Retrouvez AfricaPresse.paris sur :
RSS

Outils

Étienne GIROS, Président du CIAN : « Les entreprises sont les acteurs majeurs du développement en Afrique »

20 avril 2022
Étienne GIROS, Président du CIAN : « Les entreprises sont les acteurs majeurs du développement en Afrique »

.

Élu Président du CIAN, Étienne Giros, précédemment Président délégué depuis huit ans, a profité de l’Assemblée générale du 13 avril dernier pour faire un tour d’horizon des activités du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN).

.

par Alfred MIGNOT, AfricaPresse.Paris (APP)
@alfredmignot | @africa_presse

.

Étienne Giros s’est d’abord félicité du succès de la collaboration avec le journal L’Opinion, avec lequel le CIAN a organisé le 10 mars dernier la première partie digitale du Forum Afrique 2022, (Replay ici), la seconde partie, présentielle, étant prévue le jeudi 23 juin prochain.

Comme il est désormais de tradition, le Forum aura été l’occasion de révéler les résultats du baromètre annuel Africaleads des leaders d’opinion africains, ainsi que de présenter la 33e édition du Rapport annuel du CIAN, (lisible ici), sur l’économie africaine, un ouvrage de référence analysant 40 pays du Continent, en se fondant notamment sur une enquête auprès de 800 entreprises.

« Nous sommes perçus comme les représentants du secteur privé français en Afrique », s’est également réjoui Étienne Giros, s’appuyant sur le fait que des représentants de la BAD ont sollicité le CIAN et ses adhérents pour travailler à l’accélération des PPP dans le secteur des infrastructures.

.

Un consensus en faveur
de la coopération public-privé

.

Une telle décision traduit un virage important des institutions en faveur d’une coopération accrue avec le secteur privé, d’autant plus pertinente que « les entreprises sont les acteurs majeurs du développement en Afrique », relève Étienne Giros. Et même si la bataille est encore loin d’être gagnée – certains esprits ayant du mal à concevoir le lien entre fonds publics, entreprises privées et accélération du développement, relève Étienne Giros – cette évolution est de nature à encourager l’action de plaidoyer que le CIAN, en association avec l’EBCAM (the European Business Council for Africa regroupe treize associations européennes d’entreprises travaillant en Afrique et Etienne Giros en est le président), porte avec persévérance aux niveaux français et européen, plaidant que les entreprises privées sont un réel accélérateur du développement.

Étienne GIROS durant sa prise de parole au cours du déjeuner-débat. Au premier plan, on reconnaît notamment, de gauche à droite : Jean-Michel HUET, Président de la Commission digitale du CIAN ; Alexandre VILGRAIN, ancien Président du CIAN ; le Général (2S) Dominique TRINQUANT, conférencier du déjeuner-débat qui a suivi l’AGO du 13 avril 2022. © AM/APP

.

De fait, malgré des réticences idéologiques parfois encore fortes – selon certains, « l’argent public ne doit pas être utilisé à subventionner le secteur privé » – la faible efficacité du mode traditionnel de gestion de l’aide publique au développement, dirigée vers les seuls États ou leurs démembrements, ne fait plus débat.

Dans les nouvelles règles du jeu qui doivent s’établir, il est certain que des organisations comme le CIAN et l’EBCAM seront appelées à apporter des contributions très utiles. Ainsi, à ce jour, on ne sait pas encore comment fonctionnera le nouveau dispositif européen « Global Gateway » et les 150 milliards d’euros alloués sur cinq ans à l’Afrique.

.

Un plaidoyer sur plusieurs fronts

.

Mais, bien que décisive, l’intégration du secteur privé dans la gestion de l’aide publique au développement n’est pas l’unique défi à relever. En effet, si les entreprises françaises adhèrent aux principes de la RSE, de l’investissement à impact et aux critères de bonne gouvernance, il faut bien constater que « pour beaucoup de pays, non membres de l’OCDE, ces questions sont assez éloignées de leurs préoccupations », relève Étienne Giros.

Et si l’on ne peut réduire cette distorsion de concurrence, il faut néanmoins veiller à ne pas « décourager les entreprises françaises d’investir en Afrique. Un risque qui se manifeste chez certains par un certain désenchantement vis-à-vis du Continent », note Étienne Giros. Pédagogie et information sont nécessaires pour ne pas détourner les investissements privés de l’Afrique et rater le coche.

Mais au-delà de ces questions, Étienne Giros demeure optimiste :
« Beaucoup de financements sont possibles, et le désir de refonder la relation Europe-Afrique est fort (…) Ainsi le CIAN suit avec attention la mise en place de l’ECO [reportée à 2027, ndlr] et de la ZLECA, car l’élargissement de la taille des marchés est favorable et abaisse le niveau de risque ressenti », observe le Président du CIAN.

En conclusion, Étienne Giros a rappelé que les entreprises françaises interviennent bien au-delà du « pré carré » français, concept qui n’est plus d’actualité, puisqu’aujourd’hui les trois premiers pays partenaires commerciaux de la France sur le Continent sont le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte.
Dont acte !

………

LIENS UTILES

CIAN : https://www.cian-afrique.org/
EBCAM : https://www.ebcam.eu/

.

◊ ◊ ◊

CLIQUEZ ICI
pour retrouver le dossier de nos CONFÉRENCES MENSUELLES DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS (CMAAP), avec les REPLAYS,
articles et autres documents.

◊ ◊ ◊

Articles récents recommandés