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#ForumAfrique2020 - La France encore plus mal-aimée par les leaders d’opinion d’Afrique, selon le baromètre Africaleads CIAN-IMMAR

7 février 2020
#ForumAfrique2020 - La France encore plus mal-aimée par les leaders d'opinion d'Afrique, selon le baromètre Africaleads CIAN-IMMAR
Selon le baromètre annuel Africaleads CIAN-IMMAR 2019/2020, rendu public ce vendredi 7 février lors du Forum Afrique du CIAN et du MOCI, à la CCI de Paris IDF, le déficit d’image accablant de la France auprès des leaders d’opinion africains s’est encore accentué. Mais… cette seconde douche froide pourrait-elle finalement se révéler bénéfique ?

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Propos recueillis par Alfred Mignot, AfricaPresse.Paris (AP.P)
@alfredmignot | @PresseAfrica

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Certes, la France en Afrique peut se réjouir d’être représentée par quelques beaux champions, classés parmi les dix premières marques perçues positivement et spontanément et citées, comme Renault, 7° dans sa catégorie, ainsi qu’Air France, 2° compagnie aérienne et plus encore le champion de loin premier dans son secteur des télécoms, Orange. Sans oublier France 24, qui devance la BBC, et encore RFI, première radio écoutée par l’échantillon de 2 400 leaders d’opinion africains, issus de 12 pays – les huit pays francophones de 2019, plus le Nigeria, l’Égypte, l’Éthiopie et le Kenya – et sondés par le baromètre Africaleads du CIAN, réalisé par l’institut panafricain de sondage IMMAR.

La France recule de la 5e à la 6e place

Mais si quelques grandes marques donnent le change, le « système pays France », en revanche, fait bien triste mine, car le mauvais score de 2019 se trouve confirmé en 2020 : la France, qui en 2019 arrivait en 5° position des pays perçus comme bénéfiques pour le continent, ne pointe plus qu’à la 6° place en 2020.

Cette sixième place, qui voit la France devancée par les États-Unis en grand « retour », l’Allemagne, le Canada, la Chine et la Grande-Bretagne, pourra être ressentie comme une injustice vexante, vu la densité des relations économiques et humaines de la France et de l’Afrique.

La clé de cette piètre perception pourrait être le contentieux mémoriel qui perdure entre l’ancien colonisateur et certains pays d’Afrique, ainsi que le suggèrent dans leur propos introductif de présentation du baromètre Étienne Giros, président délégué du CIAN, et Brahim Sail, DG d’IMMAR R&C.

Une suggestion qui paraît être confirmée par l’absence de la France du top 5 des « pays non-africains ayant la meilleure image » en Afrique du Nord, alors qu’en Afrique de l’Ouest elle réussit tout de même à se glisser dans ce top 5, bien que modestement, avec seulement 19 % de votes favorables.

Bien sûr, les esprits avisés relèveront que quatre pays d’Afrique de l’Est ne figuraient pas dans l’échantillonnage de 2019, ce qui devrait induire une pondération des scores – certes, mais dans quel sens ? – et argueront qu’il n’eût pas été raisonnable d’espérer une inversion de tendance en une seule année… Reste qu’une seule année aura suffi aux États-Unis pour signer un retour en force (+ 15 %) en décrochant la première « meilleure image » en Afrique de l’Ouest (44 %) ainsi qu’en Afrique centrale (59 %) et Afrique de l’Est (65 %).

L’urgence de réagir

L’Allemagne, malgré un relatif recul, peut aussi se réjouir : elle figure encore au top 5 des quatre grandes régions, avec des scores de 26 % en Afrique de l’Est (4e rang), 40 % en Afrique centrale (2e), 39 % en Afrique de l’Ouest (2e) et réalise même son meilleur score en Afrique du Nord, un 46 % qui la propulse à la première place, ce qui, au vu l’intensité des liens – économiques, mais aussi culturels et familiaux – entre la France et cette région, peut sans excès être perçu comme un camouflet, une marque de défiance sinon carrément de déni.

Bref, il est plus que temps que les responsables économiques, diplomatiques et politiques français prennent des initiatives concrètes pour inverser la vague de dénigrement anti-français qui prospère en certains pays d’Afrique car, comme le disait très récemment Momar Nguer, le président du Comité Afrique de Medef International, on ne plus sans réagir laisser accuser les entreprises françaises d’agir sur le Continent dans le but de « piller les populations locales ».

Espérons donc que ce baromètre Africaleads du CIAN aura la vertu d’inspirer les dirigeants français pour réagir, enfin. À quatre mois du sommet Afrique-France qui se tiendra début juin à Bordeaux, et où la France veut affirmer sa volonté de refonder sa relation avec l’Afrique sur une base de « partenariat entre pairs », cela paraît urgent et impératif. À défaut, le risque de perdre la face est bien réel.

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