Félix TSHISEKEDI, à la Conférence de Paris : « Le Congo sera compétitif, rassurant et accueillant »
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Un article d’Emmanuelle Pailhiez pour AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica
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Le président congolais, élu en décembre 2018 à l’issue de la première transition politique pacifique du pays, a prononcé un discours remarqué. Face aux questions, posées en toute franchise, il n’a pas botté en touche, bien au contraire.
« La priorité est de faire de la RDC un État moderne, en luttant contre la pauvreté, la corruption, les guerres » , a-t-il d’emblée assuré, avant de dérouler concrètement ses axes d’action, parmi lesquels :
– L’établissement d’un État de droit pour mettre en place des institutions fortes et crédibles afin de faire croÎtre l’économie et mieux répartir les richesses.
– La mise en place de projets d’envergure dans l’énergie. L’objectif est de trouver des investisseurs et de relever le défi de l’énergie propre. « Nous avons la capacité de développer 100 000 mégawatts », a relevé Félix Tshisekedi.
– Les infrastructures, pour assurer une meilleure intégration.
– L’agriculture. Le secteur peut en effet constituer le premier pilier de la diversification de l’économie, aujourd’hui rentière. L’idée est de créer des emplois en transformant sur place les matières premières. Objectif : permettre au pays d’exporter et ainsi de faire entrer des devises.
– La lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires.
– Sur le plan social, le président souhaite faire des priorités de la gratuité de l’enseignement et de la couverture maladie universelle
Pour autant, et Felix Tshisekedi l’a bien rappelé, l’établissement de ce programme nécessite des conditions préalables, à commencer par l’éradication des poches de violence. « Nous devons dépasser nos sentiments personnels pour travailler main dans la main, avec les États voisins », a affirmé le président congolais, évoquant l’importance de la zone de libre-échange et du renforcement des communautés sous-régionales. « Le Congo, aujourd’hui perçu comme infréquentable, sera un Congo compétitif, accueillant et rassurant », a-t-il encore promis.
« Nous travaillons sans filet,
il faut du temps »
Fait peu commun dans ce genre d’événement, le chef de l’État a ensuite été amené à répondre à une question plus politique et franchement directe : « Comment lever le dualisme au pouvoir, comment expliquer le curieux accord conclu avec Joseph Kabila ? »
« Le gouvernement n’a pas été nommé par mon prédécesseur mais par moi, a fermement répondu le président. Au niveau de l’Assemblée, son parti domine. Mais nous avons choisi cette coalition autour d’un programme qui sera conduit par ma personne ».
Et d’expliquer les causes et conséquences de cette alliance. Une certitude pour Tshisekedi, la RDC s’est inscrite définitivement dans le cycle de l’alternance : « La dictature, les mandats indéfinis, c’est terminé ! Dans cinq ans, nous retournerons devant le peuple », a-t-il promis, sous les applaudissements de la salle.
Le programme est ambitieux et le délai serré pour remettre à flot un pays dévasté. Reste désormais à voir si le message du nouveau leader sera entendu et appliqué, et si la concrétisation des objectifs sera aussi efficace que ce discours inspirant.
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