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Le rapport Milhaud remis à Nicolas Sarkozy incline pour la création d’une vraie Banque de l’UPM

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 26 août 2010 | src.leJMED.fr
Le rapport Milhaud remis à Nicolas Sarkozy incline pour la création d'une vraie Banque de l'UPM
Paris -

Le rapport présenté mercredi 25 août 2010 par Charles Milhaud à Nicolas Sarkozy a confirmé les analyses et perspectives que l’ancien président du directoire de la Caisse Nationale des Caisses d’Épargne avait laissé entrevoir dès ses interventions du printemps dernier – le 10 avril au Forum de Paris*, et le 27 mai au For’UM de Marseille**, et dont leJMED.fr avait rendu compte. Parmi les trois hypothèses préconisées, celle de la création d’une véritable Banque dédiée au financement du développement de la Méditerranée…

Photo ci-dessus : Charles Milhaud lors de son allocution au Forum de Paris, le 10 avril 2010. © leJmed.fr - avril 2010


Le constat, tout d’abord, relève sans surprise que malgré l’importance des aides octroyées au pays de la rive Sud et de l’Est de la Méditerranée (près de 20 milliards d’euros par an), le déficit de financement pour certains secteurs stratégiques est patent.

Adopté à l’unanimité par les experts de la Commission Milhaud, le rapport fait plus particulièrement ressortir que le dispositif actuel de financement, malgré une importante épargne domestique, prend peu, ou mal, en compte les difficultés de financement de long terme des entreprises, en particulier des PME, et moins encore des TPE .

Le rapport, tel qu’il en est fait mention sur le site de la présidence de la République française, fait également état des difficultés de financement de long terme pour les grands projets régionaux (Eau, Plan solaire méditerranéen, Développement urbain durable) pouvant nécessiter des partenariats public-privé, et considère, par ailleurs, que l’un et l’autre de ces objectifs ne pourront être atteints que lorsque des marchés financiers efficients existeront.

Le rapport met également l’accent sur la nécessité de continuer les réformes entreprises en vue de créer un cadre juridique des affaires adapté et protecteur pour les investisseurs. Il met aussi en évidence la nécessité d’accroître le transfert de compétences du Nord vers le Sud par la formation d’experts.

Une institution AAA dédiée et partenariale nord-sud

S’appuyant sur les principes de complémentarité et de subsidiarité par rapport aux institutions existantes, la Commission a conclu ses travaux en proposant la création d’une institution dédiée au financement du co-développement en Méditerranée, conformément d’ailleurs à ce que Charkes Milhaud avait pu déclarer lors du Forum de Paris.

Cette nouvelle institution devra être conforme au principe du co-développement et de la coresponsabilité en associant les Pays du Sud au capital et à la gestion.

Elle devra recevoir une notation AAA pour pouvoir fournir des financements adaptés.

Les trois scenarii

Conformément aux objectifs fixés par la lettre de mission, la Commission a retenu trois scénarios d’évolution possibles qu’elle soumet au président de la République.

Les experts étudient trois solutions :

 la première est la création d’une banque de la Méditerranée à partir de la filialisation des activités FEMIP de la BEI. La BEI deviendrait actionnaire avec une participation minimale de l’ordre de 35% pouvant aller jusqu’à 50%.

 la deuxième est la création d’une banque ex-nihilo exigeant une mobilisation importante de capital.

 la troisième consisterait en la mise en place d’une institution de taille plus restreinte à partir des caisses de dépôts et consignations méditerranéennes.

Ces conclusions seront présentées au prochain Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union pour la Méditerranée (UPM) qui se tiendra en novembre 2010 à Barcelone.

Une Commission plus méditerranéenne que française

On notera enfin, ainsi que nous l’avions signalé dans notre article d’avril, que si la Commission Milhaud est une initiative de réflexion d’origine « franco-française », elle s’est très largement ouverte aux contributions ès qualités de personnalités du Bassin méditerranéen. Ainsi, parmi ceux ayant participé à titre personnel aux travaux de cette Commission, on relèvera que les Français n’étaient que quatre :
le président Charles MILHAUD, Philippe DE FONTAINE VIVE, vice-Président de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), Jean LEMIERRE, ancien Gouverneur de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD), Daniel HOURI, Conseiller maître à la Cour des Comptes,
tandis que les représentants d’autres pays du Bassin méditerranéen étaient au nombre de sept :

 M. Franco BASSANINI, Président de la Cassa di Depositi e Prestiti italienne,

 M. Mohamed EL KETTANI, Président Directeur Général d’Attijariwafa Bank,

 M. Mohamed TAMAM, Vice Gouverneur de la Banque centrale d’Égypte,

 M. Pekin BARAN, Vice président de TÜSIAD, Association des industriels et des entrepreneurs de Turquie,

 M. José Antonio OLAVARIETTA, General Manager of Confederacion Espanola de Cajas de Ahorros (CECA),

 M. Abderahman HADJ NACER, Ancien Gouverneur de la Banque Centrale d’Algérie,

 M. Khalil AMMAR, Président de la Banque pour le Financement des PME en Tunisie.

Ce multilatralisme de la Commission Milhaud, tout à fait dans l’esprit participatif de l’UPM, est un élément qui vient assurément renforcer la recevabilité des analyses et des perspectives dressées par le Rapport, et d’autant plus qu’il a été adopté à l’unanimité de ses membres.


[Synthèse : Alfred Mignot
Source : Présidence de la République française

Liens en référence :
* Charles Milhaud : « une institution financière spécifique à l’UPM serait un formidable instrument »

** Le For’UM : un « Sommet civil » de l’UPM » très réussi, avec le lancement d’une profusion de projets

Et aussi :
La création du fonds InfraMed, une avancée majeure pour l’Union pour la Méditerranée

L’avancée du « meccano financier » de l’UPM, et autres projets : point d’étape, avec Julien Aubert

- Philippe de Fontaine-Vive, VP de la BEI : « Vers une banque de la Méditerranée ? » - Entrevue, 2007.

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