Jérémie ROBERT, Conseiller Afrique de l’Élysée, devant les entrepreneurs du Cian : « Vous êtes les ambassadeurs économiques de la France en Afrique »
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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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À l’instar du Président Étienne Giros, qui s’était exprimée dans le même sens lors de l’AG du Cian précédant le déjeuner-débat (voir ici notre article), le Conseiller Jérémie Robert estime lui aussi qu’il ne « faut pas surestimer » certains vents contraires du moment, notamment le soi-disant puissant « sentiment anti-français ».
« J’ai été en poste en Afrique. Effectivement, il y a bien parfois ce sentiment ambigu, passionnel, à l’égard de la France. Mais ce n’est pas du tout un ressentiment », malgré les efforts de propaganda déployés sans relâche par quelques influenceurs hostiles, considère le Conseiller Afrique de l’Élysée. Il faut donc « rester confiant » malgré l’amplification qu’en font la plupart des médias, classiquement fondés sur la propagation d’informations négatives, et peu enclins à développer les narratifs positifs.
Il n’en est pas moins vrai que la France reste « très bien placée en Afrique, où elle a énormément d’atouts à faire valoir ». Certes, relève Jérémie Robert, la France a pu commercer pendant des décennies en Afrique dans un environnement faiblement compétitif.
Chacun conviendra cependant que depuis vingt ou trente ans, avec l’arrivée de nouveaux acteurs, la compétition s’est intensifiée – mais c’est aussi une bonne chose, estime le Conseiller, car elle « vous pousse toujours à montrer ce que vous avez de meilleur ».
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Une logique partenariale
reconnue par les Africains
Une logique partenariale
reconnue par les Africains
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La présence de longue date sur le continent de grands groupes français mais aussi d’ETI et de PME est justement l’un des atouts à faire valoir : « Vous êtes souvent perçus comme des entreprises qui contribuent depuis longtemps au développement économique des pays, et dans une logique de partenariat. Vous êtes les ambassadeurs économiques de la France en Afrique » déclare Jérémie Robert à l’adresse des entrepreneurs du Cian.
Jérémie Robert s’est par ailleurs félicité que la récente élection présidentielle au Sénégal s’est finalement bien passée, soulignant que la France n’a pas été un sujet de fixation des débats durant la campagne, et surtout qu’elle est prête à développer un partenariat d’égal à égal avec les nouvelles autorités.
D’ailleurs, concernant la sortie du FCFA revendiquée par le PASTEF, le parti désormais au pouvoir du président nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye, « la France a fait sa part du chemin de la réforme en se dégageant de la gouvernance du franc CFA et en engageant le processus de son remplacement par une monnaie unique ouest-africaine. »
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Une coopération militaire
axée sur la formation
Une coopération militaire
axée sur la formation
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Sur la question de la coopération militaire à refonder – rappelons que l’ancien ministre Jean-Marie Bockel accomplit actuellement en Afrique une tournée de concertation auprès des gouvernants, à la demande du Président Emmanuel Macron – Jérémie Robert a relevé qu’aujourd’hui « nous ne sommes plus du tout dans la même logique qu’il y a trente ou quarante ans. On s’oriente de plus en plus vers des logiques de partenariats de formation et plus du tout d’intervention ». Des formations dans des écoles à participation française, mais de plus en plus africaines.
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Socle francophone et
approche continentale
Socle francophone et
approche continentale
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Considérant que l’on doit certes « continuer à conforter, non seulement au niveau culturel et politique, mais aussi économique, notre socle de relations avec les pays francophones d’Afrique », le Conseiller de l’Elysée a également mis en exergue la « volonté d’ouverture vers l’Afrique non-francophone, comme l’attestent les nombreux voyages du Président Emmanuel Macron dans cette partie du Continent. Pour certains pays, précise-t-il, ce fut d’ailleurs la première visite d’un Président français. »
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Bienvenue !
Bienvenue !
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Finalement, si le Cian s’est légitimement senti honoré de cette première sortie publique que lui a dédiée le Conseiller Afrique de l’Élysée – comme l’a fait remarquer le Président Étienne Giros lors de son propos liminaire du déjeuner-débat – la sincérité nous oblige à reconnaître que l’on n’a pas appris grand’chose sur la refondation de la politique africaine de la France, sans doute encore plus au stade de « la quête » que de l’ébauche. On ne pourra pas pour autant le reprocher à Jérémie Robert, tout à fait dans son rôle car, selon le dicton journalistique, « les diplomates sont de mauvais clients » – autrement dit le plus souvent peu loquaces et avares de révélations stratégiques.
En revanche, on peut affirmer que Jérémie Robert a réussi son grand oral devant le Cian : de l’avis unanime des personnes que nous avons pu interroger, « il est bien sympathique ! »
Alors, bienvenue dans le village africain de Paris, Monsieur le Conseiller !
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