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Gabriel Enkiri : « Le temps est venu
de faire la paix en Méditerranée ! »

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 14 avril 2012 | src.leJMed.fr
Gabriel Enkiri : « Le temps est venu de faire la paix en Méditerranée ! »
Paris -

Se référant en particulier à l’histoire de l’épopée phénicienne, qui a largement débordé de la Méditerranée – jusqu’en Bretagne ! – le journaliste émérite et écrivain Gabriel Enkiri, d’origine bretonne et libano-palestinienne, nous rappelle ici que trois pays – le Liban, la Tunisie et la Bretagne – ont noué, dans ce lointain passé, des relations commerciales que l’on pourrait considérer comme l’esquisse préfigurant le vaste ensemble économique euroafricain dont certain prospectivistes estiment qu’il est la seule voie de l’avenir.

Photo ci-dessus : Gabriel Enkiri © DR


Le temps est venu de faire la paix en Méditerranée !

par Gabriel Enkiri
Journaliste émérite,
Écrivain, Prix RJ Liban 2011


La « révolution arabe », partie de Tunisie, nous impose de mettre à l’ordre du jour la coopération dans tous les domaines entre les deux rives de Notre Mer commune. Par chance, tous les pays de la rive sud sont, tout comme ceux de la rive nord, des pays éminemment touristiques. C’est donc en s’appuyant sur le secteur du tourisme que l’on peut édifier les bases de l’édification d’un véritable Marché Commun en Méditerranée, lequel deviendrait l’épicentre d’un vaste Marché Commun eurafricain rassemblant plus d’un milliard d’habitants !

Pour redonner envie aux touristes de partir à la découverte des autres, encore faut-il que les pays d’accueil soient pacifiés ! Ainsi l’avènement de régimes politiques stables, sûrs et ouverts, devient-il un préalable au développement de l’activité économique dans tous les secteurs ! C’est la première fois dans l’histoire contemporaine où l’on voit – tous les pays de la Méditerranée ayant une vocation touristique – les acteurs et les vecteurs du tourisme tenir un rôle politique de premier plan, et même pourrait-on dire, un rôle fondateur, le développement économique espéré n’étant concevable qu’une fois la paix solidement et durablement rétablie dans cette région du monde, à la charnière de trois continents !

Dans ce vaste mouvement pour la paix, les pays francophones ont un rôle majeur à jouer. Répartis et assemblés autour de la Méditerranée, ils ont vocation à impulser la mise sur orbite de ce vaste Marché Commun Méditerranéen, auquel viendront s’adjoindre tous les pays francophones sans exception, eux-mêmes rassemblés dans un Marché Commun francophone consolidé par une alliance entre les pays du Nord, tels que le Canada et la Belgique, avec ceux du Sud, tels que le Sénégal, la Côte d’Ivoire... sans oublier les DOM-TOM.

Pour démarrer une entreprise de cette ampleur, que l’on placerait naturellement sous l’égide de l’OIF, que préside M. Abdou Diouf, l’ancien président du Sénégal, il faut l’amarrer solidement à sa rampe de lancement, sur une terre à vocation maritime. Quelle autre région que la Bretagne s’offre à nous dans l’hexagone, spontanément tournée vers l’Outre-Mer ? Au point qu’il y a plus de trois cents ans, il fut décidé de créer le port de l’Orient où s’installa la fameuse Compagnie des Indes.

Mais, en remontant bien plus loin encore, comme nous le révèle un Breton de Quiberon, Camille Busson, dans un étonnant ouvrage (1), les Phéniciens de Tyr et de Carthage – auxquels notre chère Bretagne devrait son nom ! – sont venus jusque chez nous, dans ces îles britanniques, chercher de l’étain, créant ainsi un lien très fort entre la Méditerranée et l’Atlantique. Trois pays – le Liban, la Tunisie et la Bretagne – ont donc noué dans un lointain passé des relations commerciales qui préfiguraient celles du futur, dans le sillage de ces marins intrépides !


Construire une cité internationale francophone
et itinérante basée à Lorient

C’est pourquoi, afin d’ancrer l’entreprise sur la côte sud de la Bretagne, je propose de construire à Lorient, autour de la rade, une Cité internationale francophone, que j’appelle Phare/Ouest, sur le modèle de l’Exposition Universelle, dans laquelle chaque pays francophone disposerait d’un pavillon d’exposition (2), une cité donc basée dans le pays de Lorient, mais qui serait itinérante, pouvant ainsi être transportée partout dans le monde, à l’occasion des grandes rencontres sportives et culturelles et des Fêtes nationales, et pouvant même, à la demande du pays hôte, rester sur place, constituant ainsi peu à peu une constellation de citées francophones sur tous les continents ! Ouvrant ainsi la voie à une « citoyenneté francophone mondiale ».

En attendant serait créé « un tour du monde » qui conduirait, tout au long de l’année, les visiteurs à découvrir tous les pays francophones – sachant que les pays « émergents » fourniront de plus en plus de touristes désireux de découvrir notre monde dans toute sa diversité. Et cette découverte des Autres renforcera mutuellement notre désir de paix.

Les formidables moyens de communication, nés de l’informatique, qui sont aujourd’hui à notre disposition, permettent enfin de « mettre l’imagination au pouvoir », et d’abord de proposer des solutions de paix là où les gouvernements demeurent impuissants. Ainsi, en Méditerranée, pour résoudre le problème israélo-arabe – une nécessité absolument impérative pour les riverains ! – je propose dans mon livre « Et si l’Italie était la solution ? » une solution inédite, originale (deux États, oui, mais réalisables ceux-là !) qui devrait donner satisfaction à tout le monde, aux laïcs comme aux croyants ! (3)


Gabriel Enkiri


 Son blog : Les défis de Gabriel Enkiri
 Sa page sur Facebook
 Son compte Twitter : @kerlegan

◊ ◊ ◊

 (1) « Essai impertinent sur l’histoire de la Bretagne méridionale – Les hommes de Teviec dans l’ombre des Phéniciens » de Camille Busson - Éditions de l’Harmattan – Paris (14 € 80).
 (2) Les Régions pourraient également avoir leur pavillon, la Bretagne bien sûr !
 (3) « Et si l’Italie était la solution ? » de Gabriel Enkiri – Editions lepublieur.com Paris (19 €).

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