AfricaPresse.Paris

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par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

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Chacun à Paris connaît Jean-Michel Severino. En tout cas chaque professionnel impliqué dans l’écosystème africaniste, car le futur ex-dirigeant associé majoritaire d’I&P, et désormais Président du conseil de surveillance, s’intéresse depuis toujours à l’Afrique – il est né à Abidjan, et avant de rejoindre I&P, il a dirigé durant neuf ans l’AFD, l’Agence française de développement, de 2001 à 2010.

Dans son propos introductif à la soirée commémorative des 20 ans d’I&P, jeudi 20 octobre, où les témoignages de collaborateurs de France et surtout d’Afrique ont duré quelque trois heures, Jean-Michel Severino a cité et rendu hommage à maintes reprises au fondateur, feu Patrice Hoppenot :
« Tout ce que nous avons pu faire jusqu’ici découle de l’initiative de Patrice. Lorsqu’il a démarré il y a vingt ans, c’était sur la base d’une intuition. Il n’y avait aucun “business plan”, juste une intuition : il a fait de l’investissement d’impact avant même que le concept ne soit formalisé… comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. »

Vingt ans plus tard, c’est tout de même avec des chiffres que l’on peut mesurer la formidable avancée d’I&P : 250 sociétés financées, douze véhicules en fonctionnement, 400 millions d’euros gérés. Autre chiffre signifiant : créée par un homme seul, l’équipe d’I&P compte aujourd’hui quelque 160 collaborateurs dont 140 répartis dans les dix bureaux africains (Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Madagascar, Mali, Niger, Ouganda et Sénégal), et les autres à Paris et à Washington D.C.

La photo de famille de (presque) tous les collaborateurs d’I&P, dont 140 en Afrique sur un total de 160. © AM/APP

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Diversification et affinage
des capacités d’actions d’impact

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Si l’objet de l’entreprise est resté le même – financer des petites et moyennes entreprises africaines responsables, à forte valeur ajoutée locale et capables de développer une activité rentable et durable – I&P a affiné son approche en fonction des besoins identifiés au fil des ans, détaille Jean-Michel Severino :
- I&P Accélération vise à trouver les sources de financement nécessaires à développement des entreprises et à leur changement d’échelle ;
- I&P Développement vise à créer, développer et sponsoriser une dizaine de fonds d’impact (cinq créés à ce jour) dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, sa capacité d’intervention s’étalant de 50 000 et 500 000 euros ;
- I&P Expansion vise à soutenir l’investissement dans les start-up et les pays fragiles ;
- I&P Ecosystèmes : au-delà du financement, apporter conseil, formation, et accompagnement aux parties prenantes de l’écosystème entrepreneurial africain.

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Jérémy Hadjenberg et Sébastien Boyé,
la nouvelle génération aux commandes

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Jean-Michel Severino a aussi partagé avec l’auditoire ces 4 chiffres qu’il a en tête chaque matin : 2, 4, 420, 240… : « 2 milliards et plus, c’est le nombre d’Africains en 2050 ; 4 milliards, c’est le nombre d’Africains très probable en 2100, soit 40 % de l’humanité ; 420 millions, c’est le nombre d’Africains de moins de quinze ans qui arriveront sur le marché du travail d’ici à 2050 ; 240 millions, c’est le nombre d’emplois maximum formels que les institutions internationales prévoient, comme pouvant être créés d’ici à la même date…

Une vue de la salle. © AM/APP

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Notre défi, c’est de combler la différence entre 420 millions d’emplois nécessaires et les 240 millions d’emplois créés prévisibles. Comment créer ces emplois supplémentaires ? L’ampleur de la tâche n’est pas qu’un sujet africain. C’est aussi un sujet pour l’Europe » conclut Jean-Michel Severino avant d’avouer une ambition d’I&P : contribuer à faire émerger 500 entreprises championnes africaines. Certes cela ne suffira pas à résoudre les problèmes d’emplois, mais elles auront une vertu inspirante et stimulante, estime-t-il.

Ce défi lancé à soi-même par I&P, ce sera aux deux co-DG, Jérémy Hadjenberg et Sébastien Boyé, de l’assumer. Comptant parmi les premiers ambauchés de l’entreprise, dès 2002, lieutenants de JMS depuis bien des années, c’est à eux deux que le nouveau président du conseil de surveillance et toujours actionnaire majoritaire a choisi de passer les commandes. Une promotion interne qui témoigne aussi de l’esprit « familial » auquel l’entreprise est attachée.

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CMAAP 6, le 9 novembre : « AFRIQUE-EUROPE : quelles avancées vers une coopération économique plus forte ? » INSCRIPTIONS OUVERTES

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Voyez ici le REPLAY de notre CMAAP 5, du 6 octobre 2022 :

« LA FRANCOPHONIE ÉCONOMIQUE
PEUT-ELLE SE RELANCER EN AFRIQUE ? »