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Ve Sommet Europe-Afrique d’Abidjan : 59 % des parlementaires européens favorables au renforcement de la coopération

Emmanuel Dupuy, Président de l’IPSE :
« Il s’agit de construire un véritable pacte eurafricain, gagnant-gagnant »

29 novembre 2017
Emmanuel Dupuy, Président de l'IPSE : « Il s'agit de construire un véritable pacte eurafricain, gagnant-gagnant »
Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et sécurité en Europe (IPSE) commente ici les principaux enseignements de ce sondage exclusif, commandité par son institut, sur la perception, par les parlementaires européens, de la coopération Europe-Afrique. Un document exclusif, à l’occasion du Ve Sommet Europe-Afrique d’Abidjan (29-30/11).

Une Tribune libre de Emmanuel Dupuy,
Président de l’Institut Prospective et sécurité en Europe (IPSE)

Les principales révélations de cette étude sur la perception de la coopération Europe-Afrique telle qu’elle est perçue par les parlementaires européens – 421 ont répondu à 13 questions – confirment que la première des exigences, à la laquelle devra répondre, le Sommet qui s’ouvre à Abidjan, réside dans une écoute plus « inclusive » des doléances et une logique plus solidaire et participative des demandes et réponses qui émanent des responsables politiques autant que des sociétés civiles, de part et d’autre de la mer Méditerranée.

En effet, les nouvelles perspectives de cette collaboration harmonieuse et équilibrée et qui se veut « gagnante-gagnante », exigent des mesures de confiance, qui se doivent d’être mutuellement acceptées, au regard de leur élaboration conjointe. Il s’agit ainsi, comme le révèle notre étude, de construire un véritable pacte eurafricain, réunissant dans une prise en compte collective de la force d’une communauté de destin réunissant 82 Etats et près d’un milliard et demi d’habitants. Bien évidemment, les obstacles à ce dessein fédérateur sont nombreux.

Pour faire face à ceux-ci, en premier chef desquels la menace tenace du terrorisme et le défi migratoire, il convient, avant toute chose, de prendre en compte et sans doute aussi d’amplifier les dispositifs existants. La « mutation » d’une vision militaire vers une approche plus « globale » de la lutte contre le terrorisme est ainsi un des principaux défis majoritairement mis en exergue dans les réponses des parlementaires interrogés.

Ces derniers, qui se sentent « pas ou peu » concernés - à hauteur de 77% - par ce défi pourtant « civilisationnel » autant que géopolitique et géo-économique visant à renforcer cette relation « verticale » entre Europe et Afrique, sont ainsi les premiers à convaincre.

Nul doute, que les réponses que les chefs d’Etat et de Gouvernement entendent apporter seront scrutés avec attention…

Une enquête ambitieuse et révélatrice

Cette enquête est inédite, à plusieurs titres.

Tout d’abord par son ambition. L’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), que je préside, se réjouit du partenariat avec le quotidien de référence ivoirien, Fraternité Matin. L’IPSE et Fraternité Matin ont ainsi, eu à cœur d’interroger, via notre partenaire, l’institut de sondage Opinions en région, les 1565 parlementaires européens et membres des parlements nationaux issus des Commissions des Affaires étrangères afin de les sonder quant à leurs attentes, à la veille du Ve Sommet Union Européenne - Union Africaine, réunissant 80 chefs d’états et de de gouvernements des deux continents.

Cette enquête se veut ainsi révélatrice des perceptions, parfois biaisées, ainsi que des enjeux – souvent réduits, vu du Nord, aux menaces que constituent pourtant les réalités vécues au Sud (démographie, terrorisme, asymétrie économique, délitement du pacte social, gouvernance politique endogène, cohésion sociale fragilisée, écueils à l’intégration régionale…).

Ce patient travail de récolte des réponses des 421 députés européens et nationaux (France, Allemagne, Hongrie, Grèce, Pologne, Suède, Pays-Bas, Belgique, Italie, Espagne…) qui ont pris le temps de la réflexion pour répondre aux 13 questions posées, confirme également que le temps est venu, 60 ans après la création de l’Union européenne, 54 ans après la création de l‘Organisation de l’Unité africaine – dont l’actuelle Union africaine est l’héritière – de repenser en profondeur les relations entre nos deux continents, et ce, à l’aune de la prochaine révision des Accords de Cotonou, qui régissent les relations eurafricaines depuis juin 2000.

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Visualiser et/ou télécharger gratuitement tout le sondage IPSE Europe-Afrique de novembre 2017 :

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