UPM – Stratégies Pays - Tunisie - France
La Tunisie promeut sa vision stratégique de plate-forme logistique
- Après que Abderrrahim Zouari, Ministre tunisien des transports, eut exposé la vision tunisienne pour devenir la plateforme logistique de la Méditerranée, Dominique Bussereau, le Secrétaire d’Etat français chargé des Transports, déclara que cette ambition pourrait s’inscrire dans le projet « d’autoroutes de la mer » que l’UPM pourra déployer. (Photo©voxlatina.com)
Les organisations patronales
franco-tunisiennes croient au projet UPM
Ouvrant les débats, Hédi Djilani, Président de l’UTICA, releva combien, selon lui, « le projet de l’Union pour la Méditerranée a soulevé une vague d’espoir au sud ». Laurence Parisot, Présidente du Medef, ne fut pas en reste : « Nous voulons être moteur pour ce projet magnifique. L’UPM est une évidence. Nous y croyons ! », déclara-t-elle avant de souligner que « la Tunisie est le pays à l’avant-garde dans la région, pour la place accordée à la femme. D’ailleurs, on compte deux cent femmes PDG en Tunisie ! », s’exclama-t-elle.
Christine Lagarde, Ministre française de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, enchaîna sur la même veine : « Le grand mérite de l’UPM sera de se concentrer sur des projets précis », dit-elle, avant de rappeler les engagements français bilatéraux, notamment en matière de soutien à la formation professionnelle (voir ci-dessous).
Une ambition tunisienne :
devenir la plate-fome logistique de la Méditerranée
Pour Abderrrahim Zouari, Ministre tunisien du transport, les atouts de la Tunisie pour devenir la plateforme logistique de la Méditerranée relèvent de l’évidence. Déjà, le pays dispose de neuf aéroports internationaux, de sept ports de commerce, de 2 400 Km de réseau ferré, et de 20 000 Km de routes classées… Et le ministre de détailler les grands projets et chantiers tunisiens en ce domaine : la zone franche, le port en eaux profondes et le nouvel aéroport international Enfidha, à la capacité de 20 millions des passagers ; le nouveau complexe portuaire pétrochimique de la Skhira ; un réseau de sept plateformes logistiques, la création de nouvelles ligne maritimes et aériennes…
Des infrastructures d’autant plus opératoires que la Tunisie a déjà accompli des réformes que la France, notamment, lui envie : celle de la manutention portuaire, celle des codes des ports et des douanes.
C’est sur cet acquis que s’appuie le « plan logistique » que la Tunisie entend désormais déployer, avec 20 projets opérationnels, 111 actions et mesures stratégiques. Cette ambition a reçu deux soutiens d’importance lors de ce forum d’affaires. D’une part de Dominique Bussereau, le Secrétaire d’Etat français chargé des Transports, qui a déclaré qu’elle pourrait s’inscrire dans le projet « d’autoroutes de la mer » que l’UPM pourra déployer ; d’autre part de Jacques Saâde, Président du Directoire de CMA-CGM, qui s’est dit prêt à « investir dans une Université en partenariat pour former aux métiers de la mer », tout en soulignant que « la Tunisie devrait s’ouvrir un peu plus », et privatiser encore certaines activités portuaires.
Invité à prononcer le discours de clôture du forum, le Président Nicolas Sarkozy, a été ovationné par la salle à maintes reprises, notamment lorsqu’il a déclaré : « Ensemble, en Méditerranée, nous pouvons bâtir un pôle gagnant-gagnant qui concurrencera l’Asie. Un modèle qui pourra triompher dans le monde entier. Voilà ce que dit la France à ses amis du Maghreb ».
Alfred MIGNOT
Cette visite d’État a aussi été marquée par la signature de plusieurs importants accords bilatéraux.
Une première : l’accord de gestion
concertée et solidaire des migrations
L’accord franco-tunisien de « gestion concertée » des migrations, le premier du genre au Maghreb, vise quatre objectifs :
- faciliter la circulation des personnes entre les deux pays, notamment par une délivrance plus large de visas dits de circulation, d’une durée de un à cinq ans ;
- faciliter l’accès au marché du travail français pour les Tunisiens qui ont des compétences de haut niveau ou des métiers pour lesquels il existe en France une demande non satisfaite ; plus de neuf mille Tunisiens verraient ainsi leur accès en France facilité ;
- engager des actions de développement solidaire pour la formation professionnelle, mobiliser les compétences tunisiennes en France autour de projets de coopération technique, technologique, scientifique ou éducative en Tunisie, contribuer au développement des régions tunisiennes d’émigration pour créer des emplois locaux ;
- lutter contre l’émigration irrégulière par une coopération bilatérale opérationnelle.
AUTRES ACCORDS
- Accord-cadre de partenariat économique et financier, pour la période 2008-2011, par le financement d’infrastructures et le développement des capacités institutionnelles.
- Coopération pour le développement pacifique de l ‘énergie nucléaire, pour une durée de vingt ans, sous de multiples formes : formation, recherches communes, fournitures de matières et d’équipements…
- Construction d’une centrale thermique à Ghannouch. Contrat de 360 M€, remporté par Alstom.
- Achat de 16 Airbus par Tunisair (+ 3 en option).
A.M.