AfricaPresse.Paris

.

par Alfred MIGNOT, Directeur de AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

.

Le Président du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), Étienne Giros, a ouvert le traditionnel déjeuner-débat de l’association, jeudi 16 octobre en annonçant que l’invité prévu, Hassanein Hiridjee, Président du groupe malgache Axian, avait dû renoncer au déplacement en raison des événements qui ont secoué la Grande Île. Étienne  Giros a alors présenté et remercié Gregory  Clerc, Directeur général du Groupe Castel – «   l’un des plus importants groupes français opérant en Afrique  » – qui a accepté d’intervenir au pied levé. Avant cela, le Président du CIAN a dressé un bilan du climat des affaires en Afrique à partir des conclusions du Conseil d’administration de l’organisation, tenu le matin même.

.

Des affaires globalement positives
malgré des tensions politiques

«  Les affaires sont bonnes   », a affirmé d’emblée Étienne Giros. La rentabilité est là, le chiffre d’affaires est là, même si la croissance reste parfois freinée par la taille des marchés.  »
Mais cette dynamique favorable s’accompagne de points de vigilance  :
– le Sénégal, en ralentissement conjoncturel  ;
– la Côte d’Ivoire, à l’approche d’une élection source d’incertitude, le 25 octobre  ;
– le Cameroun, en attente des résultats électoraux   ;
– le Gabon, traversé par un courant de nationalisme économique.
Étienne  Giros a également évoqué «   l’accroissement de l’influence russe  » au-delà du Sahel, au travers d’opérations d’influence et de déstabilisation, notamment sur les réseaux sociaux.

.

« Rester en Afrique est
une stratégie gagnante »

Le président du CIAN a néanmoins insisté sur la résilience du secteur privé français. Deux investissements récents illustrent, selon lui, la confiance des groupes hexagonaux  :
– Canal+, qui vient de racheter l’opérateur sud-africain MultiChoice pour 1,5 milliard d’euros, marquant la plus importante acquisition de l’histoire du groupe audiovisuel français, qui devient le premier groupe de télévision payante en Afrique ;
– Safran, qui vient d’ouvrir une usine de composants aéronautiques au Maroc, pour un montant de 500  millions d’euros.
«   Ces exemples prouvent que les entreprises qui gardent une vision de long terme sont celles qui réussissent   », a souligné Étienne  Giros. «   L’Afrique est un continent d’avenir  : ceux qui y restent en permanence finissent toujours par gagner.   »

.

Au-delà des clichés

Face aux discours alarmistes sur un supposé recul français, Étienne Giros a rappelé quelques chiffres clés   :
5  000 entreprises françaises sont implantées sur le continent, représentant 100  milliards d’euros de chiffre d’affaires et 700  000  emplois.
«   Être français n’est pas un handicap en Afrique, bien au contraire  », a-t-il déclaré, dénonçant la confusion entre sentiment « anti-français » et critiques dirigées contre la politique française.
Il a appelé à mieux valoriser le rôle du secteur privé dans la nouvelle relation entre l’Afrique et la France   : «   La relation franco-africaine ne se joue plus uniquement au niveau politique   ; elle repose désormais sur les entreprises, leur ancrage local et leur comportement exemplaire.   »

.

Rendez-vous au Forum
Afrique du CIAN, le 9 avril

Le président du CIAN a conclu en rappelant que la prochaine édition du Forum Afrique du CIAN, à Paris le 9  avril 2026, sera «   l’un des deux plus grands rendez-vous économiques africains organisés à Paris  », rassemblant près de 900  participants en présentiel et des milliers en ligne.
«   Ce sera l’occasion de prolonger cette dynamique et de rappeler que l’Afrique, malgré ses défis politiques, demeure un moteur de croissance pour les entreprises françaises   », a résumé Étienne  Giros, avant de céder la parole à Gregory  Clair (compte-rendu à venir), DG du Groupe Castel, solidement implanté sur le continent.

……
SUR LE MÊME THÈME :
Gregory  CLERC, DG Groupe  Castel, devant le CIAN : «   La réussite en Afrique repose sur la constance, l’humilité et la confiance dans les talents locaux »
◊ ◊ ◊