Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

L’AFD déploie 365 M € en faveur du développement durable en Méditerranée

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 5 novembre 2010 | src.AFD
L'AFD déploie 365 M € en faveur du développement durable en Méditerranée
Paris -

L’Agence française de développement (AFD) a publié les décisions actées par son Conseil d’administration du 30 septembre 2010. Plusieurs pays méditerranéens – Maroc, Turquie, Autorité palestinienne, Liban et Syrie – bénéficient de l’engagement de l’AFD en faveur du développement durable, soit 365 M € pour la Méditerranée sur une enveloppe mondiale de 450 M €.

Photo ci-dessus : une vue du vieux port de Tyr, au Liban, dont le programme de valorisation du patrimoine et de développement urbain bénéficiera d’un prêt AFD © spdl_n1

Maroc : ligne à grande vitesse ferroviaire

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’un prêt de 220 millions d’euros à l’Office National des Chemins de Fer Marocain (ONCF) pour la réalisation de la première Ligne à Grande Vitesse (LGV) au Maroc.

Le projet de LGV, d’une distance de 200 km, permettra de relier Tanger et la ville de Kénitra, à proximité des centres politiques et économiques du pays. D’un coût de 1,8 milliard d’euros, sa mise en service est prévue pour fin 2015. L’ONCF, établissement public sous tutelle du ministère des transports marocain, bénéficie de l’appui de l’ingénierie française et le matériel sera livré par Alstom. Les questions environnementales et sociales du projet ont fait l’objet d’une attention particulière et l’ONCF développera des actions propres à valoriser ses effets positifs, économiques et urbains. Cette LGV constituera un outil puissant d’aménagement du territoire dans le nord du pays.

Turquie : investissements énergétique des PME

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’un prêt de 100 millions d’euros à Turkiye Halk Bankasi (Halkbank) pour le financement d’investissements d’efficacité énergétique des PME.

La croissance turque repose sur une consommation élevée d’énergies fossiles. Dans un contexte de renchérissement de ces ressources et de limitation des émissions de gaz à effet de serre, cette situation expose les PME turques à des risques de dégradation économique. De nombreux freins, techniques et financiers, tiennent les PME à l’écart des investissements d’efficacité énergétique, alors que le développement des énergies renouvelables peut constituer par ailleurs une contribution significative à la réduction de l’emprunte carbone du pays. Grâce à son expérience dans le domaine de la responsabilité sociétale des entreprises, la Halkbank, septième banque commerciale turque, devrait faciliter la réalisation de ces investissements.

Autorité palestinienne : station d’épuration à Gaza

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’une subvention de 4 millions d’euros à l’Autorité palestinienne pour la construction d’une station d’épuration régionale dans le nord de la bande de Gaza.

La station d’épuration de Beit Lahia reçoit les eaux usées des 250 000 habitants des municipalités de Jabalia, Um Al Nasser et Beit Hanoun. Construite par les israéliens en 1977, cette station fonctionne aujourd’hui à plus de quatre fois sa capacité nominale. Faute d’exutoire, ses effluents se sont répandus sur les terrains alentour et ont formé un lac, qui a couvert jusqu’à une superficie de 35 ha en 2009. A la demande de l’Autorité palestinienne, l’AFD, la Banque mondiale, les coopérations belges et suédoises et la Commission européenne ont mobilisé en 2005 un financement de 46 millions de dollars pour la réalisation d’un projet en deux phases, dont la première prévoyait la réalisation d’une station de pompage à Beit Lahia.

Le projet vise à mettre en œuvre la phase B du projet, avec la construction à Jabalia d’une station de traitement biologique d’une capacité de 35 600 m3/j. Cette station doit permettre de couvrir l’ensemble des besoins de la zone nord de la bande de Gaza à l’horion 2015 et de mettre en place un système de récupération agricole des eaux usées traitées. Ses impacts seront significativement positifs en matière d’amélioration des conditions de santé publique et de protection de la ressource.

Liban : valorisation du patrimoine à Tyr et Tripoli

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’un prêt de 21 millions d’euros à la République du Liban pour la deuxième phase du programme de valorisation du patrimoine et de développement urbain, à Tyr et à Tripoli.

Le Liban dispose d’un patrimoine riche et diversifié, témoignage des nombreuses civilisations qui s’y sont développées. Malheureusement, outre les dommages subis en périodes de guerre, ce patrimoine s’est vu largement négligé pendant de nombreuses années. Dans ce contexte, le Programme de valorisation du patrimoine et de développement urbain, initié par la Banque mondiale au début des années 2000, doit permettre la revitalisation des centres historiques, tant d’un point de vue économique que social.

Le financement concerne la deuxième phase de ce programme. A Tyr, il permettra de réhabiliter les souks qui entourent le port, d’étendre la promenade côtière et de restaurer un caravansérail, en centre artisanal, et une ancienne tour d’observation, en office du tourisme. A Tripoli, il permettra notamment de réhabiliter les souks, d’harmoniser les façades des bâtiments qui longent le fleuve et de restaurer les habitations traditionnelles.

Syrie : développement urbain et environnement

Le Conseil d’administration de l’AFD a approuvé l’attribution d’un financement de 20,4 millions d’euros (prêt de 20 millions d’euros et subvention de 400.000 euros) à la République syrienne pour le financement de son programme Développement urbain et Environnement.

Le gouvernement syrien souhaite accompagner la rapide croissance urbaine et développer une politique locale d’aménagement territorial par une politique de décentralisation. L’AFD s’est associé au programme Infrastructures municipales et Environnement, porté par la Banque Européenne d’Investissement. Ce projet doit permettre de financer plusieurs projets prioritaires de développement urbain à vocation environnementale, mais également sociale ou économique, dans différentes villes ou gouvernorats (gestion des déchets, trafic et mobilité, assainissement, adduction d’eau potable, tourisme…). Le programme renforcera par ailleurs les capacités techniques et opérationnelles des gouvernorats et des municipalités et s’inscrira dans les processus de déconcentration et de décentralisation qui voient le jour en Syrie.

Hors Méditerranée, les pays bénéficiaires de l’engagement de l’AFD sont Haïti (13 M € pour la reconstruction de l’hôpital de Port-au-Prince ; 6,46 M € pour la reconstruction de quartiers à Port-au-Prince ; 15 M € de subventions budgétaires), Madagascar (6 M € de garantie ARIZ II à la BOAM pour le financement des PME), le Vietnam (prêt de 20 millions d’euros et subvention de 500 000 euros pour de infrastructures urbaines à Da Nang et Can Tho), le ghana (subvention budgétaire de 21,687 M €), les Pays de l’UEMOA, L’Union économique et monétaire ouest-africaine (5,4 M € de subventions pour l’extension de la couverture du risque maladie), l’Afghanistan (subvention de 3 M € pour la relance de l’apiculture).

À propos de l’AFD
Etablissement public, l’Agence Française de Développement (AFD) agit depuis plus de soixante ans pour combattre la pauvreté et favoriser le développement dans les pays du Sud et dans l’Outre-mer. Elle met en œuvre la politique de développement définie par le Gouvernement français. Présente sur le terrain dans plus de 50 pays, l’AFD finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète : scolarisation des enfants, appui aux agriculteurs et aux petites entreprises, adduction d’eau, préservation de la forêt tropicale, lutte contre le réchauffement climatique… En 2009, l’Agence a consacré plus de 6,2 milliards d’euros au financement d’actions dans les pays du Sud et en faveur de l’Outre-mer. Ces financements concernent notamment la vaccination de 1,8 million d’enfants, l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable de 7,3 millions de personnes et le soutien de 900 000 emplois dans le secteur productif. Les projets d’efficacité énergétique sur la même année permettront d’économiser près de 5 millions de tonnes de CO2 par an.


Articles récents recommandés