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Le PM Papandréou annonce "des mesures dures mais nécessaires pour sauver l’économie grecque”

Grèce | 3 mars 2010 | src.Athens News Agency
Le PM Papandréou annonce "des mesures dures mais nécessaires pour sauver l'économie grecque”
Athènes - Le gouvernement grec a annoncé ce mercredi plusieurs mesures d’austérité visant à réaliser 4,8 milliards d’euros d’économies : augmentation de 2 points de la TVA portée à 21 % , coupes salariales pour les fonctionnaires, gel des retraites… Des mesures “dures mais nécessaires pour sauver l’économie grecque”, avait déclaré la veille le PM Georges Papandréou, lors d’un discours à son groupe parlementaire majoritaire du PASOK.

Dans son discours de mardi, Georges Papandréou a décrit sur un ton dramatique la situation actuelle de l’économie grecque, pour expliquer combien “il est nécessaire de prendre des mesures même dures, afin de ne pas vivre le cauchemar de la banqueroute, d’autant plus, a-t-il averti, que nos créditeurs ne nous laissent aucun délai.”

“Nous sommes en état de guerre pour sauver le pays”, a insisté le premier ministre, avant de demander instamment à tous de “livrer la bataille pour la Grèce, comme ils le feraient pour leur propre maison.”Ces décisions feront mal, a-t-il ajouté, mais ce qui prime, c’est la lutte pour la survie.”

M. Papandréou a étendu son appel à l’hellénisme tout entier, afin qu’il contribue à cet effort de “sauvetage de la patrie et, en même temps, pour poser les fondements de la nouvelle Grèce que nous méritons.”

À ce point, M. Papandréou a critiqué sévèrement la ND et la SYRIZA pour avoir demandé l’ajournement du débat en séance plénière du Parlement sur le Programme de stabilité et de croissance, que ces deux partis avaient eux-mêmes demandé. "Pour notre part, a-t-il lancé, nous ne désertons pas. Depuis cinq mois, le gouvernement livre tous les jours la bataille partout, malheureusement pas pour l’avenir mais pour le présent, pour sauver le pays".

M. Papandréou, qui a encore averti que la situation est arrivée absolument à ses limites et que le gouvernement "lutte contre la montre", n’a pas hésité à présenter ce qu’il adviendrait si les mesures nécessaires ne sont pas prises ou si le gouvernement se cachait et agissait irresponsablement “comme d’autres l’ont fait dans le passé”, à savoir la suppression non seulement des 14e et 13e salaires, mais beaucoup plus encore des retraites. Cela peut paraître cauchemardesque, a-t-il ajouté, mais c’est la vérité.

“Le gouvernement, a souligné M. Papandréou, lutte pour convaincre les suspicieux que le pays a pris ses décisions et qu’il est en mesure de les appliquer et sortir de la crise. Nous ne laisserons pas le pays sombrer quel qu’en soit le coût, quelles que soient les réactions. Nous sommes en situation de guerre.

La situation, a-t-il poursuivi, est devenue très difficile, l’autonomie et la souveraineté du pays ont été entamées, et il faut désormais des décisions immédiates, avant de rappeler qu’il y va de la crédibilité non seulement de la Grèce, mais aussi de l’Europe. Les décisions que prendra le gouvernement, a-t-il ajouté, sont attendues avec intérêt aussi par l’Europe qui est aussi menacée, et c’est pourquoi la Grèce a une responsabilité historique. En même temps, toutefois, avec les décisions que prendra le pays, il faut que soit prouvée dans les actes la solidarité des partenaires européens.”

A ce point, M. Papandréou a souhaité être très clair sur le fait que le gouvernement lutte aussi pour que toutes les charges ne tombent pas sur le dos des salariés et des retraités, exigeant de ses ministres d’être très sévères avec les privilèges d’un petit nombre et avec les fraudeurs vis-à-vis du fisc. “Je ne tolèrerai pas, a-t-il dit, de laisser les employés et les retraités soulever le poids, et ceux qui se sont enrichis à leurs dépens de boire à la santé des idiots du village”.

“Le sauvetage du pays, a-t-il soutenu, est le premier pas, mais le problème de la Grèce ne fut ni n’est économique. Avant tout, il est profondément politique et social. Une ère pour le pays est révolue à jamais et il faut ouvrir un nouveau chapitre dans son histoire.”

Parlant enfin de ce qu’il voit comme un courant porteur d’espoir dans la société, qui demande “qu’on en finisse avec tout ce qui est pourri”, M. Papandréou a considéré que l’heure est venue de changer d’habitudes, de changer tout dans le pays, de créer une Grèce différente, avec des fondations stables pour son avenir. “C’est une grande opportunité de construire une nouvelle Grèce.”

Les mesures d’économie annoncées

 La hausse de 0,5% de la TVA portera celle-ci à 21 %, et devrait rapporter 1,3 milliard d’euros aux finances grecques ;
 réduction de 30 % du 13e mois de salaire et de 60% du 14e mois de salaire des fonctionnaires ;
 gel des pensions de retraites des fonctionnaires et des salariés du secteur privé ;
 hausse de 20 % des taxes sur l’alcool ;
 hausse de 8 centimes par litre de l’essence ;
 hausse de 3 centimes par litre du diesel ;
 hausse de 63 % du prix des cigarettes ;
 annonce d’une "augmentation importante" de l’imposition sur l’immobilier.

L’adoption de ces mesures devraient être validées vendredi par un vote du Parlement grec, où les socialistes (la parti du PM Georges Papandréou) détiennent la majorité (160 sièges sur 300).
Ce même vendredi, le PM grec M. Papandréou se trouvera à Berlin où il rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel, avant de se rendre à paris, dimanche, pour rencontrer président français Nicolas Sarkozy.

Réaction favorable du Commissaire européen

Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a exprimé sa satisfaction sur la détermination que manifeste le gouvernement grec "pour rétablir la crédibilité et la durabilité des finances publiques du pays".

Cette annonce a été faite mardi à Bruxelles par son porte-parole, Amadeu Altafaj Fardio, un jour après la visite de M. Rehn à Athènes et ses entretiens avec le premier ministre, Georges Papandréou, et les ministres de son gouvernement.

Selon le porte-parole, M. Rehn a constaté avec satisfaction que le gouvernement est d’accord avec l’avis de la Commission européenne sur la nécessité d’adoption de mesures supplémentaires, que ce soit via des coupes dans les dépenses ou l’augmentation des recettes, avant de souligner que le rôle de l’exécutif de l’UE est de contrôle et que la spécification des mesures supplémentaires relève de la responsabilité du gouvernement grec.

"La responsabilité politique primordiale pour la prise de mesures et la promotion des réformes reviennent au gouvernement grec", a-t-il dit.

Interrogé à propos de la question, qui fait les feux de l’actualité et de la controverse en Grèce, de la suppression possible du 14e salaire des fonctionnaires, le porte-parole a affirmé que la Commission ne procède officiellement jamais à de telles recommandations, rappelant certes que la Commission juge que le secteur public de la Grèce est grand et que le coût salarial doit être diminué.

La BEI prête à des financements… si demandé

La Banque européenne d’Investissement (BEI) est prête, si demandé, à contribuer au développement de l’économie grecque en cette conjoncture difficile qu’elle traverse par des financements supplémentaires à des taux d’intérêt avantageux, dès lors que ces crédits seront destinés exclusivement à des investissements productifs et à long terme.

C’est ce qu’a annoncé mardi dans une conférence de presse à Athènes, le vice-président de la BEI, Ploutarchos Sakellaris, rappelant que les subventions à la Grèce en 2009 se sont chiffrées à 1,6 milliard d’euros contre 1,1 milliard d’euros en 2008, soit une hausse de 39%, expliquant que la BEI s’est engagée à maintenir ces financements au même niveau élevé (1,6 milliard), voire même à les augmenter si demandé.

M. Sakellaris a informé en outre que la BEI peut financer aussi une participation nationale pour des investissements à partir des fonds structurels inscrits dans le Cadre national stratégique de Référence (ESPA), à hauteur de un milliard d’euros jusqu’en 2013.

La BEI, a-t-il affirmé, prévoit de renforcer sa collaboration avec les 8 banques commerciales, lesquelles soutiennent les petites entreprises, observant qu’en 2009, la BEI a octroyé plus d’un milliard d’euros pour le financement de petites entreprises et des travaux d’infrastructures de petite et moyenne importance, réalisés par des municipalités ou organismes privés.

Les financements déjà approuvés et qui devraient dans les prochains mois être signés concernent une centrale électrique à Thiva (Béotie), l’extension du métro d’Athènes, un prêt à Alpha Bank pour des prêts à des PME, un complexe touristique (Hydra Beach) dans le Péloponnèse et des établissements scolaires en Attique.

Le vice-président de la BEI s’est référé également au congrès régional, qui aura lieu à Thessalonique les 4-5 mars, sur le thème de l’énergie en Europe du Sud-Est, où sont attendus à intervenir le premier ministre, Georges Papandréou, le président de la BEI, Philippe Maystadt, et des ministres de l’Energie des pays de la région, dont la ministre grecque, Tina Birbili.

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