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Le Maroc lance un plan solaire de 9 milliards de dollars

Maroc | 7 novembre 2009 | src.Magharebia
Le Maroc lance un plan solaire de 9 milliards de dollars
Rabat - Le Maroc espère réduire sa dépendance envers les sources d’énergie étrangères et protéger son environnement en mettant en place un projet d’énergie solaire de grande envergure. Ce projet de 9 milliards de dollars vise à créer une capacité de 2 000 MW d’ici 2020, et à réduire la dépendance du royaume envers les importations d’électricité, de pétrole et de gaz, qui représentaient en 2007 96 pour cent de l’électricité marocaine.

Photo ci-dessus : la centrale thermo-solaire de Ain Beni Mathar. © DR

Ce « chantier grandiose » conciliera le développement économique et social, la préservation de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, selon le ministre de l’Energie et des Mines Amina Benkhadra, qui a dévoilé ce projet lundi 2 novembre.

« Ce projet réduira les importations énergétiques en économisant un million de tonnes équivalent pétrole par an », a déclaré le ministre, ajoutant que « il contribuera à la préservation de l’environnement en évitant l’émission de 3,7 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an ».

Le Roi Mohammed VI et la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, qui se trouvaient au Maroc pour le 6e Forum pour l’Avenir, assistaient à la cérémonie de lancement de projet.

Ce programme solaire intervient dans le contexte d’un plan de sécurité énergétique du Maroc annoncé l’an dernier, qui vise à réduire la dépendance envers les sources d’énergie étrangères, à accroître l’efficacité et à renforcer l’utilisation des énergies durables.

2 000 MW à l’horizon 2020

La capacité envisagée de 2 000 MW à l’horizon 2020 sera équivalente à 38 pour cent de la puissance installée de trois projets distincts en 2008 et à 14 pour cent de la consommation électrique totale du pays en 2020. D’ici là, l’énergie solaire pourrait permettre de répondre à 10 pour cent de la demande du Maroc en électricité. Le projet sera mis en oeuvre sur cinq sites présentant une superficie combinée de 10 000 hectares.

Le premier de ces sous-projets est la première centrale photovoltaïque du Maroc, construite à Tit Mellil en 2007. Elle offre une capacité d’environ 50 KW.

En 2008 a eu lieu le lancement du deuxième sous-projet, la centrale thermo-solaire de Ain Beni Mathar. Cette centrale à cycle combiné, d’une capacité de 472 MW, dont 20 MW en solaire, est en cours de construction.

Le troisième sous-projet concerne l’installation de panneaux solaires pour le chauffage de l’eau, dont 200 000 mètres carrés ont été installés en 2007. L’objectif pour 2012 est de porter la superficie totale à 400 000 mètres carrés.

Mise en place d’une filière de formation pécialisée

Pour atteindre les objectifs, ce projet prévoit la mise en place d’une filière spécialisée en énergie solaire au sein des grandes écoles d’ingénieurs et des universités, et la formation de techniciens en la matière.

Les responsables expliquent que ce projet sera financé par des fonds publics et privés nationaux et étrangers et mis en œuvre par le biais de partenariats public-privé. Les conventions régissant ce projet seront signées entre l’Etat marocain et les collectivités nationales et locales.

Selon les autorités, le pays dispose d’un certain nombre d’atouts qui permettront d’atteindre les principaux objectifs du projet, parmi lesquels 5 kWh par mètre carré par jour d’ensoleillement et 3 000 de soleil par an.

Ces avantages pourraient contribuer à façonner un Maroc plus écologique.

« Ce projet représente un message très fort en cette conjoncture marquée par la nécessité de relever les défis des changements climatiques », a déclaré le ministre des Finances Salaheddine Mezouar, ajoutant que « le Maroc est déterminé à préserver l’environnement dans tous ses futurs projets. »

Un avis partagé par le directeur général de l’Office national d’électricité, Ali Fassi Fihri, qui signale que ce ne sera pas seulement un grand projet structurant qui permettra de faire reculer la dépendance du Maroc en matière d’énergie, mais qu’il sera également écologique, axé sur une technologie propre - une condition nécessaire au développement durable.

Siham Ali pour Magharebia

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