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Marseille, la IIIe Semaine économique de la Méditerranée

Henri Guaino : « L’UPM a survécu à Gaza, et il s’est créé une dynamique, c’est un premier succès »

France | 11 août 2012
Henri Guaino : « L'UPM a survécu à Gaza, et il s'est créé une dynamique, c'est un premier succès »
Marseille - Inspirateur de l’Union pour la Méditerranée, Henri Guaino en assume aussi les préoccupations d’une gestation encore inachevée. Son discours de Marseille, au dernier jour de la IIIe Semaine économique de la Méditerranée, fut un véritable point d’étape qui mit en exergue l’importance des avancées accomplies.

Rappelant l’histoire de cette toute jeune UPM, à peine Henri Guaino a-t-il lancé deux ou trois piques ironiques à l’adresse du troupeau des Cassandre qui avaient prédit qu’elle ne verrait jamais le jour. Qui, après le triomphe du Sommet fondateur du 13 juillet 2008, avaient encore prédit qu’elle s’effondrerait à la première tempête, et qui avaient évidemment tort, car, comme l’a souligné Henri Guaino dans son discours de près d’une heure, sans notes, l’UPM a d’ores et déjà surmonté l’épreuve du feu, soit les « événements » de Gaza de l’hiver dernier. Ainsi, à ce jour, « Le premier succès de l’UPM, c’est qu’elle est encore vivante », releva Henri Guaino. « Kadhafi est le seul à avoir demandé à sortir de l’UPM. Ce n’est pas grave, il est le seul de toute la Méditerranée à ne pas y avoir adhéré !… Alors oui, c’est difficile, mais il ne faut pas se décourager. Ce qu’il faut retenir après Gaza, c’est précisément la volonté qui s’est unanimement exprimée de ne pas détruire l’UPM. D’ailleurs, durant toute cette période, le travail de la co-présidence franco-égyptienne sur les projets n’a pas cessé d’avancer », et un point d’étape est actuellement en préparation.

L’UPM dans une logique d’entrepreneuriat

Les chiffres l’attestent, l’Union pour la Méditerranée est la mal aimée de l’Union européenne, par ailleurs si généreuse avec l’Est : naguère pour en faciliter l’intégration, aujourd’hui pour éviter sa banqueroute. Alors comment ne pas adhérer au propos d’Henri Guaino, lorsqu’il affirme : « Il n’y aura jamais assez d’argent à Bruxelles pour faire de la Méditerranée le grand laboratoire de co-développement dont nous rêvons tous (…) Quand on me demande quel est l’argent disponible pour l’UPM, je réponds que c’est une question absurde. Nous ne sommes pas dans une logique administrative, avec une enveloppe à dépenser. L’UPM s’inscrit dans une logique d’entrepreneurs. Les bons projets d’abord, la recherche des moyens ensuite (…) Cela dit, certains moyens sont en train d’être rassemblés, qui n’existaient pas avant : l’Inframed, créé et abondé par les Caisse des Dépôts française et italienne, dispose déjà d’au moins 1 Md d’euros, voire de deux… Et le projet de Banque méditerranéenne sera mis à l’étude… Ainsi, nous avançons. Pas à pas, certes, mais il s’est créé une dynamique, c’est un premier succès ».

L’UPM et les vertus de la « géométrie variable »

L’un des atouts de cette UPM qui est une « union de projets » et nullement une union à visée fédéraliste – contrairement aux phantasmes de certains Cassandre – est son mode de fonctionnement à « géométrie variable ».
C’est une chose connue, mais Henri Guaino tint justement à le rappeler, « tous ceux qui veulent se rassembler sur la réalisation d’un projet concret peuvent le faire, et personne ne peut récuser quiconque ». Pour être tout à fait clair, Henri Guaino précisa encore qu’Israël, par exemple, ne pourrait récuser l’implication des Palestiniens, de même que ceux-ci ne pourraient le faire à l’encontre d’Israël. Quant aux grands projets, qui avanceraient plus vite avec un maximum de participants, ils ne manquent pas : plan solaire, boucle électrique, autoroutes de la mer, gestion de l’eau…

L’UPM et la nécessaire modestie de l’Occident

Le processus de Barcelone, estima encore Henri Guaino, était l’expression d’une posture post-coloniale, où les pays du Nord s’essayaient à régenter encore ceux du Sud, en conditionnant leur soutien à la mise en œuvre, par les pays du Sud, de décisions prises sans eux. « Cela traduisait une grande arrogance, tout en laissant se développer des injustices colossales. L’Europe tissait en fait ses liens bilatéraux avec le Sud, et d’une manière dont un ambassadeur a pu dire : “On nous invitait à prendre le thé, de temps à autre. Et on nous disait ce qui avait été décidé pour nous…”. L’UPM s’inspire d’autres principes : la dignité égale des partenaires, le partage des responsabilités. Les traductions concrètes de ces principes sont la co-présidence nord-sud, le secrétariat mixte et le choix en commun de projets concrets ».

Un Sommet de l’UPM pour la paix au Proche-Orient ?

Enfin, répondant à une question du public, Henri Guaino affirma que tous les sujets devaient être gérés ensemble, tant ceux du co-développement que des flux migratoires, ou encore la question du processus de paix au Proche-Orient. « Si les circonstances le permettent, le Président de la République souhaite organiser d’ici à la fin de l’année un Sommet de l’UPM pour traiter du processus de paix aux Proche-Orient ».
Un Sommet UPM pour la paix où, pour la première fois, les pays du Sud seraient aussi présents…

© Alfred Mignot - leJMED.fr
d’après le discours d’Henri Guaino, prononcé à Marseille le samedi 10 octobre 2009

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