Jawad KERDOUDI (PR IMRI, Rabat) : « Il est hors de question que le Maroc accepte la constitution d’un État fantoche au Sud »
.
Une contribution de Jawad KERDOUDI
Président de l’IMRI, Institut Marocain
des Relations Internationales, Rabat
.
Cette lettre rappelle l’amitié séculaire de la France avec le Maroc, et le partenariat d’exception qui lie les deux pays face aux défis régionaux et internationaux. Elle indique également que « le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Elle ajoute que la France soutient le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007 à l’ONU, à savoir une autonomie sous souveraineté marocaine.
Enfin, elle souligne que la France entend agir en cohérence avec cette position à titre national et international. Une décision hautement symbolique a été prise par la France, à savoir la publication de la carte complète du Maroc – donc y compris le Sahara – dans les manuels scolaires.
On ne peut que se réjouir de cette décision du Président Emmanuel Macron, vu l’importance de la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. De plus, la France qui avait colonisé l’Algérie et l’Afrique occidentale, dispose d’archives qui peuvent compléter ceux qui attestent la marocanité du Sahara.
Cette reconnaissance de la France vient s’ajouter à celle des États-Unis par la signature de l’Accord du 10 Décembre 2020. Les Etats-Unis, première puissance économique et militaire du monde, est également membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. De plus, c’est elle qui est chargée de rédiger les résolutions du Conseil de sécurité concernant la question du Sahara.
.
Déjà plus de 70 pays reconnaissent
la souveraineté marocaine sur le Sahara
.
À l’occasion du nouvel an 2022, le Président allemand Frank-Walter Steinmeier a adressé un message au Roi Mohammed VI dans lequel l’Allemagne « considère le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme un effort sérieux et crédible, et comme une bonne base pour parvenir à un accord à ce différend régional ».
D’autre part, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a effectué le 7 Avril 2022 une visite au Maroc où il a rencontré le Roi Mohammed VI. À l’issue des discussions, une Déclaration conjointe a été adoptée qui stipule que « l’Espagne reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc, et considère l’initiative marocaine d’autonomie présentée en 2007 comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend ».
Ce soutien au plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara est d’autant plus important que c’est l’Espagne qui a colonisé ce territoire en 1884. Outre ces grands pays (États-Unis, Allemagne, France, Espagne), 68 autres pays soutiennent le plan d’autonomie du Maroc, et une trentaine de consulats étrangers ont été installés à Laâyoune et Dakhla.
Ces résultants satisfaisants du Maroc quant à son intégrité territoriale, ont été obtenus grâce à l’efficacité de la diplomatie marocaine sous la Haute autorité du Roi Mohammed VI. Ils sont dûs également aux réalisations internes et au rayonnement du Maroc à l’international.
On peut citer la politique très active en Afrique Subsaharienne, la lutte contre le changement climatique, le terrorisme et l’immigration clandestine. Ils sont dûs également à la diversification des relations extérieures, avec le maintien de bonnes relations avec le Brésil, la Chine, l’Inde, et la Russie. On peut citer également une politique de fermeté vis-à-vis des pays étrangers, lorsque les intérêts supérieurs de l’État sont mis en cause, notamment sur le Sahara.
Cependant, la question du Sahara n’est pas totalement réglée, car les adversaires de notre intégrité territoriale sont toujours à la manœuvre. Il faut continuer la lutte sur le plan diplomatique, et développer encore davantage les Provinces du Sud. La question du Sahara est primordiale pour notre pays, car les Provinces du Sud constituent un tiers du territoire national, et sont le prolongement naturel de notre pays vers l’Afrique Subsaharienne. Il est hors de question que le Maroc accepte la constitution d’un État fantoche au Sud et un adversaire déclaré à l’Est.
.
.