d’abord par l’action des entreprises. Nous, entreprises, avons donc de grandes responsabilités. Ainsi, ma vraie fierté, c’est de participer, à ma mesure et avec humilité, à la construction de ce destin commun. »
…
Tout savoir :
> le site des Rencontres Africa 2017.
◊◊◊