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François Fillon veut « nouer un partenariat global, ancré dans la durée », entre la France et la Syrie

Syrie | 21 février 2010 | src.leJMED.fr
François Fillon veut « nouer un partenariat global, ancré dans la durée », entre la France et la Syrie
Damas - Après avoir été reçu par le Président syrien Bachar Al-Assad, le Premier ministre français a rappelé, vendredi 19 février au cours d’une conférence de presse, les objectifs de sa visite en Syrie, qui constitue une première pour un chef de gouvernement français depuis 1977 : « ancrer dans la durée le renforcement des relations entre la France et la Syrie, et [...] nouer ensemble un partenariat global ».

Photo ci-dessus - le PM français François Fillon et le Président syrien Bachar Al-Assad lors de leur entretien, vendredi 19 février 2010 à Damas. © Agence Sana


La France, actuellement 15e fournisseur et 14e investisseur en Syrie, veut améliorer ses positions. La France "veut accompagner la Syrie dans son développement et dans sa modernisation", a assuré François Fillon, qui se trouve en voyage officiel en Syrie, accompagné de membres du gouvernement – Christine Lagarde, Frédéric Mitterrand et Henri de Raincourt -, de parlementaires ainsi que d’une trentaine de chefs d’entreprises, dont des représentants de PME.

Le Premier ministre a ainsi réaffirmé "l’implication française" dans la modernisation de l’environnement juridique et économique de la Syrie, l’aide au développement des PME, le développement urbain, le financement de projets d’énergies renouvelables, la coopération dans le domaine de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, des transports, du tourisme ou encore de la santé.

Des relations renforcées depuis deux ans

Dans cette perspective de renforcement de la coopération, qui connaît une forte embellie depuis deux ans, de nombreux accords ont été signés entre les deux états : l’Agence française de développement et la Commission d’Etat au plan ont signé un accord de 150 millions d’euros de projets communs pour 2010 et 2011. D’autres projets dans les domaines de l’agriculture et du tourisme ont aussi été signés. Le domaine culturel n’est pas en reste avec "une coopération très ambitieuse" et la signature d’un accord cadre. En 2012, l’Institut du Monde Arabe à Paris présentera notamment une grande exposition sur la richesse culturelle syrienne.

Le Premier ministre a ensuite évoqué son entretien avec le président Bachar Al-Assad, entretien au cours duquel la situation régionale a été abordée.

François Fillon a rappelé que la France a toujours plaidé et agi pour une paix juste et globale au Proche Orient. "La France est prête a appuyer tous les efforts en cours pour que les pourparlers entre Israël et la Syrie reprennent". Abordant la question du Liban, il a estimé que la récente reprise des relations diplomatiques entre Damas et Beyrouth est "une étape historique".

"Notre dialogue avec les autorités syriennes est franc. Il est direct. Il nous permet d’aborder tous les sujets sur lesquels nous avons des divergences de vues", a-t-il ajouté. La situation de l’Iran et celle des droits de l’homme en Syrie ont ainsi été discutés avec le président Al-Assad.

Avant de conclure, le Premier ministre a rappelé que la France comme les autres pays de l’Union Européenne, souhaite que la Syrie soit prochainement en mesure de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Enfin, le sujet de l’Union pour la Méditerranée, projet auquel la Syrie a souscrit d’emblée, a aussi été abordé. Le Premier ministre français a espéré que l’UPM soit "un élément structurant de la coopération entre les deux rives de la Méditerranée".

Une déclaration commune des deux Premiers ministres

Les deux Premiers ministres François Fillon et Mohammed Naji Otri adoptent une déclaration portant sur l’approfondissement des relations bilatérales et les questions politiques régionales.

François Fillon et Mohammed Naji Otri ont adopté, samedi 20 février, une déclaration commune concrétisant ainsi la volonté de poursuivre l’approfondissement des relations bilatérales, avec comme objectif commun de renforcer les liens politiques, économiques, universitaires et culturels entre les deux pays.

Les deux Premiers ministres ont également évoqué les questions politiques régionales. Ils ont souligné l’importance de parvenir à la paix et à la stabilité dans la région : efforts déployés par la Turquie dans les pourparlers indirects entre la Syrie et Israël, disponibilité de la France à répondre à toute demande de soutien pour un futur accord de paix entre Israël et la Syrie, Union pour la Méditerranée dont la France et la Syrie sont membres fondateurs.

Enfin, les deux chefs de gouvernement ont proposé d’assurer un suivi régulier et à haut niveau de ces initiatives, dans le cadre d’un groupe de travail pour la coopération globale entre les deux pays.

Le point de vue syrien

Côté syrien, l’agence officielle Sana rapportait vendredi 19 février que l’entretien entre les deux responsables politiques a « également porté sur le processus de paix en panne, d’autant plus que le président Al-Assad a réitéré la position de principe de la Syrie, appuyant la paix juste et globale, basée sur l’application des résolutions de la légalité internationale, tout en mettant l’accent sur le fait que la paix seule est capable de garantir la sécurité et la stabilité dans la région ».

« Le président al-Assad, poursuit l’Agence Sana, a considéré que la paix exige une volonté réelle, ce dont Israël manque, insistant sur l’impératif pour les pays européens d’assumer un rôle efficace pour contraindre Israël à obtempérer aux exigences de la paix. Le président al-Assad a encore insisté sur l’importance du rôle turc dans le processus de paix aux côtés du rôle français, appuyant ce dernier.

Enfin, l’Agence Sana a estimé que, « pour sa part, M. Fillon a exprimé la volonté de son pays de renforcer les relations bilatérales et celles de la Syrie avec l’UE, mettant en évidence le rôle primordial de la Syrie dans la région, tout en affirmant la nécessité de poursuivre la coordination entre la Syrie et la France, ce qui pourrait mener à la résolution des problèmes de la région ».

Reste que si le partenariat politique entre les deux pays se rendorce de mois en mois, le développement de leurs relations économiques ne dépend pas toujours de leur seule bonne volonté : les sanctions étasuniennes, en vigueur depuis 2004, bloquent de nombreux dossiers, comme celui de la vente de 14 Airbus pour laquelle un protocole d’accord avait été conclu en 2008.

Sur ce point, le président syrien Bachar al-Assad a confié à François Fillon son espoir que la situation évolue rapidement, estimant que le récent déplacement en Syrie du sous-secrétaire d’Etat américain, Williams Burns, pouvait être interprété comme un signe favorable.

Synthèse : leJMED.fr
Sources : Primature France et Agence Sana


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