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Aix-en-Provence - France - 5 au 25 juillet 2011

Le fabuleux Festival 2011… d’Aix-en-Provence

France | 19 juin 2011
Le fabuleux Festival 2011… d'Aix-en-Provence
Aix-en-Provence -

Pour son édition 2011, « le Festival d’Aix-en-Provence poursuit sa politique d’accueil de spectateurs de toutes origines », écrit dans son éditorial Bernard Foccroulle, le Directeur général. (…) « Une logique commune sous-tend la programmation artistique, sa mise en œuvre, les relations avec les artistes et les publics : nous concevons l’opéra comme un art vivant, et le Festival d’Aix comme un lieu de création et de partage. Puisse cette édition 2011 susciter un flux de rencontres et de débats, d’émotions et de passions ».

Photo ci-dessus : récital de guitare classique au Festival d’Aix-en-Provence. © Davidaola


Trois concerts gratuits

Pour la troisième année, PARADE[S] marque l’ouverture de la saison du Festival d’Aix-en-Provence, cette année en trois rendez-vous :

 un événement inédit offert au public le 28 juin sous la forme d’un grand concert gratuit et ouvert à tous, sur le cours Mirabeau, autour des célèbres airs de La Traviata de Giuseppe Verdi interprétés par les artistes de la production du Festival présentée cet été au Théâtre de l’Archevêché

 un concert donné par un chœur de 60 enfants le 24 juin

 un concert de chants soufis, le 25 juin, interprétés par le chœur multiculturel Ibn Zaydoun, fruits d’une année de travail participatif initié par les services éducatif et socio-artistique du Festival.


Grand concert gratuit :
La Clemenza di Tito, ouverture
La Traviata, extraits

Le 28 juin à 21 h 30, sur le Cours Mirabeau

Acte I
« Libiamo » Violetta, Alfredo et choeur
« Un di, felice, eterea » duo de Violetta et Alfredo
« È strano... A fors’è lui... Sempre libera » air de Violetta

Acte II
« Lunge da lei... De miei bolenti spiriti... O mio rimorso » air d’Alfredo
« Pura Siccome un Angelo » duo de Germont et Violetta
« Noi siamo zingarelle » Flora, le Marquis d’obigny et le chœur des Bohémiennes
« Di Madride noi siam » choeur des matadors

 Direction musicale : Louis Langrée

 Violetta Valéry : Irina Lungu

 Alfredo Germont : Charles Castronovo

 Giorgio Germont : Ludovic Tézier

 Annina : Adelina Scarabelli

 Flora Bervoix : Silvia de la Muela

 Marchese d’Obigny : Andrea Mastroni

 Choeur : Estonian Philharmonic Chamber Choir

 Orchestre : London Symphony Orchestra


Chœur de 60 enfants

Deux représentations le 24 juin : à 18 h 30 et à 20 h, à l’Institut Saint-Yves. Accès en bus via des navettes au départ de la Rotonde : 1er départ à 17 h 30 ; 2e départ à 19 h 15

« Siegfried doit mourir », création pour chœur, piano et percussions d’après Les Joyeux Nibelungen d’Oscar Straus, précédée d’installations plastiques autour du Nez de Chostakovitch mis en scène par William Kentridge

Compositeur et chef d’orchestre autrichien, Oscar Straus (1870-1954) est surtout connu pour ses nombreuses opérettes. Admirateur d’Offenbach, il compose Les Joyeux Nibelungen, opérette en trois actes sur un livret de Fritz Oliven, où il parodie la Tétralogie de Wagner et la mythologie germanique. Créée à Vienne en 1904, cette œuvre qui tourne en dérision les figures fondatrices de la civilisation allemande est interdite à la période nazie avant de connaître un nouvel engouement dans les années 1970.

 Chef de chœur et arrangements de la partition : Benjamin Lunetta

 Choeur : 60 élèves de l’école Sextius et de l’école de Cuques et élèves de l’Atelier vocal du Festival d’Aix.
 Créations plastiques, décors et costumes : Enfants de l’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique Saint-Yves sous la direction de Marc Héracle et enfants du Service d’éducation spéciale et de soins à domicile-Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique La Sarriette

Ce spectacle est le fruit d’une année de travail participatif et collaboratif initié et mis en œuvre par le service éducatif du Festival d’Aix-en-Provence.

Deux classes de CE2 de l’école Sextius et de l’école de Cuques, engagées sur un travail choral de trois années avec le Festival et Benjamin Lunetta, ainsi que les onze élèves de l’Atelier vocal du Festival d’Aix, animé lui aussi par Benjamin Lunetta, composent ce chœur de 60 enfants. Les installations plastiques, réalisées d’après le travail de William Kentridge sur la mise en scène du Nez par les enfants de l’Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique Saint-Yves, ont été dirigées tout au long de l’année par le plasticien Marc Héracle.


Concert du Chœur Ibn Zaydoun

Chants composés sur des poèmes d’Ibn al-‘Arabî et de Mahmoud Darwich mis en musique par Moneim Adwan

Ibn Zaydoun, grand poète de Cordoue au XIe siècle, est le nom donné à cette formation chorale créée en 2008 au Festival d’Aix-en-Provence et dirigée par Moneim Adwan, compositeur, `ûdiste et chanteur palestinien.

Destiné aux amateurs de tous âges et de tous horizons, le Chœur Ibn Zaydoun travaille le chant choral tout au long de l’année avec Moneim Adwan et d’autres artistes et intervenants en poésie arabe.

Les deux ateliers de chant d’Aix-en-Provence et de Marseille, qui composent ce chœur, se retrouvent cette année autour de chants soufis inspirés de la poésie d’Ibn al-‘Arabî (1165-1240). Grand styliste de la prose arabe et plus précisément de la prose rimée, Ibn al-‘Arabî, comme tous les maîtres du soufisme, a recours à la poésie pour suggérer ce que l’expérience du divin a d’inexprimable.

Le répertoire interprété par le Chœur Ibn Zaydoun et les compositions originales de Moneim Adwan soulignent la musicalité de cette écriture en poésie strophique, le muwashshah.


22 concerts et récitals

En cet été 2011, dans sa programmation instrumentale, le Festival propose 22 concerts et récitals au centre desquels Chostakovitch (1906-1975) rayonne comme un fil rouge en direction de Bach mais aussi Mozart, Beethoven et Mahler, alors sources d’inspiration pour le compositeur du XXe siècle : ici, la liste de tous les concerts


TOUT LE PROGRAMME 2011

Tout savoir sur le programme, la billetterie, les réservations :
site du Festival d’Aix-en-Provence

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Histoire : … et la Cour se fit théâtre

Au commencement était la Cour, la cour de l’Archevêché, cour de service où aboutissaient autrefois les carrosses. Grâce à un groupe d’hommes et de femmes, liés par la conviction et l’enthousiasme de Gabriel Dussurget, directeur artistique inspiré et visionnaire, cette cour devient un temple de la musique, du spectacle et de la voix, lieu majeur de la fête.

1948 : la création

Le premier Festival a lieu en juillet 1948. Il comporte trois ou quatre concerts dans la cour de l’Archevêché, un concert dans la cathédrale St-Sauveur et six autres concerts et récitals en divers lieux de la ville. A ces concerts s’ajoute un opéra, Cosi fan tutte de Mozart, œuvre quasi-inconnue du public français à cette époque. Pour monter le spectacle, Gabriel Dussurget réunit une distribution qu’il fait travailler, demande à Georges Wakhevitch d’inventer un petit décor de fond de scène, et obtient la participation de Hans Rosbaud, chef d’orchestre du Südwestfunk de Baden-Baden.

Le théâtre de Cassandre et la ’’magie’’ de Gabriel Dussurget

Mais c’est avec Don Giovanni, l’année suivante, que le Festival va prendre toute son ampleur. Gabriel Dussurget demande à un autre de ses amis, le peintre Cassandre, de concevoir les décors de la production. Cassandre dit à l’époque : « Les organisateurs du Festival me chargèrent d’imaginer, en même temps que les décors de Don Giovanni, le théâtre en plein air sur lequel il serait possible de présenter l’ouvrage selon la conception que je leur avais exposée ». Et la cour se fait théâtre, le rite s’installe.

Sous le ciel étoilé, le théâtre de Cassandre installe un plateau de sept mètres de profondeur, avec des décors mobiles devant la toile de fond et une machinerie à l’italienne. L’événement suscite l’afflux, autour de l’équipe du Festival, d’une large part des plus éminentes personnalités de la vie artistique et littéraire française, musiciens, peintres, écrivains, gens de théâtre, tous rassemblés par le même enthousiasme. Ainsi se constitue une sorte de creuset au sein duquel rencontres, échanges, projets et participations contribuent à nourrir le devenir du Festival.

Pendant vingt-quatre ans, le théâtre de Cassandre va accueillir des productions lyriques qui se multiplient et se diversifient rapidement. Mozart bien sûr, mais également à partir de 1951, le grand lyrisme d’origine avec Monteverdi et Gluck, l’opéra-bouffe et l’amorce de l’opéra-comique avec Cimarosa, Grétry, Rameau et Haydn, Rossini et Gounod, l’opéra de notre siècle avec Menotti, Poulenc, Sauguet, Milhaud, Stravinsky… La « magie Dussurget » tient à son souci de symbiose entre l’exécution musicale, le choix des grands peintres, enfin la recherche et la sélection d’interprètes adaptés à leur personnage et la découverte de jeunes voix et de personnalités marquantes dont Aix assurera la notoriété.

Ainsi naît, dans l’enthousiasme de l’après-guerre, un premier festival dont le succès immédiat marque définitivement la place du Festival d’Aix-en-Provence dans l’histoire de l’opéra.

1974 - 1982 : l’ère Bernard Lefort ou le triomphe du bel canto

Bernard Lefort dédie le Festival au bel canto, et plus largement à « une grande fête du chant ». On voit à l’Archevêché l’irruption du chant italien du XIXè siècle (Verdi, Donizetti) et des vedettes du bel canto (Caballé, Carreras, Horne, Ricciarelli…). Bernard Lefort diffuse aussi sa fête du chant à travers la ville, installant pour plus de six ans l’opéra-bouffe sur la place des Quatre-Dauphins (avec Pergolèse, Cimarosa, Donizzeti…), et proposant sur la place des Cardeurs Joan Baez ou Ella Fitzgerald.

1982 - 1996 : Louis Erlo, l’éclectisme du baroque au contemporain

Louis Erlo - sous le thème « fidélité et innovation » - réoriente le bel canto aixois vers Rossini et développe considérablement le répertoire baroque avec Lully, Campra, Rameau surtout, Purcell et Gluck. Il rend à Mozart sa place de référence, non seulement avec de nouvelles productions de grands ouvrages, mais en montant aussi des ouvrages de jeunesse, moins connus et moins joués. Il offre à nouveau aux Aixois une pléiade de jeunes chanteurs et quelques « stars » ; il propose également des bijoux du XXè siècle, de Prokofiev ou Britten.

1998 - 2006 : Stéphane Lissner et le renouveau du Festival

1998 marque les débuts de Stéphane Lissner au Festival d’ Aix-en-Provence, avec la rénovation complète du Théâtre de l’Archevêché, dans lequel il inaugure sa programmation par Don Giovanni. Il insuffle une nouvelle dynamique au Festival avec la création d’ateliers de construction de décors et de costumes à Venelles, permettant de décupler les coproductions internationales et de rendre le Festival plus autonome. Il créé, en 1998, l’Académie européenne de musique, conçue comme un prolongement du Festival vers la pédagogie et la promotion des jeunes talents (musiciens, chanteurs, metteurs en scène, chefs d’orchestre et compositeurs) en favorisant leur rencontre avec le public. Le Festival d’Aix-en-Provence confirme sa position de lieu d’excellence et de création à l’instar des plus prestigieux festivals d’art lyrique avec lesquels il collabore.

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