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Georges Papandréou, Premier ministre grec : « La mondialisation, c’est le Far West ! »

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 28 janvier 2010 | src.Grèce Hebdo
Georges Papandréou, Premier ministre grec : « La mondialisation, c'est le Far West ! »
Bruxelles - Le Premier ministre, Georges Papandréou, s‟est adressé mardi 26 janvier 2010 à l‟Assemblée Parlementaire du Conseil de l‟Europe, à Strasbourg. Dans son discours, il a mentionné que la mission du CdE et de l‟UE était la “lutte pour humaniser et démocratiser le processus de mondialisation”, précisant : " J’irai plus loin : le Conseil de l’Europe, tout comme l’Union européenne, ont comme mission considérable de poursuivre leur lutte pour humaniser et démocratiser le processus de mondialisation."

Photo ci-dessus - Georges Papandréou, PM grec, durant son allocution devant le Conseil de l’Europe, mardi 26 janvier 2010. © CE


Et Georges Papandréou de poursuivre dans le même esprit : " Permettez-moi de vous dire comment je vois cette mondialisation : comme le Far West. En effet, ces nouvelles frontières offrent de nombreuses opportunités pour s’enrichir, mettre en valeur de nouvelles ressources. Autrefois, l’on avait affaire à des chercheurs d’or et de pétrole, aujourd’hui, on s’intéresse à d’autres richesses, telles que les nouvelles technologies.

Au Far West, il n’y avait pas de lois, pas d’État de droit : les tribus étaient exterminées et les richesses pillées. Les bandits devenaient shérifs, c’était la loi du plus fort.

La mondialisation est comparable au Far West : possibilité de grandes richesses, mais peu de règles. Qu’il s’agisse de la crise financière, de la lutte pour les ressources énergétiques, du changement climatique, de la lutte contre la pauvreté et les inégalités, il y a une absence de normes et de valeurs communes, une absence d’institutions pour régler collectivement et efficacement ces problèmes.

Il ne faut pas que la mondialisation devienne le Far West. On assiste à une concentration inédite des richesses, des médias, du pouvoir entre les mains d’un très petit nombre de personnes, ce qui menace les institutions démocratiques. Les responsables politiques font l’objet de sollicitations permanentes et sont de plus en plus dépendants d’une présentation favorable dans les médias, s’ils veulent être élus. Et s’ils ne veulent pas coopérer, on essaie tout simplement de les acheter.

Cette absence de transparence, cette concentration du pouvoir et des richesses entre les mains de quelques-uns, cette absence de contrôle démocratique expliquent largement la crise financière, partie des Etats-Unis.

Nos citoyens, plutôt que d’avoir le sentiment que leur pouvoir s’accroît, se sentent de plus en plus impuissants et frustrés ; d’où des craintes qui minent leur confiance dans les institutions démocratiques. De cette insécurité découle deux attitudes, le défaitisme ou l’extrémisme, qui favorisent le populisme."

En signalant que la concentration des richesses, des médias et du pouvoir entre les mains d‟un très petit nombre de personnes menace les institutions démocratiques, il a souligné que la réponse aux défis mondiaux était le modèle européen. “Nous avons besoin de plus d‟Europe et non de moins d‟Europe” a-t-il déclaré.

Papandréou a mis l‟accent sur l‟adhésion des pays des Balkans occidentaux à l‟UE dans les limites d‟un calendrier précis (Agenda 2014) et a indiqué que le temps avait mûri pour franchir un pas en avant au sujet de l‟appellation de l‟ARYM. 

Sur les relations gréco-turques, il a appelé la Turquie à cesser d’avoir recours à la force dans ses relations avec la Grèce, en réprouvant les violations de l’espace aérien grec en Égée.

Au sujet de l‟immigration, il a évoqué l’octroi de la citoyenneté grecque aux enfants des immigrés nés en Grèce, en ajoutant que l‟asile politique devrait être accordé par la Grèce à ceux qui en avaient besoin. Mais il a rappelé que “la Grèce n‟est pas un refuge ouvert à tous vents”.

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