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Le nouveau défi de Hamadi Cherif : Le Centre d’art et de culture Dar Cherif, inauguré le 21 avril à Djerba

Tunisie | 21 mars 2010 | src.leJMED.fr
Le nouveau défi de Hamadi Cherif : Le Centre d'art et de culture Dar Cherif, inauguré le 21 avril à Djerba
Djerba - Homme de grande culture et de renommée internationale, le galeriste tunisien Hamadi Cherif inaugure le 21 avril à Sidi Jmour (Djerba), le Dar Cherif, plus grand Centre d’art et de culture de Tunisie. Une initiative courageuse, car totalement privée, et qui apportera un nouvel atout majeur au rayonnement culturel de la Tunisie. Portrait d’un homme d’art et d’action.

Photo ci-dessus : Hamadi Cherif dans sa galerie Cherif Fine Art, à Sidi Bou Saïd
© leJmed.fr - mars 2010


L’histoire d’amour de Hamadi Cherif avec le monde de l’art commence en 1965. Il n’avait alors que 18 ans, et suivait à New York de études de cadre hôtelier, lorsque… « Il y avait une magnifique expo sur Matisse à la Galerie Acquavella, nous raconte Hamadi Cherif. J’étais fasciné, j’y suis allé plusieurs jours de suite, jusqu’à ce qu’une dame m’adresse la parole. Je ne le savais pas encore, mais c’était Hildy, l’épouse du grand galeriste Ernst Beyeler, décédé récemment, en février 2010…

Hildy avait remarqué que je venais depuis plusieurs jours admirer les œuvres exposées, elle s’étonnait de mon assiduité. Nous avons parlé, elle m’a présenté Ernst. Nous nous sommes revus quelques jours plus tard, je les ai invités dans un petit restaurant new-yorkais très fréquenté par des artistes, des peintres et des musiciens.

Quelque temps plus tard, ils m’ont avoué que cela les avait bluffés, car ils ne connaissaient pas cet endroit alors que toute leur vie baignait dans le milieu artistique… C’est au cours de ce dîner qu’ils m’ont proposé de travailler avec eux. J’ai hésité un peu, j’ai fini mon année d’études en cours, et finalement, je les ai rejoints dès le mois de septembre, pour travailler avec eux à leur galerie de Bâle. C’est ainsi que tout a commencé ! »


Une aventure artistique internationale

Hamadi Cherif à Paris, début mars 2010, en visite à la maison d’édition d’art « Ars Latina », que dirige Elisabeth de Balanda, l’une des « Persona Grata » de notre site leJmed.fr - © leJmed.fr - mars 2010

Et ce fut une sacrée aventure : au fil des années et des rencontres avec les plus grands peintres de son époque, Hamadi Cherif ouvre et dirige des galeries à Bâle, Paris, Mougins, Beyrouth… organise aussi des expos itinérantes au Proche et au Moyen Orient, jusqu’à ce jour de 1978 où il décide de rentrer chez lui à Sidi Bou Saïd, afin de prendre soin de sa mère malade…
« Je prenais soin d’elle, mais elle devait se reposer beaucoup, alors au bout de quelques semaines je m’ennuyais ferme. C’est ainsi que m’est venue l’idée de restaurer la maison familiale, et puis… d’y ouvrir une galerie, ce qui fut fait, en 1979 ».

Précurseur, Hamadi Cherif était bien le seul, à l’époque, à croire à la viabilité d’une galerie située à Sidi Bou Saïd. Mais, la suite des événements lui donna raison, comme… cela sera très certainement le cas pour son nouveau défi : la création à Sidi Jmour (Djerba) du Dar Cherif, le plus grand Centre d’art et de culture de Tunisie.


Le Dar Cherif : un menzel djerbien de… 3 000 mètres carrés !

Vue de l’entrée principale du Dar Cherif, à Sidi Jmour, Djerba.
© Dar Cherif 2009

« C’est une création ex nihilo, explique Hamadi Cherif. Cela m’aura pris quinze années, car il ne fut pas simple de trouver le bon terrain, mais voilà, nous y sommes, l’inauguration est toute proche, ce sera le 23 avril », précise-t-il, avec un sourire lumineux de joie.

Une fois les terrains trouvés – face à la Méditerranée dans une aire très préservée et plantée de palmiers – il y eut encore sept ans d’études et trois ans de travaux pour aboutir au bel édifice de 3 000 mètres carrés dont l’architecture s’inspire fortement des menzel (maisons) djerbiens, avec ses murs blanchis à la chaux, ses voûtes, ses mezzanines, ses citernes pour recueillir l’eau de pluie et sa tabia (clôture naturelle) à hauteur d’homme.

À l’intérieur, une immense salle polyvalente, des ateliers d’artiste dont un dédié à la réalisation d’œuvres monumentales, un grand patio pour les spectacles de plein air. Autant d’espaces, en fait, pour accueillir l’expression de nombreuses disciplines artistiques : danse, musique, théâtre, cinéma, arts plastiques…

« Notre projet, souligne Hamadi Cherif, c’est de proposer au public de découvrir l’expression artistique dans sa plus grande diversité. Et aussi de s’initier, s’il le souhaite ». Et c’est pourquoi des stages mensuels y seront organisés, avec des artistes invités qui dispenseront des cours de peinture, poterie, peinture sur soie… et même d’écriture littéraire. Et bien sûr, des chambres d’hôte ont été aménagées pour les résidents, ainsi qu’une salle commune pour les réceptions et la convivialité.

L’expo inaugurale du Dar Cherif : Picasso, Modigliani, Foujita… et bien d’autres grands peintres du XXe siècle

L’ouverture officielle, le 21 avril, sera marquée par le vernissage d’une exposition véritablement exceptionnelle. Organisée avec le musée du Montparnasse, l’expo réunira les peintres de l’École de Tunis et ceux de l’École de Paris. Elle perdurera jusqu’au 20 juin, et présentera quelque soixante œuvres retraçant l’histoire de ces « écoles », des années 1930 à 1950. À côté de Yahia, Farhat, Ben Abdallah, Turki, Gorgi, Berraies, Lévy, Misfud, le public pourra aussi admirer des signatures plus illustres encore : celles de Picasso, Modigliani, Foujita, Derain, Pasquin ! Rien de moins !

Après l’expo inaugurale, de nombreux moments forts sont déjà programmés : un grand colloque sur « La lumière » à l’automne 2011, avec la coopération de l’État de Floride et de l’Université de Miami, colloque auquel participeront physiciens, astrologues, philosophes, architectes, musiciens, photographes ; une exposition consacrée à Rodin et une autre dédiée aux peintres qui ont vibré pour la Tunisie : Klee, Kandinsky, Macke, Roubtzoff... Mais, dès juillet 2010, résidents et touristes de Djerba pourront aussi se divertir avec la venue du Cirque contemporain d’Amiens, un cycle cinéma, un festival de jazz et d’autres manifestations qui s’échelonneront tout au long de cette première saison !

Ainsi, à compter du 21 avril, grâce à la volonté et à la persévérance de Hamadi Cherif – et de sa compagne et collaboratrice Garance Mesguich – « l’île-jardin » qu’est Djerba ne sera plus tout à fait pareille. Encore plus attractive et plus ouverte sur le monde, elle s’affirmera aussi comme un nouveau pôle de l’excellence culturelle internationale en Méditerranée.

Bravo et bon vent à Hamadi Cherif qui, lorsqu’on lui demande ce qui « le fait encore courir », répond simplement : « Je n’ai pas d’enfant… J’ai envie de laisser quelque chose à la Tunisie ». Et, dès que possible, créer une Fondation pour assurer la pérennité de Dar Cherif. Que les mécènes l’entendent ! Et l’appellent…

© Alfred Mignot pour leJmed.fr

Infos pratiques

Dar Cherif
Centre d’Art et de culture
Sidi Jmour – Djerba (Tunisie)

Tél. : (+216) 75 620 374
Fax : (+216) 75 620 364
Site : http://www.dar-cherif.com (Ouverture du site début avril)
Courriel : cherif.hamadi@planet.tn

Et aussi…

Galerie Cherif Fine Art
20, rue de la République
Sidi Bou Saïd (Tunisie)

Tél : (+216) 71 741 733
Courriel : cherif.hamadi@planet.tn

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