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Forum d’affaires Niger - Union européenne : « Le Niger vous attend, ne le décevons pas ! », par Denis DESCHAMPS, DG CPCCAF

16 février 2023
Forum d'affaires Niger - Union européenne : « Le Niger vous attend, ne le décevons pas ! », par Denis DESCHAMPS, DG CPCCAF
En lien avec le Gouvernement du Niger, l’Union européenne a organisé un Forum d’affaires à Niamey, les 7 et 8 février. Les nombreux participants venus de plusieurs pays d’Afrique et de l’UE, dont la France, ont ainsi pris connaissance des potentialités encore sous-exploitées du pays, en particulier dans les domaines énergétique, pétrolier et minier.

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Une contribution de Denis DESCHAMPS
Délégué général de la CPCCAF
Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-mer (ASOM)

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Les ministres nigériens qui se sont succédés dans les différents panels de ce Forum d’affaires UE-Niger ont ainsi appelé à accentuer les investissements pour soutenir le développement et la croissance de ce pays d’Afrique de l’ouest, qui joue un rôle économique et stratégique majeur dans un contexte sahélien fortement marqué par l’instabilité.

Le ministre des Finances du Niger, Ahmat Jidoud, a en particulier rappelé que, certes, « le risque zéro n’existe pas ; nulle part, dans aucun pays au monde », mais qu’il fallait savoir aller au-delà d’un premier ressenti qui outrepasse largement le risque réel, pour investir dans un pays disposant de très hauts potentiels et développant des mécanismes de garantie suffisamment efficaces pour notamment pouvoir améliorer sa notation internationale.

En tout état de cause, comme l’a précisé le Président du Niger, Mohamed Bazoum, au moment de conclure le Forum UE-Niger de Niamey, devant notamment Chrysoula Zacharopoulou, la Secrétaire d’État française auprès de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux : « Les investisseurs étrangers sont considérés comme du lait sur le feu » !

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Un bref panorama
de l’économie nigérienne

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Le Niger est un grand pays d’hinterland d’Afrique de l’Ouest, avec un potentiel agricole (oignon, haricot, sésame, bétail…) et touristique important, mais avec aussi des réserves minières (uranium, charbon minéral, or…) et pétrolières considérables qui ne demandent qu’à être exploitées.

Mais pour cela, il faut un apport de technologies et équipements adéquats, ainsi que des compétences idoines, qui doivent être formées grâce à des expertises étrangères ; sachant qu’un nigérien sur deux a aujourd’hui moins de 16 ans et que 250-300 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail du pays (le taux annuel de croissance démographique dépasse les 3 %).

Une vue de l’assemblée des participants. © DR

Le pays bénéficie ainsi d’un plan d’aide européen de 2,4 milliards d’euros pour les quatre ans à venir, afin de contribuer au développement inclusif et durable du produit intérieur brut nigérien, qui doit passer par la constitution d’une classe moyenne et d’une demande intérieure solvable, afin de rendre le marché nigérien suffisamment attractif pour des partenaires économiques étrangers ; étant entendu que ces partenariats devront nécessairement se fonder aussi sur du « contenu local ».

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Les pistes de développement selon
le ministre des Finances, Ahmat Jidoud

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Le secteur privé au Niger dispose d’un climat des affaires favorable, grâce à différents préalables qui ont été assurés pour attirer et protéger les investissements internationaux et locaux, qu’il s’agisse de la mise en place d’un cadre juridique stable (code des investissements, code minier, code pétrolier, simplification du code général des impôts… loi sur les PPP – partenariats publics-privés pour faciliter les contrats avec l’administration).

Le ministre a aussi indiqué que des mécanismes de financement idoines ont été créés avec le FONAP pour faciliter le développement des PME au Niger, en même temps que d’importantes initiatives ont été prises pour appuyer la transformation numérique de l’économie (par exemple, avec la mise en place de la déclaration fiscale en ligne) et améliorer la gouvernance (avec le recrutement de compétences, la mise en place d’un guichet unique pour le commerce extérieur).

Il a également évoqué d’autres mesures économiques fondamentales, comme les incitations fiscales (plus faible taxation du capital de production) et des exonérations pour le secteur du transport de marchandises et de personnes, le désarmement des tarifs douaniers dans le cadre de la ZLECAf, qui doivent conduire progressivement à la sécurisation des investissements et la transformation structurelle du pays. Aussi, de ce point de vue, la Chambre de commerce et d’industrie, avec la Maison de l’entreprise, joue un rôle certain en facilitant l’immatriculation des entreprises en temps rapide.

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Le rôle et la place des chambres
consulaires du réseau CPCCAF

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Le ministre du Plan, Abdou Rabiou, a rappelé que dans le contexte d’une base productive à la fois restreinte et fragile, du fait de sa dépendance actuelle aux produits miniers et pétroliers, il convient à la fois d’industrialiser l’économie nigérienne et aussi de développer sa productivité agricole tout au long de l’année, grâce à un vaste programme d’irrigation se fondant sur les très importantes réserves en eau du pays. Aussi, le ministre des Finances a insisté sur la qualité du dialogue privé-privé au Niger qui permet de croire que le Niger peut être effectivement une économie d’avenir, attractive pour les investisseurs.

Le Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Niger, Mousa Sidi Mohamed, parlant au nom de l’ensemble des opérateurs économiques, a alors rappelé le processus de relance et de dynamisation de la coopération économique et des investissements privés engagé par le Plan de développement économique et social du Niger 2022-2026.
À cet égard, Il a souligné le rôle essentiel du secteur privé et des entreprises, qui génèrent de la richesse, de l’innovation et des emplois par la promotion de l’entrepreneuriat, en particulier des jeunes et des femmes.

Le Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Niger, Mousa Sidi Mohamed, lors de son intervention. © DR

Il a ainsi exhorté les européens à avoir une meilleure perception du Niger, pour pouvoir consolider les relations commerciales et d’investissements qui unissent les deux continents, dans l’intérêt bien compris de véritables partenaires économiques. Citant le chef de l’Etat, il a enfin indiqué que « les entreprises européennes demandent un confort qu’elles ont décidé d’inventer tout simplement parce qu’elles regardent nos pays africains à travers un prisme totalement erroné ».
Aussi, selon le Président de la CCI du Niger, il ne faut surtout pas abandonner le terrain maintenant, alors même que tant d’efforts ont été accomplis et que les grandes potentialités du Niger ne demandent qu’à être exploitées

Pour sa part, le Président de la Chambre de métiers et d’artisanat du Niger, Alassane Abdou, a tenu à mettre en lumière les métiers de la transformation agro-alimentaire, de l’hôtellerie, de la restauration ou encore du secteur du meuble, de la confection textile, de la bijouterie… qui, grâce notamment à la formation mise en œuvre dans le cadre du programme européen Archipelago, porté par la CPCCAF avec Sequa et Eurochambres, peuvent passer de la mise en œuvre de méthodes traditionnelles à des techniques plus modernes permettant la professionnalisation et la spécialisation des artisans.

Le Niger dispose en effet de potentialités touristiques et artisanales considérables, au-delà même du « sourire des nigériens, qui est le premier atout du pays », comme l’a finalement rappelé le ministre d’État Rhissa AG Boula (ancien ministre du tourisme).

Le Niger vous attend, ne le décevons pas !

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