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Le PM Georges Papandréou : « La Grèce a besoin du soutien politique de l’Europe »

Grèce | 26 février 2010 | src.Grèce Hebdo
Le PM Georges Papandréou : « La Grèce a besoin du soutien politique de l'Europe »
Athènes - Dans deux entrevues, l’une accordée à la chaîne britannique BBC et l’autre au magazine allemand Der Spiegel, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a réaffirmé que la Grèce a besoin du soutien politique et non pas économique de l’Europe, pour pouvoir réduire sa dette publique. « Donnez-nous du temps, accordez-nous votre soutien – je ne parle pas de soutien économique mais de soutien politique – pour prouver que nous matérialisons ce que nous disons et que nous sommes à nouveau dignes de confiance », a-t-il déclaré.

"La Grèce nécessite ce soutien politique pour pouvoir emprunter aux même taux que ceux imposés pour les autres pays et non à des taux exorbitants", a souligné Georges Papandréou.

Selon le PM grec, "en ce moment, la Grèce n’a pas besoin d’un prêt, ses nécessités sont couvertes jusque mi-mars. Nous déclarons simplement que nous avons besoin d’aide avec de pouvoir emprunter aux même taux que ceux imposés pour les autres pays et non à des taux élevés qui portent atteinte aux possibilités pour le pays d’atteindre ses objectifs [en vue de réduire le déficit]".

M. Papandréou a encore déclaré bénéficier du large soutien de la société hellénique pour les réformes économiques appliquées par le gouvernement, et cela malgré les manifestations contre les mesures d’austérité prises en vue de faire face à la crise.

"Malgré que ce soient réellement des mesures d’austérité qui sont vraiment douloureuses, le gouvernement reçoit le soutien de 50 à 60 % de la population pour l’application des mesures", a-t-il affirmé tout en mettant l’accent sur "un réel sentiment d’unité du peuple grec qui veut le changement".

Selon M. Papandréou, la Grèce est en mesure de discuter avec les autorités européennes, la Commission européenne et la Banque centrale européenne des progrès qui ont été accomplis, ainsi que de l’évolution du programme de stabilité et de croissance qui a été élaboré. "Nous nous maintenons dans le cadre des objectifs, et même plus haut dans les données statistiques de janvier. Si des nouvelles mesures sont réellement nécessaires nous les prendrons pour réduire notre déficit de 4 % en 2010. Nous sommes prêts à le faire si cela s’avère nécessaire", a-t-il conclu.

« S’il y a une déclaration d’intention claire de la part de l’UE…"

De son coté, le ministre des Finances, George Papaconstantinou, a déclaré à l‟agence Reuters que l’Union européenne doit être plus précise sur la manière dont elle soutiendrait la Grèce en cas de crise, pour que le coût d’emprunt du pays baisse.

« L’Union européenne doit être plus précise sur la manière dont elle soutiendrait la Grèce en cas de crise, pour que baisse dès maintenant le coût d’emprunt du pays », a déclaré le ministre grec des Finances George Papaconstantinou à l’agence Reuters. « Tout en respectant le principe de la zone euro voulant qu’il faille traiter soi-même ses problèmes budgétaires, la Grèce n’exclut pas de solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI) sans la rechercher activement », a ajouté le ministre.

« Si l’UE donnait une indication plus précise du mécanisme qui pourrait être employé en cas d’urgence, les spreads obligataires diminueraient et un sauvetage ne s’imposerait pas », a-t-il encore dit.

« Le meilleur moyen de dissuasion est celui qu’on met sur la table, aux yeux de tous, et qu’on n’a jamais besoin d’utiliser. C’est ce que les marchés attendent », a expliqué George Papaconstantinou.

La Grèce doit refinancer ou emprunter 53 milliards d’euros cette année, dont plus de 20 milliards en avril et en mai. « Une baisse du coût de l’emprunt serait appréciable pour atteindre l’objectif de réduire le déficit budgétaire de quatre points du PIB cette année », a-t-il argué.

« S’il y a une déclaration d’intention claire de la part de l’UE, alors les spreads tomberont en l’espace d’une semaine et donc mes hypothèses de réduction du déficit se révèleront justes ».

À propos de la prise éventuelle de mesures d’austérité supplémentaires, Georges Papaconstantinou a souligné que les mesures déjà prises peuvent conduire à l’objectif fixé qui est de réduire de 4 points le déficit budgétaire, mais il n’a pas exclu l’éventualité d’augmenter la TVA en précisant que toutes les possibilités sont étudiées.

Au même moment, l’état major économique du gouvernement examine une nouvelle série de mesures budgétaires visant à assainir les finances publiques du pays dans le but d’économiser jusqu’à 2,5 milliards d’euros en vue de l’évaluation par la Commission européenne, le 16 mars, des mesures prises.

« Si le Pacte de Stabilité et de Croissance ne se révèle pas suffisamment efficace, nous appliquerons des mesures supplémentaires, qui ne prévoient pas la suppression du 14e mois » a déclaré le ministre de l’Emploi Andréas Loverdos qui a répété qu’il était exclu de toucher aux droits fondamentaux des travailleurs.

Une grève générale de 24 heures a été organisée mercredi 24 février par les syndicats, avec des manifestations à Athènes et à Thessalonique.

Dans son discours, le président de la centrale syndicale GSEE, Yannis Panagopoulos, a déclaré que "ce n’est pas acceptable que les travailleurs, les pensionnés et les chômeurs payent toujours le coût de la crise". Selon lui la Grèce est devenue un pion dans un jeu international économique et géopolitique. Panagopoulos s‟est attaqué aussi aux leaders de l’UE et à "leur politique néolibérale‟.


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