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La PM Victoire Tomegah-Dogbé au Forum du CIAN : « L’expérience du Togo en matière de réformes est unique »

3 juillet 2021
La PM Victoire Tomegah-Dogbé au Forum du CIAN : « L'expérience du Togo en matière de réformes est unique »
À la tête du gouvernement togolais depuis septembre 2020, Mme Victoire Tomegah-Dogbé a fait valoir à Paris les avancées de son pays et lancé un appel aux opérateurs économiques du secteur privé. Évoquant les réformes accomplies, « le Togo reste une terre d’investissements attractive avec d’importants atouts », a-t-elle souligné. Un plaidoyer réussi.

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par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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Invitée vedette du Forum CIAN-L’Opinion, Mme Victoire Tomegah-Dogbé, Premier ministre du Togo a fait le déplacement à Paris pour y participer en présentiel, a prouvé qu’elle avait les épaules pour mener à bien non seulement les réformes dont le Togo a besoin, mais pour conduire le plan de relance nécessaire à ce petit pays d’Afrique de l’Ouest pour sortir de la crise où l’a mécaniquement plongé – comme tant d’autres économies d’Afrique – la pandémie du coronavirus.

À la tête du gouvernement togolais depuis septembre 2020, après avoir été directrice de cabinet du président Faure Gnassingbé pendant onze ans, Mme Tomegah-Dogbé est une personnalité qui ne s’en laisse pas compter. Elle connaît ses dossiers et son langage est clair. « Le pays va très bien », assène-t-elle d’emblée en ouverture du Forum, et elle va en faire la démonstration, chiffres à l’appui.

Son objectif : prouver à tous que, dans l’actuelle tempête engendrée par une crise sanitaire et économique sans précédent, le « Togo reste une terre d’investissements car c’est un pays qui comprend et parle le langage du monde des affaires ». De fait, se plaît-elle à souligner, le Togo a attiré, malgré la crise, des investissements privés qui, de 2010 à 2019, sont passés de 291 à 736 millions d’euros, soit une augmentation de 85 %. Et « le nombre d’entreprises créées a augmenté de 20 % par rapport à l’année précédente, précise-t-elle, ce qui constitue la preuve de la confiance que nous inspirons à nos partenaires étrangers ».

« Le Togo, c’est un pays réformateur où le cadre des affaires est en constante amélioration grâce à la poursuite de réformes audacieuses », ajoute-t-elle, et cela s’illustre par le fait qu’entre 2018 et 2020, le Togo a gagné quelque 59 places au classement Doing business. Et de rappeler un certain nombre de « réformes phares » d’ores et déjà réalisées au Togo où « vous pouvez créer votre entreprise en 5 heures et en ligne puisque nous avons totalement dématérialisé les procédures avec le tribunal de commerce qui sécurise les investissements, ainsi qu’un guichet unique du commerce extérieur qui permet certaines facilités dans les procédures douanières ».

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Grâce à un plan d’urgence,
une croissance de 1,2 % en 2020

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Et de conclure sur ce chapitre : « L’expérience togolaise en matière de réformes est unique. Elle s’appuie non seulement sur nos forces, c’est-à-dire notre histoire, notre culture, nos diversités, nos valeurs, mais aussi sur la nécessité de nous remettre constamment en cause, d’être à l’écoute du secteur privé et de faire face à certains défis dont nous sommes conscients, notamment la bureaucratie au niveau de l’administration... »

Fière d’une « croissance constante de 5,5 % sur les dix dernières années », Mme Tomegah-Dogbé se plaît encore à souligner que – loin de connaître une profonde récession comme de nombreux pays du Continent – le Togo « a réussi à avoir une croissance de 1,2 % en 2020 grâce à des actions vigoureuses et à la mise en place d’un Plan d’urgence soutenu par un fonds de 800 millions d’euros dont l’objectif essentiel est de renforcer notre système sanitaire, mais aussi d’apporter en appui aux populations vulnérables les plus affectées par la crise, et de soutenir les entreprises à travers tout un programme d’accompagnement ».

Et la Première ministre de rappeler les principaux « atouts du Togo » qui mise avant tout sur la stabilité et la sécurité avec « tout un arsenal sécuritaire pour faire face aux menaces » et « un port de Lomé qui est un port refuge, une position stratégique » grâce à sa connexion avec les pays de l’hinterland « au cœur de l’Afrique de l’Ouest et de ses 350 millions d’habitants ». Un pays d’avenir enfin qui est jeune puisque « 70 % de la population a moins de 35 ans ».

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« Nous avons besoin de partenaires
stratégiques pour créer des emplois »

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Son gouvernement s’est fixé une « Feuille de route Togo 2025 » dont elle présente les grandes lignes au cours de ce Forum. « Le premier axe est de renforcer l’inclusion sociale et l’harmonie en consolidant la paix et la sécurité. Le deuxième est de dynamiser la création d’emplois, en s’appuyant sur les forces de notre économie, notamment l’agriculture qui occupe 70 % de la population active dans le pays. Le troisième axe est de moderniser le pays et d’utiliser à fond la digitalisation, avec par exemple la mise à disposition du secteur privé d’un Data Center qui permet de renforcer notre souveraineté numérique, déterminante pour les opérateurs économiques ». Et de citer encore en exemple « la plate-forme industrielle d’Adétikopé, réalisée en douze mois, en pleine crise sanitaire ».

Poursuivant son plaidoyer, la Première ministre souligne sa volonté : « d’accélérer les choses pour pouvoir transformer durablement l’économie de notre pays, car nous avons le souci de transformer sur place nos matières premières agricoles ». C’est pourquoi, ajoute-t-elle, « nous avons besoin de partenaires stratégiques pour tirer vers le haut toute la chaîne de valeurs » car « notre objectif est de créer des emplois et des emplois locaux pour notre jeunesse ». D’où son vibrant appel lancé aux investisseurs réunis pour ce Forum à Paris : « le Togo est un pays d’entrepreneurs, à l’écoute constante des opérateurs économiques du secteur privé » pour des relations « gagnant-gagnant ».

Tout n’est pas rose cependant au Togo et le pays a été touché comme ses voisins, bien entendu, par le coronavirus. « Il fallait réagir vite et bien », observe-t-elle et le Togo a donc mis rapidement en place « une stratégie très pragmatique » pour tenter d’y faire face. Avec l’ouverture, par exemple, d’un centre de santé uniquement dédié à cette pandémie et d’un laboratoire ultra-moderne de dépistage pour les voyageurs, positionné à l’aéroport international de Lomé.

En matière de vaccins, le Togo a également adopté une stratégie payante en deux volets : « une stratégie d’acquisition agressive des vaccins et une stratégie de ciblages prioritaires », explique Victoire Tomegah-Dogbé, en commençant par la région de Lomé, qui était la plus infectée, et les personnels de santé. « Des vaccins obtenus grâce au mécanisme Covax, précise-t-elle, mais aussi commandés sur nos propres ressources et nous allons recevoir d’ici à la fin de l’été, si tout va bien, 3 millions de doses ».

Les résultats de cette riposte sanitaire sont plutôt encourageants puisque le Togo ne compte aujourd’hui que 250 cas actifs pour 113 000 patients guéris. C’est là encore un résultat concret.

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