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Erick Yong, PDG Greentec Capital Partners : « L’écosystème entrepreneurial africain démontre sa résilience et son intelligence collective »

11 juin 2021
Erick Yong, PDG Greentec Capital Partners : « L'écosystème entrepreneurial africain démontre sa résilience et son intelligence collective »
La plupart des entreprises d’Afrique sont en manque de liquidités, mais nombreuses aussi sont celles qui ont su surmonter les difficultés issues de la crise sanitaire, et accélérer l’intégration du digital, tandis que l’écosystème de financement se mobilisait, notamment pour les jeunes pousses. Ainsi, l’espoir d’une reprise rapide est vif.

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Une contribution de Erick Yong,
PDG cofondateur Greentec Capital Partners

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S’il était prématuré de mesurer les effets de la crise économique sur les startups du continent au moment de la première vague, les conséquences sont désormais connues. GreenTec Capital Partners, en sa qualité d’investisseur et d’acteur engagé dans l’écosystème startups – tech en Afrique avait d’ailleurs appelé à la mise en place de mesures d’exception visant la mise à disposition d’enveloppes d’appoint de fonds de roulement, combinées à du support opérationnel en montée en capacité sur la mise place de mesures de résilience.

La baisse des investissements dans l’écosystème tech africain suscitait en cette période de légitimes inquiétudes de nombreuses parties prenantes, et certains voyaient cette situation comme une nouvelle sélection naturelle destinée à séparer le bon grain de l’ivraie.

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Moins d’argent, mais
plus d’investissements

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En effet, 2020 a été une année record pour les investissements dans l’écosystème des startups technologiques africaines, avec plus de startups collectant plus d’argent, auprès de plus d’investisseurs que jamais auparavant.
D’après le baromètre annuel de la société d’investissement Partech, un investisseur actif en Afrique, les transactions de capital-risque technologiques et numériques supérieures à 200 000 dollars dans des startups africaines, a connu une augmentation de 44 % en 2020, avec 359 tours de table complétés.

Cette accélération évidente de l’intérêt pour les sociétés africaines à caractère technologique s’est toutefois déployée avec une diminution de 29 % du montant total des fonds investis, à 1,43 milliard USD.

Malgré une confiance réaffirmée dans le potentiel de l’écosystème, le contexte a favorisé le repli des activités d’investissement de certains fonds opérant sur le continent vers la protection de leurs actifs existants, combinés avec une chasse de bonnes affaires pour d’autres.
Les causes sont à retrouver dans un raisonnement et des stratégies compréhensibles pour réduire le risque sur les portefeuilles existants, combiné à l’incapacité de se déplacer, dans le cas des fonds étrangers, afin d’effectuer les vérifications préparatoires à l’investissement.

L’impact de la crise économique et sanitaire de la covid-19 est donc resté mesuré pour les entreprises dites « investissables », mais il a été sans nul doute plus prégnant pour les autres entreprises, soit qui étaient en transition vers ce statut, soit n’auraient jamais pu l’atteindre du fait de la spécificité de leur business modèle.

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L’écosystème s’est mobilisé
pour les jeunes pousses

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Ces deux catégories, qui représentent le plus grand nombre d’entreprises sur le continent africain, se trouvent donc dans une situation de manque de liquidités, sans alternative claire, et cela met en danger le renouvellement de la base d’innovateurs qui aurait normalement dû entrer en une phase d’investissement plus attractive pour les fonds présents sur le Continent.

Cette première conclusion reste cependant à relativiser face aux multiples formes de mobilisation des acteurs de l’écosystème, focalisés sur le soutien des entreprises dites « early stage », et dont le but est de soutenir l’investissement sur le Continent.

Par exemple, le fonds Catalyste du réseau des Business Angels Africain, supporté par l’Agence Française de développement, qui vise à doubler le montant alloué par les Business Angels Africains ciblant les jeunes pousses. Et pour les startups plus avancées, la création du fond Bridge, porté par Digital Africa et déployé par Proparco, proposant une dotation de 5 millions démultipliée par un mécanisme de co-investissement pour aider les jeunes entreprises innovantes, dont le cœur d’activité est le numérique, qui ont au moins dix-huit mois d’existence

Ajouté à cela, l’attitude défensive exemplaire des entreprises africaines qui ont passé l’épreuve de la Covid-19 en faisant preuve de résilience et agilité, accélérant l’intégration de solutions digitales dans leur plan d’affaires pour transcender les challenges d’une économie dite virtuelle.
L’écosystème entrepreneurial africain est ainsi loin d’être exsangue et l’espoir d’une reprise à court terme reste présent dans l’esprit des entrepreneurs. Cela se traduit d’ailleurs par une accélération de l’activité de l’investissement en ce début d’année 2021, car la barre du 1 milliard d’investissement dans les startups africaines aura été franchie en seulement 21 semaines.

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Erick YONG sera contributeur expert au webinaire du CAPP,
le MARDI 15 JUIN de 10 h 30 à 12 h (H Paris)

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RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION : CLIQUER ICI

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Une adaptation au numérique
encore plus significative

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De cette résilience, un crédo se démarque de tous les autres : « encore plus digital ». Alors même que les acteurs de « l’économie traditionnelle » voyaient la bonne marche de leurs activités menacée par le virage « tout digital »

il n’est plus rare aujourd’hui d’observer un changement d’état d’esprit. Dans cette dynamique, ce sont les startups africaines et les plus petites PME qui ont l’avantage. Elles ont une plus grande capacité à pivoter et adapter avec ingéniosité leur offre de service et mode de travail grâce au numérique.

Rappelons-le, depuis une décennie la transformation numérique – tendance de fond – a permis l’émergence de « super-startups » dans différents secteurs donnant lieu a l’apparition de nouveaux géants, tels que les fintech Flutterwave, Sokowatch et plus récemment Paystack, racheté pour plus de 200 millions de dollars par le géant américain Stripe.

Loin d’être l’apanage de ces startups de premier plan, on retrouve ce potentiel de croissance chez Pricepally au Nigeria, une solution d’achat en ligne de produits de consommation courante à prix de gros, ou encore Amitruck au Kenya, une solution de logistique qui connecte ses clients à des réseaux de sociétés de livraison sur tout le continent. Accompagnés par GreenTec Capital Partners depuis le début de 2020, leurs fondateurs ont compris la nécessité d’intégrer des innovations de rupture au service de l’économie réelle.

Beaucoup moins médiatisées, bien qu’encore plus nombreuses et capitales au développement des économies du Continenent, certaines PME Africaines ont pu voir leur chiffre d’affaires augmenter avec un soutien approprié dans l’utilisation du marketing digital. Pour elles, la résilience ne s’est pas organisée autour de l’accès au capital mais autour de l’augmentation de leurs performances commerciales.

D’après le rapport de Greentec Capital Africa foundation, un total de 150 entreprises, de 18 pays africains différents, ont été intégrées dans le programme Digital Boost, développé par la fondation et cofinancé par l’AFD. La plupart de ces entreprises non éligibles aux financements en participation ont réalisé, en période de crise, une augmentation significative de leurs ventes, jusqu’à 200 % et plus.

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L’intelligence collective et la transparence
au service de l’entrepreneurs

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Ces « succès stories » sont le résultat de la coordination des ressources des acteurs de l’écosystèmes tel que Afrilabs, ABAN ou Digital Africa qui doivent continuer à prioriser le développement d’actions combinées d’apport en capacité et d’accès au financement centrées autour des besoins de l’entrepreneurs.

Face à cette crise, inédite en tout point, notre conviction est que la résilience a été le fruit de l’intelligence collective. La reprise a été portée par l’association d’idées et des savoir-faire des acteurs de l’écosystème d’horizons divers, tous engagés pour l’émergence des startups.

La vision collective des supporters de l’écosystème se doit d’être celle d’une Afrique de la transformation numérique accomplie, de la mise en avant de ces nouveaux entrepreneurs africains qui créent et matérialisent par leur action la preuve d’un développement du continent inclusif aux solutions tech, améliorant ainsi la qualité de vie du plus grand nombre.

Avec une démographie galopante et une croissance économique qui devrait atteindre l’année prochaine 3,1 % en Afrique sub-saharienne, d’après le FMI, les opportunités de partager une autre vision de l’Afrique s’incarnent dans ces héros que sont les milliers d’entrepreneurs. Ce sont eux, qui par leurs performances et leurs sacrifices, contribuent à la réduction du risque de l’investissement perçu en Afrique. Ils donnent ainsi la possibilité aux acteurs de l’écosystème d’attirer de nouvelles sources de financements alternatifs non bancaires.

Le manque de transparence et le manque de connaissance rebutent beaucoup d’investisseurs internationaux car ils considèrent que la probabilité d’avoir une information évaluable à distance est proche de zéro. Mais aujourd’hui avec l’essor du digital et la multiplication des « success stories » panafricaines, s’ouvre la possibilité de mettre en place des solutions numériques qui peuvent faciliter la bonne structure de l’information afin d’augmenter le niveau de vérifiabilité des entreprises africaines, jouant ainsi le rôle d’une interface nécessaire à la facilitation d’une collaboration internationale autour de l’investissement comme le fut l’empire Axum pour le commerce, dans l’histoire du Continent.

Nous nous voulons l’avocat de cette impulsion pour une nouvelle relation économique entre le reste du monde et l’Afrique, basée sur l’échange d’information et la co-création de valeur, soutenue par le maillage de soutien à l’écosystème constitué par une grande diversité d’acteurs, incubateurs, accélérateurs, investisseurs, fondations mais aussi les Agences de développement international, comme USAID ou la GIZ.

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Webinaire du CAPP, MARDI 15 JUIN de 10 h 30 à 12 h (H Paris) : « L’état de la coopération économique Europe-Afrique et comment la dynamiser »

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