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UPM - Forum « Villes nouvelles en Méditerranée » de Marseille

Fadela Amara confirme la création d’un réseau méditerranéen des opérateurs urbains

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 2 octobre 2010 | src.leJMED.fr
Fadela Amara confirme la création d'un réseau méditerranéen des opérateurs urbains
Marseille -

Vendredi 1er octobre 2010, la dernière séance plénière du Forum « Villes nouvelles en Méditerranée » qui avait débuté la veille, à Marseille, fut dédié aux témoignages d’expériences sur la double thématique d’une intégration sociale réussie et d’une haute qualité environnementale des villes. Concluant les travaux, Fadela Amara, secrétaire d’État française chargée de la politique de la Ville, confirma la création d’un réseau méditerranéen des opérateurs urbains.

Photo ci-dessus : Fadela Amara, secrétaire d’État française chargée de la politique de la Ville, et Djamel Eddine Djaballah, ministre plénipotentiaire représentant de la Ligue Arabe, durant leur discours de clôture du Forum de Marseille sur les « Villes nouvelles en Méditerranée ». © DR


De gauche à droite sur la photo : Rachid SIDI BOUMEDINE, ex directeur du Grand Alger et de la ville nouvelle de Boughzou, au sud d’Alger ; Lamia KAMAL-CHAOUI, administratrice de la direction de la gouvernance publique et du développement territorial à l’OCDE ; François MARTY, président-fondateur du groupe Chénelet ; Vincent FOUCHIER, directeur général adjoint de l’IAU-IDF. © DR

Pour Vincent Fouchier, directeur général adjoint de l’IAU-IDF et vice-président du groupe urbain à l’OCDE, et qui présentait en introduction le défi de cet équilibre délicat à inventer, « Il n’y a pas d’urbanisme sans client. Nous sommes dans un jeu de marché dont l’enjeu est de satisfaire le client à court terme mais aussi de penser à celui de demain et d’après-demain ». Un défi que Mohamed Mbarki, ancien secrétaire d’État marocain au logement, directeur général de l’Agence de l’Oriental, rassemblait pour sa part en une belle formule : « Penser la ville c’est penser la vie ».

Riches de nombreuses interventions témoignant de l’expérience française et internationale dans la zone MENA, ces séquences de travail ont mis en lumière différentes clefs de succès pour faire cette ville.

Lamia Kamal-Chaoui partageait d’abord l’expertise unique accumulée par l’OCDE en ces termes : « La croissance verte peut se définir simplement comme une nouvelle génération de politique de développement durable conciliant trois piliers : l’efficacité, l’équité et l’environnement. Pour ce faire, nos travaux ont démontré les effets néfastes de l’étalement urbain et toute l’importance de la densification urbaine pour une compétitivité optimale. Par ailleurs, les « clusters » verts présentent des opportunités de croissance dans les pays intermédiaires : c’est le cas, par exemple, des politiques sectorielles marocaines actuelles des plans solaires et éoliens ».

« Quand vous donnez la parole aux mères de famille… »

Michel Sudarrkis, de l’INTA (association internationale du développement urbain) proposait de mettre l’expertise collective de son association au service de la Méditerranée : « Nous sommes prêts à partager notre réseau mondial au service du Centre de regroupement des aménageurs de la Méditerranée », déclarait-il en conclusion d’une intervention qui invitait à réfléchir sur les limites des transférabilités d’expériences et des modèles de villes clés en main proposées par les groupes d’aménageurs, après avoir insisté sur l’importance de remettre le modèle humaniste au cœur des projets.

L’originalité de l’intervention de François Marty, président-fondateur du groupe Chénelet, résidait dans son expérience d’homme terrain à produire des logements sociaux écologiques pour tous, et en concertation avec les résidents : « Nous faisons des logements en écoutant les gens qui y vivent. Quand vous donnez la parole aux mères de famille, méfiez-vous, elles la prennent ! (….) Ensuite il faut « reprogrammer » les ingénieurs ».

Fadela Amara :
« la ville est toujours au cœur de notre projet de civilisation »

Après les interventions des ministres tunisien Medhi Mlika et jordanien Ali Al Ghazawi, qui ont présenté les plans urbanistiques de leurs pays respectifs, Djamel Eddine Djaballah, ministre plénipotentiaire représentant de la Ligue Arabe, et Fadela Amara, secrétaire d’État française chargée de la politique de la Ville, ont conclu les travaux du forum.

Djamel Eddine Djaballah a estimé que « Nous sommes tous tenus de renforcer le travail en commun, le dialogue, l’échange créatif entre les deux rives afin que cette Méditerranée soit le foyer de la paix, de la conciliation et du développement durable. L’urbanisme est l’un des défis majeurs de l’avenir ».

Fadela Amara, pour sa part, a rappelé la détermination de la France à faire avancer concrètement par de telles initiatives l’Union pour la Méditerranée : « La civilisation est née avec le monde de la cité, la ville est toujours au cœur de notre projet de civilisation ». Tout l’enjeu étant de construire « une ville ouverte, amicale, accueillante, intelligente, verte et solidaire. Une ville libre, une ville qui respire, bref, une ville où il fait bon vivre ».

Revenant sur une annonce faite jeudi, au premier jour du Forum, par divers intervenants – notamment Philippe de Fontaine-Vive pour la BEI, Mats Karlsson pour le CMI et Laurent Vigier pour la CDC – Fadela Amara a confirmé le lancement du « Réseau des opérateurs urbains méditerranéens » pour l’édification de la ville durable et "nouvelle" méditerranéenne.

Ce réseau est appelé à se développer dans le cadre des programmes du Centre de Marseille pour l’intégration en Méditerranée (CMI), avec le soutien de la Caisse des dépôts française (CDC) et de la Banque Mondiale, en partenariat avec Euroméditerranée.

Ce forum de Marseille, « Villes nouvelles en Méditerranée, pour des métropoles durables », organisé à l’initiative de Fadéla Amara, restera donc, dans la courte Histoire en marche de l’édification de l’UPM, comme l’acte fondateur de ce réseau opérationnel de bâtisseurs de la ville méditerranéenne. Rendez-vous est donné l’an prochain à Alger, Casablanca ou en Égypte, pour l’acte II de cette action méditerranéenne commune pour « [re]faire de l’urbanité, cet art de vivre que nous avons perdu ».

Nadia Bendjilali
Correspondante à Marseille pour leJMED.fr


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