Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

Hélène Pelosse

- La DG de l’IRENA promeut les énergies renouvelables et… la parité des genres dans son équipe

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 13 septembre 2010 | src.leJMED.fr
- La DG de l'IRENA promeut les énergies renouvelables et… la parité des genres dans son équipe
Paris -

Un an après sa création officielle, le 8 juillet 2009, l’IRENA (International Renewable Energy Agency) affiche déjà un bilan d’étape prometteur : 148 États et l’Union européenne ont adhéré, et 30 d’entre eux ont déjà ratifié définitivement leur adhésion au jour où nous écrivons, le 16 juillet 2010. Le mérite en revient sans doute aucun à la Directrice générale « intérimaire » d’IRENA, la française Hélène Pelosse. Mais, cette énarque et mère de trois enfants ne se contente pas de structurer l’IRENA, elle milite aussi activement pour la parité hommes-femmes au sein de son équipe dirigeante…

Photo ci-dessus : Hélène Pelosse, DG de l’IRENA, lors de l’entrevue avec leJMED.fr, à Paris le 7 juillet 2010. © leJmed.fr - juillet 2010

Date de la première édition de cet article : 16 juillet 2010
Hélène Pelosse a été « démissionée » de ses fonctions courant octobre 2010. Son engagement actif en faveur de la parité des genres dans l’équipe dirigeante de l’IRENA en serait l’une des causes réelles – sinon officielles.


Hélène Pelosse, DG de l’IRENA, intervenant lors de la séance plénière de l’ Administrative Commitee, le 23 juin 2010. © DR
DR

La dénomination Directrice générale « intérimaire », telle qu’elle figure sur la carte de visite d’Hélène Pelosse, peut surprendre. « Cela tient au fait que les statuts définitifs de l’IRENA seront effectifs à partir de notre Assemblée générale, en mars 2011 », explique-t-elle.

À cette date, il aura donc fallu à peine plus de deux ans, depuis la décision de créer IRENA, à Berlin le 26 janvier 2009, pour que cette première organisation internationale du XXIe siècle devienne pleinement opérationnelle, tout en figurant déjà parmi les toutes premières au monde, après l’ONU, pour le nombre d’États adhérents : 148 pays et l’Union européenne en ont déjà signé les statuts, et une trentaine de pays (leur nombre augmente de semaine en semaine) les avaient définitivement ratifiés au début de juillet 2010.

En juin 2009, lors d’une première assemblée, la capitale des Émirats Arabes Unis (EAU), Abu Dhabi, a été élue siège de l’IRENA, siège qui sera transféré dès que possible, d’ici deux ou trois ans, à Masdar, l’écoville emblématique car 100 % écologique actuellement en construction aux Émirats Arabes Unis.

Au cours de cette même Assemblée, Hélène Pelosse fut donc élue Directeur général par intérim. Une belle consécration, et surtout un immense défi à relever pour cette jeune énarque de 39 ans, et mère de trois enfants, qui, rencontrée lors d’un sien déplacement à Paris, début juillet, nous déclarait : « Jamais une organisation internationale n’a enregistré un nombre d’adhésions et de ratifications aussi rapides que l’IRENA. C’est donc déjà un grand succès. Notre mission, à court terme, est de terminer de structurer l’équipe dirigeante – j’étais seule il y a un an, nous sommes maintenant 38, nous serons entre 200 et 250 l’année prochaine –, de préparer les statuts définitifs qui devront être validés à notre Assemblée générale de mars 2011, et de mettre en place les bonnes méthodes de travail : par petits groupes, organisés autour des différents thèmes des énergies renouvelables ».

IRENA a déjà établi une "Feuille de route énergétique"
pour les îles Tonga

Cela dit, toute… l’énergie de l’IRENA n’est pas exclusivement dédiée aux questions internes. À ce jour, l’Agence a déjà produit une « Feuille de route énergétique 2010-2020 » pour les îles Tonga. « Le Royaume des îles Tonga, explique Hélène Pelosse, nous a sollicité en ce sens dès les premiers jours qui ont suivi la création de l’IRENA. Notre action dans ce cas est un exemple type de notre mission, puisque le mandat de l’Agence est d’aider ses États membres à définir leur stratégie à travers les champs de toutes les énergies renouvelables : bioénergie, géothermie, hydroélectricité, solaire et océanique, ainsi que l’éolien, qui sera vraisemblablement l’option d’avenir pour la mise à disposition d’énergie électrique sur les petites îles ».

Une femme de conviction

Forte de la légitimité que lui donne l’adhésion de près de 150 Etats, Hélène Pelosse n’hésite pas à affirmer ses convictions : « Le climat est un bien public mondial ! Nous sommes tous concernés, et nous devons donc tous coopérer à la transition vers les énergies renouvelables.
L’amélioration de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique est un moyen direct de lutte contre le changement climatique et pour la réduction des émissions de CO2. En plus, c’est un nouveau créneau pour la croissance économique, et donc de création d’emplois.
Aujourd’hui, les ER ne représentent que 18 % de la production d’électricité mondiale. Mais, je crois qu’il n’est pas aberrant d’imaginer qu’un jour, d’ici une ou deux générations, nous serons passés à un nouvel écosystème, à 100 % fondé sur les énergies renouvelables ».

IRENA, une plate-forme de services au cœur des réseaux ER

Mais, pour cela, il y a beaucoup de sceptiques à convaincre, d’obstacles et d’égoïsmes court-termistes à surmonter. Alors, Hélène Pelosse ne perd pas de temps, elle tisse déjà ce qui sera la trame de sa toile d’influence, conformément d’ailleurs à son mandat : « Le rôle d’IRENA, c’est justement de montrer qu’un avenir à 100 % d’énergies renouvelables est possible. D’ailleurs, voyez le cas de l’Espagne : la moitié de son électricité est déjà d’origine éolienne !… Et, imaginez par exemple que les 35 millions de voitures française soient toutes électriques : on changerait d’échelle, ce serait une vraie… révolution ! »

En attendant que les visions d’avenir deviennent réalité, Hélène Pelosse porte la bonne parole aux quatre coins du monde – à la mi-juillet, elle participait à San Francisco à la conférence Intersolar – et s’efforce donc d’amorcer la constitution de réseaux : virtuels, grâce à la pratique des TIC, mais aussi bien réels, notamment avec la le World Wind Energy Association (WWEA), des institutions financières, les grands centres de recherche sur l’énergie renouvelable, les experts internationaux, les syndicats, les fédérations d’industriels, les associations de consommateurs…

« Ce que nous voulons, déclare Hélène Pelosse, c’est qu’IRENA devienne la voix mondiale pour les énergies renouvelables. Mais, elle sera aussi une plate-forme de services, que nous développerons dans les prochains mois sur notre site Internet : partage des savoirs et télé-enseignement, témoignages et partage des bonnes pratiques, cartographie de ce qui marche à travers le monde, mise en réseau des acteurs de l’énergie renouvelable… ».

Vaste programme, mais l’on peut compter sur la ténacité d’Hélène Pelosse, qui se manifeste déjà par sa volonté farouche de mettre en œuvre une politique de l’embauche de ses cadres absolument paritaire, avec 50 % d’hommes et de femmes, à égalité.

« J’ai subi des discriminations dans ma carrière, alors je me suis fait la promesse de contribuer à changer les choses, explique-t-elle. Ici, à IRENA, je me suis engagée à recruter 50 % de femmes parmi les cadres dirigeants. Je le fais, et je continuerai à le faire à l’avenir. Je suis également fière que le personnel vienne de tant de pays différents – 23, à ce jour : EAU, bien sûr, mais aussi Nicaragua, Corée, Afrique du Sud, Espagne, Ukraine, Niger, Maroc ... ».

Et de France aussi, bien sûr, ne serait-ce qu’en la personne de cette DGette « intérimaire » et au caractère bien trempé !


© Alfred Mignot pour leJMED.fr


En savoir plus : site de l’IRENA (en anglais seulement pour l’instant, mais Hélène Pelosse nous a presque promis qu’un jour prochain il pourrait devenir trilingue – anglais-français-arabe, les trois langues de travail bientôt officielles de l’Union pour la Méditerranée).


Articles récents recommandés