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Le styliste ALPHADI à Paris, à l’Unesco : « Capitale culturelle 2022 du Continent, RABAT va accueillir le XIVe Festival International de la Mode en Afrique »

15 septembre 2022
Le styliste ALPHADI à Paris, à l'Unesco : « Capitale culturelle 2022 du Continent, RABAT va accueillir le XIVe Festival International de la Mode en Afrique »
Fondateur du FIMA, Festival International de la Mode en Afrique, le styliste nigérien ALPHADI, « Prince du désert », vient de présenter à l’Unesco le programme du XIVe FIMA qui, début décembre au Maroc, mettra à l’honneur la Culture et la Mode africaines, vecteur d’emplois et de développement pour tout le Continent.

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par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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Fonctionnaire au ministère du Commerce à Niamey (Niger), ALPHADI confia un jour – il y a plus de 30 ans – qu’il voulait se lancer dans la création et la mode et surprit alors tout son entourage qui, dans un premier temps, ne le prit pas trop au sérieux… avant de se raviser rapidement devant sa détermination.

« Nous sommes fiers de t’avoir encouragé, mais nous étions bien loin d’imaginer alors ce que tu allais devenir… », révélait mardi à l’Unesco Son Excellence Aïchatou BOULAMA KANE, ancienne chef de la diplomatie nigérienne et depuis une année ambassadrice du Niger en France, à propos de l’un des plus grands stylistes africains, qu’il n’est plus besoin de présenter.

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« La culture et la mode peuvent
créer des milliers d’emplois ! »

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Fondateur du FIMA (Festival International de la Mode en Afrique), dont la première édition se déroula en 1998 dans le désert du Tiguidit (classé au patrimoine mondial de l’Unesco, à quelques encablures d’Agadir) et surnommé depuis le « Prince du désert », ALPHADI ne cesse de surprendre, d’innover et de se battre pour que l’Afrique en général et le Niger en particulier puissent se développer en misant sur leurs propres ressources : « L’Afrique dispose d’une extraordinaire jeunesse, réactive, inventive et connectée, et je souhaite de tout mon cœur qu’elle reste en Afrique pour participer au développement du Continent, à la condition bien sûr que l’on puisse créer des emplois pour elle. Or, la culture et la mode peuvent créer des milliers d’emplois ! ».

Le représentant d’Audrey AZOULAY, Directrice générale de l’Unesco, se plaît visiblement à accueillir ALPHADI, qui de plus est un « Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco » dont le mandat vient d’être renouvelé, car au lendemain de la rébellion touareg au Niger, ALPHADI a voulu être un Artisan de la Paix et de la Réconciliation nationale dans son pays.

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Rendez-vous à Rabat,
du 7 au 10 décembre 2022…

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« Depuis plus de vingt ans maintenant, ce créateur de génie a une vision : que le monde découvre les talents et les merveilles de ce Continent sous l’angle de la créativité, de l’art, de la culture. Le FIMA est né en 1998 et depuis, chaque année ou tous les deux ans, ALPHADI réunit les créateurs africains de talent pour célébrer la mode et l’art », rappelle d’emblée AYDEN, animatrice de cette cérémonie de lancement et de présentation de l’édition 2022 du FIMA qui va revenir cette année au Maroc, pour la seconde fois après l’édition de 2018 à Dakhla.

La XIVe édition du FIMA se déroulera, en effet, à Rabat du 7 au 10 décembre avec pour thème : « Synergie des cultures pour le développement de l’Afrique ». Et cet événement constituera d’ailleurs la première manifestation d’envergure lançant les festivités célébrant Rabat comme « Capitale africaine de la Culture ».

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… et des manifestations
durant plusieurs mois

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Secrétaire général de Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA) et Président des Capitales africaines de la Culture (CAC) Jean-Pierre Elong MBASSI explique en toute simplicité comment et pourquoi il a fait cette belle proposition à ALPHADI, qui a aussi quelques origines marocaines.

Dans la foulée, il dévoile le programme des activités suivantes avec la célébration, le 24 janvier prochain, de la Journée mondiale de la Culture africaine et afro-descendante (JMCA). Puis seront organisés un Festival des films sur smartphones avec « une minute pour raconter une histoire », un Festival sur le design au mois de mars, un Festival panafricain de la danse et un autre sur les industries créatives.

« Au mois de mai, nous aurons les Rencontres panafricaines de la photo, puis le Forum des ministres africains de la Culture et un grand spectacle de clôture qui célébrera le rôle des Femmes africaines… La capitale politique du Royaume sera d’ailleurs célébrée dans cinq grandes villes du Continent, une par sous-région, dont le choix n’est pas encore arrêté… ». Il ne peut donc en dire plus.

De gauche à droite sur la photo : M. Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA) ; SE M. Aboubacar Abani, ambassadeur du Niger auprès de l’Unesco ; SE Mme Aïchatou Boulama Kané, ambassadrice du Niger en France ; SE M. Samir Addahre, ambassadeur du Maroc auprès de l’Unesco ; Alphadi, fondateur du FIMA ; M. le représentant d’Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Unesco ; Mme Nassira Feghoul, Présidente de l’Association « Equilibre ». © DR

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Pour l’Ambassadrice du Niger, culture
et développement sont indissociables

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Mais revenons au FIMA et au poids du secteur culturel dans le développement économique de l’Afrique… « La Culture, au sens large du terme, et les emplois qu’elle génère sont vraiment un facteur de développement du Continent. On ne peut pas dissocier le développement et la Culture parce qu’à travers la Culture des milliers d’emplois sont créés. À travers la Culture, c’est l’identité africaine qui est préservée car nous ne pouvons pas nous développer sans rester nous-mêmes », se plaît ainsi à souligner l’ambassadrice du Niger, en rappelant qu’il y a aujourd’hui « plus de 300 000 micros ou petites entreprises ».

Celle qui fut ministre du Plan pendant plus de cinq ans (de 2016 à 2021), après avoir été à la tête de la diplomatie nigérienne (de 2015 à 2016), insiste cependant sur la nécessité de « passer de l’artisanat traditionnel, dont le savoir-faire se transmet de père en fils ou de mère en fille, à une véritable activité économique qui crée de l’emploi et va permettre à des milliers de jeunes et de femmes de s’épanouir dans le travail ». Et de conclure : « Nous avons imprimé au pays la renaissance culturelle (…) C’est pourquoi le FIMA est en passe de gagner son pari et nous considérons que le FIMA appartient à l’Afrique ».

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L’Ambassadeur du Maroc auprès de l’Unesco :
« Le levier culturel est fondamental »

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« L’aura d’ALPHADI a dépassé les frontières africaines et j’en suis très heureux, car nous sommes pour une Afrique qui rayonne, une Afrique qui s’émancipe et qui se prend en charge », observe pour sa part Samir ADDAHRE, ambassadeur du Royaume du Maroc auprès de l’Unesco, en soulignant que « Sa Majesté le Roi porte une véritable ambition pour l’Afrique ». Le Roi MOHAMED VI n’a-t-il pas effectué plus d’une cinquantaine de visites officielles sur le Continent, où le Royaume chérifien est aujourd’hui le deuxième pays investisseur ?

« Le Maroc est fier de ses racines africaines, ajoute-t-il. Je suis très heureux qu’il y ait au sein de la jeunesse africaine une réelle prise de conscience que l’Afrique doit s’émanciper, doit se prendre en charge, et qu’elle en a les moyens matériels et humains. Nous devons tous travailler à changer la perception que les autres ont de l’Afrique et changer de paradigmes ».

Et le diplomate marocain de se féliciter de ce que « la culture réapparaît enfin sur les radars de la diplomatie » car « le levier culturel est fondamental ». Ce Festival et les instituts de formation créés dans ce secteur culturel – comme l’École de formation de la Mode et des Arts, dont ALPHADI a posé la première pierre à Niamey – vont « permettre de fixer la jeunesse en Afrique et éviter que cette jeunesse ait envie de traverser la Méditerranée et de risquer sa vie sur des embarcations de fortune, d’autant plus qu’ici, ce n’est pas du tout l’eldorado que l’on pense ».

« C’est pourquoi, conclut-il, je dis à la jeunesse africaine : restez chez vous ! Mais à condition, bien sûr, qu’on lui donne des perspectives et qu’on lui ouvre des fenêtres d’espoir pour lui permettre de rester en Afrique car ce Continent a des atouts exceptionnels ».

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ALPHADI : « Faire de la Culture un élément
fondamental à la construction de la paix »

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Depuis de nombreuses années, ALPHADI tient absolument ce même langage à la fois réaliste et anticonformiste. « Notre ambition est de faire de la Culture un élément fondamental à la construction de la paix », ne cesse-t-il de répéter à chaque édition du FIMA dont l’objectif premier est de « valoriser le travail des jeunes talents en les incitant à cultiver l’excellence et la qualité dont l’Afrique a besoin ».

« La Culture aussi est une priorité, se plaît-il à ajouter, car elle permet à nos enfants de rester sur le Continent et de ne pas mourir en mer. Nous disons à nos enfants qu’on les aime et qu’on les garde chez nous. Si l’on crée de l’emploi, ils vont rester… ».

Et ALPHADI de parler « cash » pour bien se faire comprendre : « Aucun créateur français ou américain n’est grand s’il n’a pas derrière lui un mécénat… L’Afrique doit comprendre cela. Le FIMA est une grande famille. L’argent que l’on met dans la création artistique peut créer des milliers d’emplois. Il est grand temps que l’Afrique pense à cela. Les milliardaires doivent mettre leur argent sur les créateurs africains. L’Afrique a besoin de financiers et de mécènes. Moi, j’y crois. Mon Président s’habille déjà chez moi… Et si l’Afrique demain habillait Hollywood ?! »

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EN SAVOIR PLUS
https://fima-africa.com/

SUR LE MÊME SUJET
ALPHADI, fondateur du FIMA (Niger) : « La culture et la mode peuvent aussi être une grande source d’emplois en Afrique » 20 octobre 2021

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INSCRIPTIONS OUVERTES À LA Ve CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS (CMAAP 5) le 6 octobre à 17 h. : « La Francophonie économique peut-elle se relancer en Afrique ? »

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