Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

À visiter : « Ombres portées », à Paris, jusqu’au 3 février 2011

Lauréats de la MMMM de Marseille, sept créateurs méditerranéens de mode s’exposent au Palais Royal

France | 23 janvier 2011 | src.LeJMED.fr
Lauréats de la MMMM de Marseille, sept créateurs méditerranéens de mode s'exposent au Palais Royal
Marseille -

La Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) de Marseille présente une première exposition sur la notion de l’identité esthétique méditerranéenne, première restitution publique des travaux de cette Maison qui a pour ambition de donner toutes ses chances à l’ensemble de la filière mode en Méditerranée, afin qu’elle soit concurrentielle face au défi que représentent les zones asiatique et indienne.

Photo ci-dessus, de gauche à droite - Les 7 premiers lauréats de la Maison de la Création : Ronald Abdallah (Liban), José Castro (Espagne), Baraa ben Boubaker (Tunisie), Eymèle Burgaud (France), Amina Agueznay (Maroc), Aleksandar Protic (Portugal), Paolo Errico (Italie). © Mylène Zzzo - Marseille Photographie


S’inspirant du célèbre « inside, outside » de Azzedine Alaïa, Amina Agueznay a créé ce colossal collier… © Photo Olivier Amsellem

À Marseille, au 11 de la Canebière, le célèbre immeuble qui abritait l’Institut Mode Méditerranée depuis 1993 regroupe désormais trois « Maisons » indissociables : une Maison de la Création, une Maison de la Formation et une Maison des Événements Économiques et Culturels, ensemblier qui forme la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) depuis décembre 2010.

La première des « Maisons », la Maison de la Création, a accueilli depuis juin 2010, une semaine par mois et pour 6 mois, 7 jeunes créateurs venant de France, d’Italie, du Portugal, du Liban, du Maroc, de Tunisie et d’Espagne dans un programme d’accompagnement inédit en Europe. Plus de 70 intervenants, personnalités du monde du luxe, du prêt-à-porter créatif et de l’industrie, ont partagé leurs connaissances, leur expérience et un regard sur les problématiques spécifiques à chacun des projets des lauréats, afin de les aider à devenir des entrepreneurs aguerris dans le contexte concurrentiel et mondialisé de la mode.

Cette maison ancre son projet dans « la synergie indispensable entre commerce, culture et mode et apporte une réponse concrète aux besoins de partenariat et un modèle de travail entre la rive nord et la rive sud de la Méditerranée » précise Jean-Brice Garella, Président de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode et PDG de la marque éponyme, lors de la soirée de clôture de la première édition de la Maison de la Création, le 13 janvier à Marseille.

Cette soirée a mis à l’honneur les lauréats de cette première promotion de la Maison de la Création, puisque les pièces de ses sept créateurs sélectionnés étaient présentées en avant-première à Marseille, tandis que le 20 janvier 2011, le vernissage parisien de l’exposition – dans les vitrines du Palais Royal – accueillait au ministère de la Culture et de la communication, en présence de Frédéric Mitterrand, le gotha de la création euro-méditerranéenne, française et internationale, offrant ainsi à ces jeunes talents un rayonnement inédit.

Quelles histoires nous racontent « Ombres portées » ?

En juillet dernier, les lauréats ont été amenés à choisir une tenue d’un créateur emblématique issu, comme eux, des rives de la Méditerranée, dans les collections du Musée de la Mode de Marseille et de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode. L’exposition – désormais installée à Paris, dans les vitrines du Palais Royal, jusqu’au 3 février 2011 – présente la manière dont ils ont réinterprété ces pièces de grands noms de la mode, à partir de leur histoire et de leur sensibilité.

Ronald Abdallah (Liban), inspiré par Azzedine Alaïa, propose un savant drapé, corps de femmes tantôt voilé et dévoilé, représentant Orient et Occident. De son coté, Baraa Ben Boubaker (Tunisie) choisit un manteau long de Mariano Fortuny pour réaliser un modèle mêlant tradition tunisienne et mode contemporaine d’un rouge sublimé. La française, Eymèle Burgaud, invitée du Pavillon Paris – Ile-de-France à l’Exposition Universelle de Shanghai, nous offre une composition en noir et blanc superbe dans une double inspiration de Madame Grès et son drapé des années 1930 et le classisisme-baroque d’Elsa Schiaparelli. José Castro (Espagne) s’appuie sur une robe du soir de Madame Grès pour créer une robe en plumes et carapace. Paolo Errico, l’Italien de la promotion 2010, retient d’Azzedine Alaïa la construction du vêtement sur le corps et laisse une trace de son passage faite d’ombre et de lumière, tandis que Aleksandar Protic (Portugal) retrouve la simplicité d’allure de Madame Grès.

Cette robe-manteau longue en velours noir rebrodé d’or sur jupon à crinoline de coton rouge, par Azzedine Alaïa (Juillet 1989, Musée de la Mode de Marseille, Dépôt MMMM, © Photo Olivier Amsellem), a inspirée Amina Azueguay.

La Marocaine Amina Agueznay, enfin, expose son colossal et immense collier fait de cordes rouges et noires et de métal. Une œuvre d’une puissance architecturale remarquable, mais qui étonne moins quand on sait que l’artiste est architecte de formation. Elle a d’abord exercé sa profession pendant une dizaine d’années aux États-Unis avant de revenir vivre dans sa ville natale, Casablanca, où elle créée depuis des bijoux.
Pour LeJMED .fr, elle dévoile avec simplicité les « secrets » de son art : « Ce collier a demandé des semaines de travail car il est entièrement réalisé à la main par des artisanes du Maroc. La « sabra marocaine », sorte de viscose qui est utilisée traditionnellement pour la broderie et pour réaliser les boutons sur les caftans, en est le matériau principal. Je détourne donc la matière pour proposer, avec un vocabulaire qui m’est propre et bien humblement, une autre interprétation du célèbre « inside, outside » de M. Alaïa. »

Ainsi, en avant-première des dates parisiennes, Marseille a dévoilé au public – du 12 au 16 janvier 2011 – à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille Provence - Palais de la Bourse, ces « Ombres portées » désormais installées dans les vitrines du Ministère de la Culture et de la Communication au Palais Royal, jusqu’au 3 février 2011.

Une occasion unique à ne pas rater, pour les « Nordistes », de découvrir ces pièces aux reflets de la Méditerranée. Ils y découvriront, comme nous à Marseille, qu’un style euro-méditerranéen multiple mais « uni dans sa diversité » se dessine : comme un kaléidoscope dont on découvrirait à chaque fois une nouvelle facette. Et avec un réel enchantement !

Nadia Bendjilali – LeJMED.fr

À propos de La Maison de la Création de Marseille

La Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) de Marseille, est sise au 11 de la célèbre Canebière. © DR

La Maison de la Création est parrainée par le Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Emploi, et soutenue et parrainée par le Ministère de la Culture et de la Communication, ainsi que les principales collectivités territoriales, la Maison Chanel et Marseille Provence 2013 - Capitale Européenne de la Culture (s’inscrit dans le cadre d’un des premiers Ateliers de l’EuroMéditerranée).

S’ajouteront aux 7 premiers partenaires d’ici 2013, 7 nouveaux pays (Israël, Turquie, Algérie, Grèce, Jordanie, Syrie, Égypte). Ainsi lorsque Marseille deviendra capitale européenne de la culture, 14 pays et 41 jeunes entrepreneurs auront bénéficié de cette expérience fédératrice au cœur de la Méditerranée.


Sur le même thème

 À Marseille, en direct de la IVe Semaine économique de la Méditerranée
Avec sa Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM), Marseille s’affirme en tête de réseau

En savoir plus

 Site de la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM)

 Site de Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture


Articles récents recommandés