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LE DOSSIER DU 1er FORUM AMBITION AFRICA (Paris-Bercy, 22-23 octobre) 

Jean-Baptiste Lemoyne :
« Pour les entreprises françaises exportatrices,
l’Afrique doit devenir un réflexe ! »

24 octobre 2018
Jean-Baptiste Lemoyne : « Pour les entreprises françaises exportatrices, l'Afrique doit devenir un réflexe ! »
Lors de ce 1er Forum Ambition Africa organisé lundi 22 et mardi 23 octobre au ministère de l’Économie, à Paris-Bercy, les pouvoirs publics français ont appelé les entreprises à se mobiliser pour développer les partenariats et les investissements en Afrique, un continent où les besoins demeurent énormes et les opportunités d’affaires sont nombreuses. À cette occasion, Business France, organisateur de cet événement auquel ont assisté plus de 600 dirigeants publics, privés, experts, etc., et l’Agence française de développement (AFD) ont signé un accord-cadre en vue de « sensibiliser » les entreprises françaises qui innovent en matière de développement durable aux « opportunités d’activités dans les pays en développement et émergents », et particulièrement en Afrique.


par Jean-Louis Alcaide, AfricaPresse.Paris
@jlalcaide1

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En 2017, les échanges de marchandises entre la France et l’Afrique ont représenté près de 50 milliards de dollars, impliquant des centaines de milliers d’emplois tant dans l’Hexagone que sur le continent africain. « Il nous faut accélérer cette dynamique », a souligné Agnès Pannier-Runacher, la nouvelle secrétaire d’État auprès du ministre français de l’Économie et des Finances, en prononçant la première allocution d’ouverture du 1er Forum Ambition Africa, organisé lundi 22 et mardi 23 octobre à Paris par Business France. Un événement destiné à devenir un rendez-vous annuel, placé sous le haut patronage du président de la République, qui a réuni dans les salons du ministère de l’Économie, à Bercy, plusieurs ministres, les représentants de 250 entreprises françaises et de 310 entreprises africaines venant de douze pays, ainsi que de nombreux experts et une cinquantaine de journalistes.

Un milliard d’euros pour financer les start-up africaines

Pour Agnès Pannier-Runacher, Afrique et Europe doivent « travailler ensemble pour être plus forts » et faire face à des « défis similaires » : « la révolution numérique avec son cortège d’opportunités et de menaces, la transition écologique et énergétique, la transformation en profondeur de l’emploi et les mobilités, pour n’en citer que quelques-uns »…

C’est justement pour faire émerger et faire fructifier ces « nouvelles opportunités et ces nouveaux marchés », a rappelé la secrétaire d’État, que la France va consacrer un milliard d’euros au financement des start-up africaines, comme l’avait annoncé le président de la République. Une initiative, a-t-elle précisé, qui sera portée par l’Agence française de développement (AFD), via sa filiale PROPARCO, et BPI France. Et de conclure par ces mots : « Soyez ambitieux, osez inventer l’avenir ! »

L’Europe et l’Afrique ayant donc des « destins liés face aux défis et aux menaces », Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, a également plaidé pour « travailler ensemble » avec les pays africains, afin de « créer les conditions de notre succès ».

Insistant sur l’évidence à développer les partenariats entre les entreprises françaises et africaines, Jean-Baptiste Lemoyne en a appelé à l’ancien ministre du général de Gaulle et de Georges Pompidou, auteur du célèbre « Quand la Chine s’éveillera... le monde tremblera » : « Si Alain Peyrefitte était encore en vie, il pourrait écrire non plus sur la Chine mais sur l’Afrique ! ».

En France, a-t-il ajouté, « nous voulons aider les entreprises qui exportent. Elles sont aujourd’hui 125 000, nous voulons passer à 200 000 ». D’ailleurs aux yeux du ministre, il est clair que, « pour les entreprises françaises qui exportent ou pour nos jeunes volontaires en entreprise, l’Afrique doit devenir un réflexe ». Encore mieux : alors que seulement un tiers des entreprises françaises exportatrices sont présentes en Afrique, Jean-Baptiste Lemoyne entend « mobiliser les deux autres tiers ».

La nouvelle ambition économique de la France

Cela tombe bien : « Business France s’est mis en ordre de bataille pour faire de l’Afrique une priorité. Nous sommes passés de 3 à 10 bureaux sur le continent en cinq ans", a souligné Christophe Lecourtier, le directeur général de cette agence née du rapprochement en 2014 d’Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII).

Vantant la « nouvelle ambition économique de la France en Afrique », Christophe Lecourtier a insisté sur la « démarche microéconomique » de son établissement : celui-ci embauche dans ses bureaux africains, y compris en Afrique de l’Est et australe, des « hommes et femmes du pays pour qu’ils puissent être les coaches de nos PME sur ces marchés ».

« En France, a expliqué Christophe Lecourtier, nous sommes assez forts pour les grandes idées, nous avons de magnifiques institutions pour les financements, mais ce qui manque souvent c’est la petite couture, le petit point qui fait la différence : prendre une PME par la main, lui donner les bons conseils, lui présenter les bons interlocuteurs, lui organiser une mission au bon moment et ne lui lâcher la main que lorsque nous sommes sûrs qu’elle est arrivée à bon port ». Une démarche qui, de son point de vue, est « complémentaire » avec ce que fait l’AFD, le réseau diplomatique et « d’autres acteurs avec lesquels Business France « n’est pas en concurrence ».

Séance inaugurale du grand Forum Ambition Africa, lundi matin 22 octobre à Paris-Bercy, au ministère de l’Économie et des Finances, avec les allocutions de : Christophe LECOURTIER, Directeur Général de Business France, opérateur de l’événement ; Agnès PANNIER-RUNACHER, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Economie et des Finances ; Jean-Baptiste LEMOYNE, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères ; Rémy RIOUX, Directeur Général de l’Agence Française de Développement (AFD) ; Sambou WAGUE, Ministre de l’Energie et de l’Eau du Mali ; Amadou KONE, Ministre des transports de la République de Côte d’Ivoire. © AM/AfricaPresse.Paris

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À cet égard, Christophe Lecourtier et Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, ont signé à l’occasion de ce Forum Ambition Africa 2018 un accord-cadre de partenariat qui vise à « sensibiliser les entreprises françaises exportatrices aux opérations de l’AFD ».

Cet accord conclu pour une durée de trois ans a pour ambition de « mieux connecter les entreprises françaises qui innovent en faveur d’un développement durable sur l’ensemble du territoire français, en particulier les PME et ETI, aux opportunités d’activités dans les pays en développement et émergents ».

« Il y a dans les pays où nous sommes présents, a souligné Rémy Rioux, en Afrique, en Asie, en Amérique latine, une demande de France, de son expertise et de son expérience en matière de gestion durable des territoires.
Et en retour, les innovations au Sud peuvent nous inspirer en France. L’AFD est cette plateforme au service de l’investissement solidaire de développement, qui doit embarquer le secteur privé ».

Pour le directeur général de l’AFD, c’est la raison qui pousse son établissement à « travailler étroitement avec Business France pour aller à la rencontre des entrepreneurs français, de leurs savoir-faire, et à les connecter à leurs partenaires du Sud, pour un développement qui marche dans les deux sens ».

L’AFD promeut le « Tout Afrique » et va doubler de taille

Et puis, « s’il faut de la micro-économie », a lancé Rémy Rioux en forme de clin d’oeil à son homologue de Business France, « il faut aussi quand même un peu de macro-économie ». L’AFD vient ainsi, a-t-il rappelé, de redéfinir sa stratégie, baptisée « Tout Afrique », afin d’en finir avec une Afrique coupée en zones (Subsaharienne, Australe, Nord, etc., ndlr) pour mieux appréhender la réalité et travailler à l’échelle d’un continent dont le poids économique et démographique est équivalent à l’Inde (1,2 milliard d’habitants, 2 500 milliards de dollars de PIB). L’Agence est d’ailleurs en train de doubler de taille, aven un doublement de sa capacité de financement qui va passer de 8 à 11 milliards d’euros en 2018, 14 milliards l’année prochaine et « sans doute beaucoup plus en 2022 », afin de pouvoir « mettre en œuvre, pour notre part, l’engagement du président de la République de porter l’aide au développement à 0,55 % de notre PIB ».

Coût trop important des investissements

Une aide plus indispensable que jamais car dans tous les domaines – infrastructures, santé, éducation, etc. - les besoins ne cessent de grandir du fait de la pression démographique. En matière de transports, par exemple, « le coût trop important des investissements dans les infrastructures vient absorber toutes les ressources nécessaires pour favoriser les mobilités », a ainsi pointé Amadou Koné, ministre des Transports de la Côte d’Ivoire.

De son côté, face « aux contraintes liées aux financements et à la capacité même des entreprises locales », Sambou Wagué, le ministre de l’Énergie et de l’Eau du Mali, a appelé les entreprises françaises à « intervenir » dans son pays pour « prendre leur part du marché de l’eau ». « Les entreprises françaises sont mieux outillées que les autres pour intervenir en Afrique de l’Ouest car elles disposent de tous les codes, notamment juridiques, pour commercialiser leurs offres », a affirmé Sambou Wagué.

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TOUS NOS ARTICLES (17) SUR LE THÈME ET L’ÉVÉNEMENT
du 1er FORUM AMBITION AFRICA
(Paris-Bercy, 22-23 octobre 2018)

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AmbitionAfrica - Amadou KONE, ministre ivoirien des Transports :
« Il faut que les entreprises françaises prennent bien plus de risques ! »

AmbitionAfrica – Kabirou Mbodje, PDG de WARI :
« Notre plate-forme digitale se veut une porte d’entrée incontournable en Afrique »

Ambition Africa - Yvonne Mburu, membre du CPA et CEO de Nexakili :
« Il faut renforcer le système de santé africain dans sa globalité »

AmbitionAfrica - Mossadeck Bally, PDG du Groupe Azalaï :
« En Afrique, les entreprises françaises doivent se remettre en cause ! »

Ambition Africa - Mossadeck Bally, PDG du Groupe Azalaï (2/2) : « Nous sommes fiers d’être un groupe panafricain d’origine malienne »

Ambition Africa - Frédéric ROSSI, DGD de Business France (1/3) :
« La création de la Team France Export est une innovation historique ! »

AmbitionAfrica - Frédéric ROSSI, DG délégué de Business France (2/3) :
« Business France et Bpifrance vont lancer ensemble
un accélérateur d’entreprises à l’international »

Ambition Africa - Frédéric ROSSI, DGD Business France (3/3) :
« Après Ambition Africa, on ne lâchera rien ! »

Ambition Africa - Christophe LECOURTIER, DG de Business France :
« Ambition Africa deviendra l’événement entrepreneurial de référence entre la France et l’Afrique ! »

Ambition Africa - Ylias Akbaraly, PDG Groupe SIPROMAD (Madagascar) :
« Notre bureau de Paris représentera toutes nos activités avec nos partenaires internationaux »

Ambition Africa - Paul BOURDILLON, DGA SUEZ Afrique, Inde et MO (1/2) :
« Le développement inclusif est véritablement au cœur des activités de SUEZ en Afrique »

Ambition Africa - Paul BOURDILLON, DGA de Suez Afrique, Inde et MO (2/2) : « En Afrique, il faut financer à la fois la construction
et l’exploitation des infrastructures »

Ambition Africa - Vincent Stempin, DG de MÜPRO, TPE exportatrice en Afrique : « Nous avons identifié un potentiel important en Côte d’Ivoire »

#AmbitionAfrica - @Pedro__Novo, Directeur Export Bpifrance :
« Notre Fonds franco-africain vise à fertiliser PME et co-entreprises »

- Pierre-Yves Pouliquen, DG Afrique, MO et Inde de SUEZ :
« Le traitement des déchets est l’une des urgences de l’Afrique » (1/3)

- Pierre-Yves Pouliquen, DG Afrique, Moyen Orient et Inde de SUEZ : « L’Afrique nous oblige à réinventer nos modèles d’action et d’inclusion » (2/3)

Pierre-Yves Pouliquen, DG Afrique, MO et Inde de SUEZ :
« Nous travaillons en Afrique avec la même exigence technique et humaine qu’en France » (3/3)

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Une des affiches de promotion de l’événement Ambition Africa, à Paris, à proximité du ministère de l’Économie et des Finances. © AM/APP

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