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Florence KUNTZ : « L’initiative atlantique de SM Mohammed VI ouvre la voie à la co-construction d’une macro-Région Europe-Afrique »

26 août 2024
Florence KUNTZ : « L'initiative atlantique de SM Mohammed VI ouvre la voie à la co-construction d'une macro-Région Europe-Afrique »
« L’initiative atlantique » de SM le Roi du Maroc, Mohammed VI, ouvre la voie à un dialogue et à une coopération Nord-Sud qui pourraient bénéficier, dans la prochaine législature européenne, d’un nouveau dynamisme au travers d’un Arc atlantique liant l’Europe et l’Afrique.

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Une contribution de Florence KUNTZ
Consultante en stratégies institutionnelles et affaires publiques européennes,
Ancienne députée au Parlement européen
et membre de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne

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L’Europe atlantique ? Un espace géographique, comptant Espagne, Portugal, France, Irlande, Royaume-Uni, Norvège et Islande. C’est également un projet communautaire, la Stratégie maritime atlantique, qui permet aux régions des États membres qui bordent l’océan d’optimiser les financements européens pour développer l’économie marine et maritime de cette zone, et une association de coopération, « l’Arc atlantique », créée par des élus locaux et des décideurs économiques à la fin des années 1980.

Elle regroupe sur la base d’une adhésion volontaire les régions ayant en commun de présenter une ouverture sur la façade de l’Océan. De l’Écosse (avant le Brexit) à l’Andalousie, cet espace s’étire ainsi du nord au sud sur 2 600 km et regroupe près de 60 millions d’habitants répartis sur une superficie d’environ 20 % du territoire européen.

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L’Arc atlantique
prolongé jusqu’en Afrique

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S’il existe, au cœur de l’Europe, un Mitteleuropa, et au sud, un Mare Nostrum, chacun charriant histoire et identité communes, ici, seule l’appartenance océanique, les atouts et faiblesses de cette géographie justifient la création de ce sous-ensemble régional. Un Arc atlantique que l’Afrique pourrait prolonger demain, dans la dynamique créée par l’initiative atlantique du Maroc, ambitionnant de faire partager à ses voisins de la façade atlantique africaine – et aux États sahéliens enclavés – un « haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international ».

À océan commun, enjeux communs… favorisant la co-construction de réponses aux défis des régions côtières : transports, énergies – dont éolien offshore et hydrogène – dérèglement climatique, pêche, biodiversité, tourisme littoral. Il y a l’enjeu de l’eau, bien sûr, depuis l’amont jusqu’à l’Atlantique : de ses usages domestiques, industriels et agricoles, de sa raréfaction…

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Des infrastructures
emblématiques

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À océan commun, intérêts communs. Parmi les projets symboliques, le Port atlantique de Dakhla, dont l’achèvement des travaux est prévu pour 2028, incluant des zones de commerce, de pêche, d’industrie navale, mais aussi une zone industrielle et logistique de 1 600 hectares. Le tout offrant une porte d’entrée vers le continent africain et un pôle attractif pour les investisseurs étrangers, notamment dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine.

Autre projet, celui du gazoduc atlantique Nigeria-Maroc, longeant la côte Ouest africaine, passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, pour être finalement connecté au réseau gazier européen.

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Un agenda favorable
aux co-constructions

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Enfin, bien sûr, comptons l’évènement sportif le plus populaire et le plus médiatisé au monde, la Coupe du monde de football, qui va consacrer, en 2030, une co-organisation sur les deux continents, africain et européen, par trois pays océaniques… Un extraordinaire outil de soft power atlantique, qui va d’ici la compétition engendrer une multitude de projets économiques et logistiques.

S’ouvre alors un agenda favorable pour promouvoir à Bruxelles une initiative de coopération atlantique Europe-Afrique. D’autant qu’une nouvelle mandature européenne démarre, et que déjà tous les acteurs de l’Arc atlantique, fragilisés par le Brexit et sans doute menacés d’un glissement de l’Union européenne vers l’Est, s’accordent à vouloir donner une nouvelle dimension à la Stratégie maritime atlantique.

À ce titre, ils pressent le Conseil et la Commission européenne de leur octroyer un statut de Macro-Région qui permettrait non seulement de mieux identifier le périmètre géographique de l’espace atlantique, mais également de renforcer les financements européens sur des projets structurants pour la façade atlantique, telles les autoroutes de la mer, permettant de mieux relier les ports ou le corridor atlantique hydrogène, d’élargir les financements à des enjeux territoriaux et maritimes – alors que la stratégie actuelle se focalise sur les thèmes de l’économie bleue. Il s’agit aussi de mieux définir et de renforcer les relations avec les États tiers de l’Atlantique, notamment en permettant aux pays et régions qui le souhaitent d’y adhérer. Le tout dans un calendrier aligné sur celui du cadre financier pluriannuel, idéalement avant 2028.

Dans son discours du 6 novembre 2023, le roi Mohammed VI rappelait que « par sa façade méditerranéenne, le Maroc est solidement arrimé à l’Europe ». Avec son initiative pour l’Afrique atlantique, le Royaume œuvre aussi à resserrer les liens entre les deux continents. Aux futurs dirigeants de l’UE de mettre, eux aussi, le cap sur l’Atlantique !

Première édition de ce texte sur le site https://fr.le360.ma/
Réédité ici avec l’aimable autorisation de l’auteure.

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À l’UNESCO le 25/09 à 09 h 30 - XIVe Conférence des Ambassadeurs Africains de Paris : « La diplomatie culturelle, vecteur d’excellence de la coopération Afrique-France-Golfe »
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