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SE M. Henok TEFERRA, Ambassadeur d’ÉTHIOPIE à Paris : « L’Éthiopie est un marché d’avenir à fort potentiel pour les investisseurs français »

5 juillet 2022
SE M. Henok TEFERRA, Ambassadeur d'ÉTHIOPIE à Paris : « L'Éthiopie est un marché d'avenir à fort potentiel pour les investisseurs français »
L’agro-industrie, l’exploitation minière et le tourisme, voilà trois des secteurs prioritaires où les autorités éthiopiennes rêvent d’attirer leurs « partenaires traditionnels » que sont historiquement les entreprises françaises. Car il y a aujourd’hui de réelles « opportunités d’affaires » dans ce grand pays trop méconnu d’Afrique de l’Est.

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Par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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« La France est le premier ami de l’Éthiopie dans le monde occidental qui a soutenu et accompagné notre effort de modernisation avec la construction du projet de chemin de fer Éthiopie-Djibouti à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Et cet accès au port de Djibouti a joué un rôle essentiel dans l’ouverture de notre pays aux investissements et aux flux commerciaux ».

À l’occasion des célébrations marquant le 125e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques avec la France, en 1897, Son Excellence Henok TEFERRA, ambassadeur Éthiopie à Paris, a convié le 28 juin dernier en son Ambassade du Champ-de-mars nombre d’investisseurs français pour leur faire découvrir les « opportunités d’affaires » qu’offre désormais son pays.

« Ces deux dernières années ont été difficiles pour notre pays, en raison du conflit que l’on nous a imposé avec le Tigré, reconnaît-il d’emblée. Mais notre volonté est d’aller vers la paix. Aujourd’hui, je crois que nous sommes en train de tourner cette page avec la démocratisation et la libéralisation économique. Ces deux transitions sont maintenant définitivement ancrées et il n’y a pas de retour en arrière. Cela pose des défis majeurs car notre vieux pays n’a jamais connu la démocratie. Cela prendra du temps, mais ce sont des challenges que nous sommes prêts à surmonter ». Le cadre est ainsi clairement tracé.

« L’Éthiopie est un pays dont l’économie a été portée par l’État durant ces vingt dernières années, poursuit-il. Notre PIB a été multiplié par dix en vingt ans puisqu’il était à peine de 10 milliards de dollars au tournant du XXIe siècle et qu’il avoisine aujourd’hui les 100 milliards de dollars. Si nous parvenons à nous maintenir sur cette trajectoire, nous atteindrons la taille d’une économie européenne intéressante ».

L’économie éthiopienne offre beaucoup de possibilités d’une croissance durable, assure encore Son Excellence Henok Teferra, car « notre effort de développement – porté par les investissements publics ces vingt dernières années – est désormais très large et sous-tend tous les secteurs à la fois agricole, industriel et les services ».

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« Sans énergie,
il n’y a pas de développement »

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« En Éthiopie, l’économie est dominée par les grandes entreprises publiques, rappelle-t-il, mais celles-ci sont ou seront privatisées. Le secteur privé sera donc amené à jouer un rôle moteur dans le développement économique et la création de richesses ».

La donne va donc changer, car « l’économie doit être portée par les entreprises et, en premier lieu, les entreprises privées ». Même si « l’État, bien évidemment, continuera à jouer son rôle en matière d’infrastructures et d’énergie avec nos efforts en matière de construction de barrages en raison de nos forts potentiels en eau grâce à nos fleuves et rivières ». Ne dit-on pas que l’Éthiopie est le château d’eau de l’Afrique de l’Est ?

« Ce sont cependant des projets coûteux que seul l’État peut mener, reconnaît-il cependant. Or, sans énergie, il n’y a pas de développement. C’est donc très important pour nous de continuer à mettre beaucoup d’argent dans le développement de sources énergétiques. Aujourd’hui, par exemple, nous avons un peu plus de 50 % de la population qui a accès à l’électricité, c’est donc encore très peu... Avec l’entrée en service du grand barrage de la Renaissance, nous pensons que cela va nous permettre d’amener l’électricité à une grande partie de la population et que ces barrages vont aider aussi à combler le déficit en énergie des grandes entreprises du pays ».

« Aujourd’hui, en Éthiopie, reprend-t-il, on voit beaucoup d’entreprises qui viennent de l’Asie, de l’Inde, de la Chine, mais nous ne voyons pas autant d’appétit des entreprises européennes et françaises. Nous le déplorons car c’est notre souhait de voir nos partenaires traditionnels participer fortement à notre développement ».

D’où son appel sans détour aux entreprises françaises intéressées notamment par les secteurs tels que l’agro-industrie, les TIC ou le tourisme, pour ne citer que ceux-ci : « Nous vous invitons à découvrir notre pays et à parler avec les acteurs économiques sur place pour comprendre quels sont les évolutions et les opportunités de ce marché, car c’est un marché qui, je crois, est très porteur ».

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« Notre ambition est d’exporter
du blé chez nos voisins dès 2023 ! »

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En effet, les atouts du pays ne sont pas négligeables et définissent cinq axes prioritaires d’action clairement définis depuis trois ans par le gouvernement éthiopien. Au premier rang vient l’agro-industrie, car dans ce pays de 1,2 million de Km2, 70 % des terres arables ne sont pas encore cultivées tandis que le marché des consommateurs compte plus de 115 millions d’habitants, majoritairement jeunes et à croissance rapide. Suivent l’industrie manufacturière, l’exploitation minière, le tourisme et, enfin, les technologies de l’information et de la communication.

Autre point d’importance : « L’élection en 2018 de Son Excellence la Présidente Shalework Zewde à la tête de l’État, francophone et d’éducation française, a créé un environnement favorable au renforcement de nos liens multiformes et des conditions propices à une présence économique française accrue », explique le diplomate qui se félicite de la venue de nouvelles entreprises :
« Aux côtés d’acteurs économiques historiques comme Total Énergies, de nouveaux acteurs sont apparus, comme Canal+ en 2021 avec un investissement de plus de 70 millions d’euros dans les industries créatives – seuls en seront surpris ceux qui ignorent ou oublient que l’Éthiopie est « la deuxième industrie du cinéma d’Afrique, après le Nigeria » –, et le Groupe Soufflet, dont la production d’orge occupe plus de 50 000 agriculteurs éthiopiens et engage un investissement de 50 millions d’euros », alors même que l’Éthiopie affiche l’ambition de « devenir un pays exportateur de blé pour ses voisins, avec une production prévue de plus de 2,6 millions de tonnes en 2023 ! ».

Intervention conjointe de SE M. Henok Teferra et de François Théoleyre, Consul honoraire d’Éthiopie à Lyon. © BF/APP

Pour appuyer ses dires et son long plaidoyer sur l’attractivité de son pays qui représente « vraiment un marché d’avenir à fort potentiel », l’ambassadeur d’Éthiopie a fait appel à ses côtés à François Théoleyre, Consul honoraire d’Éthiopie à Lyon, qui a joué un rôle essentiel dans le jumelage de la capitale des Gaules avec Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Depuis, les deux métropoles ont développé d’importantes coopérations dans les domaines notamment de l’urbanisme, de l’eau et de l’assainissement. Inaugurant un cycle de « Business diplomacy », l’Éthiopie a participé à un Forum économique du MEDEF en octobre 2019 et à Euro-Expo à Lyon en septembre 2021.

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« Dans ce pays, il vaut mieux
arriver trop tôt que trop tard »

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Et pour mieux promouvoir la « Destination Éthiopie », l’ambassadeur Henok Teferra s’est également assuré les services de Wafa Promotion, une agence éthiopienne de marketing et communication conceptrice et réalisatrice à Paris de ce premier « Business & Investment Forum » qui pourrait se rééditer prochainement dans d’autres capitales européennes et d’autres villes de France.

Président de TAC Economics, l’économiste Thierry Apoteker dresse quant à lui – avec de nombreux tableaux à l’appui - un état des lieux de l’économie du pays (avec ses forces et ses faiblesses) et trace les grandes perspectives qui peuvent séduire les investisseurs français et européens.

Deux principales faiblesses sont clairement identifiées et pointées :
1 - Une tendance inflationniste, qui risque encore de s’aggraver avec le choc de la guerre en Ukraine et ses conséquences indirectes sur la hausse des matières premières, notamment des prix des céréales et du pétrole.

2 - Des tensions persistantes sur la disponibilité de devises dans le pays, puisque les réserves de change de la Banque d’Éthiopie couvrent à peine deux mois d’importations – ’Éthiopie va d’ailleurs s’adresser au G-20 pour tenter de rééchelonner sa dette lors du prochain Sommet prévu cet automne en Indonésie.

« L’Éthiopie, assure cependant cet économiste renommé, a réalisé un gros investissement pour améliorer le climat des affaires », en s’inspirant notamment de la « stratégie chinoise des zones économiques spéciales ». Avant de conclure : « Dans ce pays, le potentiel est incontestable, avec des opportunités extrêmement importantes et des perspectives de croissance très élevées. Il y a des places à prendre mais la concurrence est déjà forte ». D’où son ultime conseil - en forme de clin d’œil - adressé aux investisseurs : « En Éthiopie, il vaut mieux arriver trop tôt que trop tard ». Avis aux amateurs !

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