Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

Tribune Libre, par Étienne PAUCHANT, Président Fondateur de META

Le tourisme méditerranéen en quête de reconquête

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 22 mars 2012 | src.leJMed.fr
Le tourisme méditerranéen en quête de reconquête
Sophia Antipolis -

Après une année 2011 très bousculée par une crise économique polymorphe en Europe et par l’incertitude qui souffle encore sur le tourisme des rives Sud et Est méditerranéennes, les premiers scénarios concernant 2012 ont été établis à l’occasion de l’ITB, le Salon du tourisme de Berlin, qui s’est tenu du 6 au 10 mars 2012. Ils confirment des départs en vacances cette année, estimés selon les sources entre + 1 à + 2 % depuis l’Europe, et de + 3 à + 4 % depuis le monde (dont + 6,5 % depuis l’Asie).

Image ci-dessus : Étienne Pauchant, Président Fondateur de META, lors de son intervention aux « Ateliers du Management du Patrimoine Méditerranéen », à Paris, tenus au Carrousel du Louvre, le 25 mai 2010. © Capture vidéo.

◊ ◊ ◊


Chez les Européens, le « moins loin moins cher » devrait progresser cette année, ainsi que les destinations domestiques. Pour leurs voyages à l’étranger, et comme en 2011, les destinations européennes seront préférées aux voyages de vacances hors de l’Union, notamment depuis les marchés du Sud européen. En revanche les départs depuis le marché russe « toutes destinations » devraient poursuivre leur accélération enregistrée en 2011.

En Méditerranée du Sud et de l’Est, les destinations marocaines et turques sont attendues en forte hausse en 2012. La Jordanie devrait également enregistrer une progression significative de ses arrivées. L’incertitude est encore de mise vis-à-vis d’autres destinations, les touristes européens ayant perçu des avis contradictoires sur d’éventuelles restrictions de consommation ou concernant les tenues vestimentaires, qui pourraient être exigées des touristes.


Culture, environnement, Internet :
un triple mouvement de fond

La demande pour un tourisme culturel et respectueux de l’environnement s’installe calmement. La communication anxiogène des cinq dernières années sur les dangers du tourisme pour la planète s’est, pour l’instant, adoucie. Une nouvelle phase est en route, celle de la généralisation progressive d’un tourisme durable, privilégiant la qualité écologique et l’alternative culturelle authentique.

Les seules vacances passives mer + soleil resteront encore fort demandées, mais seront maintenant concurrencées par un tourisme participatif plus « responsable », soucieux de la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, comme du respect de l’environnement. C’est un mouvement de fond qui devrait se renforcer lentement, mais continuellement, au cours des prochaines années.

Le tourisme a massivement investi l’internet, par :
 les Agences en ligne
 les Entrepôts de données des aériens, des ferroviaires, des hébergeurs, des spectacles, des loueurs de voitures
 les comparateurs qui apportent chaque jour leurs tombereaux de prix, tous différents, et qui changent sans cesse, jusqu’à l’excès
 les centrales de destination.

La distribution classique par les Agences de Voyages physiques continue de baisser, au profit de l’Internet questionné par près de 80 % des Européens pour se renseigner puis pour faire le choix d’une destination de vacances. Plus de la majorité d’entre eux (53 %) achèteront leurs séquences de vacances « en ligne ». Les réservations de l’aérien se réalisent surtout sur les sites des compagnies concernées. Les réservations hôtelières se réalisent de plus en plus souvent sur des sites hôteliers comportant les avis des clients précédents (bien que de nombreux « faux avis » y soient relevés). L’achat d’un voyage à forfait : transport + hébergement + activités, marque le pas.


« Un dialogue constant avec les professionnels concernés »

Les centrales de destination ne sont pas assez visibles : pas assez de liens pointant sur leurs adresses, pas assez de notoriété, faible « page rank & alexa rank ». Elles pourraient jouer un rôle important en Méditerranée, remplaçant la publicité classique qui ne touche plus aujourd’hui que moins de 20 % des prospects et les campagnes de courriels qui sont considérées, très majoritairement, comme des spams par les messageries électroniques, avant d’échouer automatiquement, et pour plupart d’entre elles, dans le fichier « courrier indésirable » sans même avoir été lues.

Il est de plus en plus nécessaire que les pouvoirs publics régionaux ou nationaux, qui sont à l’initiative de ces centrales de destination (ou sites portails) et chargés de la promotion, puissent organiser un dialogue constant avec les professionnels concernés. Le choix du prestataire électronique qui sera finalement associé à la réservation instantanée n’est pas neutre. La marge bénéficiaire perçue par le professionnel ainsi réservé, peut varier d’une manière importante en fonction du prestataire de réservation qui lui est associé, selon qu’il sera une Agence en ligne, un Comparateur, ou un Entrepôt de données ; ou encore le site web du professionnel, sachant toutefois que le marché marque quelques hésitations pour utiliser cet accès à la réservation.

Il faut s’attendre à une simplification de la jungle tarifaire, réduisant la braderie permanente qui pénalise à la fois les professionnels et les prospects qui cherchent tous plus de fluidité dans les propositions. Plusieurs grands acteurs du web planchent sur des choix clairs correspondants à un budget proposé à la réservation instantanée, associé à la certitude d’avoir payé le bon prix pour le bon produit.


Étienne PAUCHANT

Président Fondateur de META

Sophia Antipolis, le 14 mars 2012

Articles récents recommandés