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Jean-Yves Le Drian met en lumière à l’AFD le “nouveau cap” de l’aide publique au développement de la France

4 septembre 2018
Jean-Yves Le Drian met en lumière à l'AFD le “nouveau cap” de l'aide publique au développement de la France
Quelques jours après la Conférence des ambassadeurs de la France, réunis chaque année à Paris à la fin août, et le discours rituel du Président de la République à leur adresse, c’est une nouvelle époque de l’aide publique internationale au développement qui est s’ouvre. Fortement inspirée par le Rapport du député Hervé Berville (1), cette nouvelle donne confirme des ambitions plus fortes en termes de moyens, et revendique un modus operandi novateur.

Un an après son premier discours aux Ambassadeurs du 29 août 2017 (2), au cours duquel le président Emmanuel Macron avait affirmé sa volonté de porter à 0,55 % du revenu national brut l’aide publique au développement de la France d’ici à 2022, et appelé en particulier l’Agence Française de Développement (AFD) à “travailler en étroite symbiose avec tous les autres acteurs français concernés”, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, et Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, ont présenté de conserve la traduction opérationnelle des propos présidentiels, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au siège de l’AFD, lundi 3 septembre.

Des moyens supplémentaires
et une loi d’orientation

Le ministre a tout d’abord rappelé que dans son discours aux Ambassadeurs de la semaine dernière (lundi 27 août), Emmanuel Macron a réitéré l’engagement de la France de porter à 0,55 % du RNB l’aide publique au développement d’ici à 2022, et a également annoncé que “d’ores et déjà, pour garantir cette montée en puissance, le budget 2019 comptera un milliard d’euros en autorisations d’engagement supplémentaires” (qui viennent donc s’ajouter aux 10,4 Md € d’engagements, dont 5,2 Md € pour l’Afrique, chiffres de 2017 – ndlr, voir notre article : Rémy Rioux, DG de l’AFD : « Avec 5,2 milliards d’euros d’engagements en 2017, l’Afrique demeure notre priorité »).

De même, le président a clairement indiqué qu’il soutenait “l’idée d’une loi d’orientation et de programmation pour entériner notre trajectoire d’aide et rénover le cadre de notre politique de coopération internationale”. Une loi inspirée du Rapport du député Hervé Berville, et qu’Emmanuel Macron souhaite voir adopter dès l’an prochain, pour une durée de quatre à cinq ans

Un mode opératoire renouvelé

Ces engagements sur l’aide au développement, a estimé Jean-Yves le Drian, “crédibilisent notre action et notre parole”. Mais encore faut-il “inventer le nouveau logiciel” d’un mode opératoire renouvelé.

Ainsi le ministre a-t-il énoncé trois principes d’action : établir une relation bilatérale plus forte, essentielle pour projeter nos priorités ; concentrer l’action sur les pays pauvres et fragiles ; promouvoir l’exemplarité par des évaluations exigeantes.

Avec des moyens accrus dès 2019, et une trajectoire qui se projette sur la durée du quinquennat, “C’est un nouveau cap qui se concrétise”, a souligné le ministre, avant de préciser que cette nouvelle donne se traduirait aussi par le doublement des financements destinés à la société civile – conformément au souhait également exprimé par le président de la République, et préconisé par le rapport Berville.

Salué par le Président de la République, dans son discours du 27 août – “ Comme il [le rapport, ndlr] le propose, une nouvelle dimension partenariale sera mise en place pour mieux associer la société civile, la jeunesse, les entreprises, les diasporas" – le rapport Berville sera l’une des références, avec les travaux à venir du Conseil interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), qui inspireront l’élaboration d’une loi de programmation dont on sait déjà qu’elle s’attachera à promouvoir des politiques sectorielles fortes, articulées autour de cinq priorités, ainsi que l’a rappelé Jean-Yves Le Drian : l’éducation, la stabilité et la lutte contre les fragilités, le climat et l’environnement, l’égalité femmes-hommes et la santé.

Le choix d’accentuer encore l’aide au développement en Afrique, qui compte 18 des 19 pays retenus comme prioritaires (le 19e étant Haïti), constitue un autre axe fort de la nouvelle donne de l’action de la France telle qu’elle veut se projeter jusqu’en 2022, donc sur la durée du quinquennat.

Alfred Mignot, AfricaPresse.Paris

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LIENS UTILES

(1) Le Rapport du député Hervé BERVILLE “ Un monde commun, un avenir pour chacun - Rapport sur la modernisation de la politique partenariale de développement et de solidarité internationale

(2) Discours du 29 août 2017 du Président de la République à la Conférence des Ambassadeurs

(3) Discours du 27 août 2018 du Président de la République à la Conférence des Ambassadeurs

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 NOTRE DOSSIER : “L’engagement de la France en Afrique : focus sur l’action de l’AFD, Proparco et Expertise France”

- Rémy Rioux, DG de l’AFD : « Avec 5,2 milliards d’euros d’engagements en 2017, l’Afrique demeure notre priorité »).

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