France-Côte d’Ivoire : Gérard Larcher et Jeannot Ahoussou-Kouadio signent une convention de coopération entre les Sénats français et ivoirien
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« Nous sommes heureux de contribuer ainsi à ancrer le bicamérisme en Côte d’Ivoire, et fiers que le président Jeannot Ahoussou-Kouadio nous ait choisis pour son premier voyage officiel », a déclaré Gérard Larcher, président du Sénat français, lors d’un point de presse commun avec Jeannot Ahoussou-Kouadio.
Gérard Larcher s’est également félicité des échanges avec son homologue ivoirien sur la situation politique régionale, et particulièrement de « ce travail de retour à la paix que le président Ouattara a construit » en Côte d’Ivoire. De même, a-t-il poursuivi et « nous souhaitons rendre un hommage particulier parce que, en construisant le bicamérisme, on renforce une démocratie apaisée, [car] l’Assemblée nationale est l’enceinte des pulsions, tandis que le Sénat est le balancier stabilisateur des institutions ».
« On ne gagne jamais une guerre seulement par les armes »
Les freins bureaucratiques dans le déploiement de l’aide internationale au développement ayant été évoqués par la partie ivoirienne, Gérad Larcher a annoncé qu’il comptait plaider pour plus de souplesse au niveau européen, profitant du fait qu’il préside pour une année l’association des Sénats d’Europe. Ceux-ci se réuniront d’ailleurs pour traiter de sujets communs en juin prochain à Paris, au Palais du Luxembourg qui est le siège du Sénat français, et Gérard Larcher a annoncé que les Sénats d’Afrique seront invités, dont bien sûr celui de la Côte d’Ivoire.
« Il faut que forts de nos valeurs communes – le Sénat français va fêter dans quelques jours la Déclaration des Droits de l’Homme – nous nous regardions droit dans les yeux pour affronter les problèmes et leur apporter des réponses », a encore déclaré le président du Sénat français.
Ainsi, face aux difficultés sécuritaires que connaît aujourd’hui la sous-région du Continent, il ne faut pas oublier que « l’on ne gagne jamais une guerre seulement par les armes », selon l’expression du Général de Villiers, ancien chef d’état-major de l’armée française. « La réponse militaire n’est toujours qu’une réponse temporaire », insiste Gérard Larcher. Sans développement économique, sans retour à des organisations permettant l’expression des peuples, la marche de la paix est entravée », estime-t-il.
Un groupe d’amitié bientôt constitué au Sénat ivoirien
La mémoire de feu le président Félix Houphouët-Boigny, qui fut député et ministre en France – participant aussi à la rédaction de la Constitution de la Ve République – avant de devenir le premier Président de la République de la Côte d’Ivoire indépendante, en 1960, a inspiré l’intervention du président du Sénat ivoirien, expliquant son choix de Paris pour sa première sortie internationale officielle : « Pourquoi la France ?… Rappelons-nous que notre président Houphouët-Boigny a siégé ici au Parlement français, qu’il fut cinq fois ministre, qu’il est l’un des coauteurs de la Constitution française de 1958 qui a fondé la Ve République… comprenez que nous avons mis nos pas dans les siens ! »
Se félicitant que la délégation du Sénat ivoirien ait été accueillie « fraternellement » par le Sénat français, il a annoncé que la convention de partenariat signée ce 7 novembre serait mise en œuvre dès les jours suivants, et qu’elle porte sur le renforcement des capacités des Sénateurs et des personnels du Sénat ivoirien, mais aussi sur le partage d’une expérience de plus de deux cents ans du Sénat français, pour « en tirer des avantages et… éviter les erreurs qu’ils ont pu commettre ! » s’est-il amusé à relever.
Les deux présidents ont aussi échangé sur les questions du développement local, soucieux que l’aide publique internationale au développement bénéficie plus directement à la population, afin que celle-ci puisse demeurer dans son terroir et se détourner de migrations aventureuses et parfois mortelles.
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