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Le taux de croissance de l’Algérie, hors hydrocarbures, bondit à 9,3 % en 2009

Algérie | 16 août 2010 | src.Algérie Presse Service
Le taux de croissance de l'Algérie, hors hydrocarbures, bondit à 9,3 % en 2009
Alger -

La croissance économique hors hydrocarbures de l’Algérie a atteint 9,3 % en 2009, contre 6,1 % en 2008, les réserves de change s’établissant à 147,2 milliards de dollars à la fin de l’année écoulée, selon le ministre des Finances Karim Djoudi, cité dimanche par l’agence APS. Cette croissance économique a été portée par la bonne performance de la production agricole et par la poursuite des bons niveaux de croissance des secteurs du bâtiment et travaux publics et des services, ajoute-t-on de même source.

Photo ci-dessus : bâtiments en cours d’achèvement de l’Université de Tlemcen. © leJmed.fr - avril 2010


Dans le cadre des auditions annuelles qu’il dirige sur les activités des différents départements ministériels, le président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, a présidé une réunion restreinte d’évaluation consacrée au secteur des Finances.

À cette occasion, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a exposé la situation économique et financière du pays et ses perspectives ainsi que les actions réalisées ou en cours d’exécution dans le cadre de la réforme du secteur bancaire et des administrations relevant du secteur des Finances. Ce qui constitue une tendance favorable coïncidant avec l’annonce de la mise en place du programme quinquennal 2010-2014 de consolidation de la croissance qui s’inscrit dans une dynamique de reconstruction nationale et de cheminement vers la réalisation d’objectifs majeurs tels que la diversification de la croissance et le desserrement de la contrainte de dépendance vis-à-vis de la ressource « hydrocarbures ».
Le programme quinquennal est destiné à parachever les grands projets déjà entamés et à engager des projets nouveaux dans les domaines du développement humain, du développement des infrastructures de base, de l’appui au développement de l’économie nationale, de l’encouragement à la création d’emploi et du développement de l’économie de la connaissance.

Les bons chiffres de 2009

La croissance économique hors hydrocarbures a atteint le niveau de 9,3 % en 2009 contre 6, 1% en 2008. Ce qui révèle une expansion économique portée par la bonne performance de la production agricole qui vient s’ajouter à la poursuite des bons niveaux de croissance des secteurs du Bâtiment et Travaux publics et des services. La variation de l’indice général des prix à la consommation indique que le niveau de l’inflation se stabilise à 5,75 % en 2009.

L’année 2009 est également caractérisée par la poursuite de l’augmentation appréciable du niveau des crédits à l’économie dans un contexte de réforme du marché financier. En effet, de 2 615,5 milliards de DA en 2008, les crédits à l’économie sont passés à 3 045,2 milliards de DA en 2009, soit une augmentation de 16,4%. La valeur courante des importations a enregistré une baisse de 1 % en 2009.

Les exportations ont reculé de plus de 40 % du fait d’un recul équivalent enregistré par le prix des hydrocarbures. Malgré le choc externe induit par la crise financière et économique internationale à travers le comportement du prix du baril de pétrole brut sur le marché mondial, la balance des paiements a affiché un solde des paiements courants de 520 millions de dollars US pour l’année 2009. Dans ce contexte, les réserves de change étaient de 147,2 milliards de dollars US à la fin de l’année 2009.

Pour sa part, le niveau de la dette extérieure à moyen et long termes s’est situé à 3,92 milliards de dollars US à la fin de l’année 2009. Par ailleurs, l’évolution de la situation des finances publiques s’est effectuée dans un contexte caractérisé par :

# La quasi stabilisation de la dette publique interne dont l’encours s’est positionné, à fin décembre 2009, à 814 milliards de DA contre 734 milliards de DA à fin décembre 2008.

# La quasi stabilisation également de la dette publique externe dont l’encours s’est situé, à fin décembre 2009, à 480 millions de dollars US contre 460 millions de dollars US à fin décembre 2008.

# Une situation des opérations du Trésor, arrêtée à fin avril 2010, indiquant un solde global excédentaire de 35 milliards de DA contre un déficit de 65 milliards de DA à fin avril 2009.

# Un taux de chômage qui a poursuivi sa tendance baissière, observée ces dernières années, en relation avec l’exécution des programmes d’investissement publics, la croissance économique hors hydrocarbures et le renforcement des dispositifs publics de l’emploi. Le taux de chômage, appréhendé à travers l’enquête de l’Office national des statistiques, s’est positionné à 10,2% en 2009, contre 11,3% en 2008.

# L’amorce d’une augmentation significative des crédits à l’économie qui devrait prendre encore de l’ampleur avec la politique récente en matière de bonification des intérêts relatifs aux crédits d’acquisition de logements neufs et de construction de logements ruraux.

S’agissant de la modernisation de l’administration des finances, l’exposé présenté a, notamment, dégagé des éléments d’appréciation ci-après :

# Premièrement : le plan de réforme mis en œuvre par l’administration fiscale vise à garantir une meilleure mobilisation des ressources budgétaires d’origine non pétrolière, une veille fiscale effective et un système de pilotage garantissant une visibilité certaine, ainsi que la recherche de politiques fiscales qui favorisent une baisse de la pression fiscale dans le but d’impulser l’investissement productif et favoriser l’amorce d’une croissance forte, diversifiée et durable.

# Deuxièmement : les actions entamées portent sur la poursuite des programmes présidentiels de relance, de soutien et de consolidation de la croissance et sur la modernisation du processus budgétaire. Il s’agit aussi de poursuivre la mise en place de la réforme du processus budgétaire qui vise à remédier aux insuffisances de la gestion du budget de l’Etat.

# Troisièmement : le programme d’actions de l’Administration des domaines s’articule autour de trois objectifs : l’adaptation et la mise à niveau des dispositions législatives et réglementaires en vue d’une meilleure valorisation et protection du domaine public et du domaine privé de l’Etat, le parachèvement des opérations d’établissement du cadastre général pour l’ensemble du territoire national ainsi que le soutien et l’accompagnement des opérations d’envergure nationale prévues par le programme quinquennal 2010-2014.

# Quatrièmement : l’administration des douanes mène des actions de réforme et de modernisation qui ont pour objectif son adaptation aux mutations nationales et internationales, l’amélioration de ses performances, le renforcement de ses capacités d’intervention et l’efficacité et l’efficience de ses services.

À l’issue du débat consacré à ce dossier, le président de la République a relevé avec satisfaction que grâce aux mesures prises au cours des dernières années, notamment la mise sur pied du Fonds de régulation des recettes, le paiement anticipé de la dette extérieure et le renoncement à tout emprunt de l’étranger, « l’Algérie a pu faire face, sans conséquences négatives majeures, aux effets des récentes crises financière puis économique mondiales et entamer, cette année, un nouveau programme quinquennal massif d’investissements publics ».

Le chef de l’État a, cependant, relevé que cette situation « nous invite à la prudence et à l’action prospective ». A ce titre, le chef de l’Etat a rappelé que la conduite du programme quinquennal d’investissements 2010-2014 fera l’objet « d’une évaluation annuelle pour tenir compte de la situation de nos finances publiques ». Il a également ordonné au gouvernement de veiller, grâce à l’ensemble des mesures arrêtées en matière de dépense publique, « à prévenir les réévaluations coûteuses des projets et à prohiber toutes formes de gaspillage ».

La nécessaire diversification de la production

Évoquant la nécessité de dynamiser la diversification de la production économique du pays pour réduire la dépendance nationale excessive envers les hydrocarbures, le président de la République a relevé les importantes mesures mises en place pour encourager et soutenir l’épanouissement des entreprises nationales, publiques ou privées. A cet égard, il a instruit le gouvernement de dynamiser encore l’accès des entreprises au financement par les banques et le marché financier, dans la transparence et le respect des critères universels.

« Les dispositifs de garanties des crédits aux entreprises doivent être davantage actifs, la modernisation du système bancaire et financier doit se poursuivre aussi, avec le concours de partenaires dans des fonds mixtes et même, le cas échéant, le recours à l’expertise étrangère à même de participer à l’amélioration de la gestion des banques et établissements financiers publics », a ordonné le chef de l’Etat.

La lutte déterminée contre la corruption

Par ailleurs, soulignant la détermination des pouvoirs publics à réprimer la corruption et l’atteinte au patrimoine public et à faire prévaloir la transparence et le respect de la loi dans toutes les transactions économiques, le président de la République a précisé qu’« outre les diverses mesures prises à cet effet et qui seront bientôt consolidées par d’autres, y compris législatives, l’avènement graduel d’un environnement économique marqué par la seule règle du droit et par une saine compétition, exige la poursuite de la modernisation de nos administrations financières et économiques », a conclu le président Abdelaziz Bouteflika.

Algérie Presse Service

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