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Edoh Kossi Amenounvé, DG de la BRVM, appelle devant le CAPP les « zinzins » et groupes français et européens à investir sur le marché financier africain

18 octobre 2019
Edoh Kossi Amenounvé, DG de la BRVM, appelle devant le CAPP les « zinzins » et groupes français et européens à investir sur le marché financier africain
Invité jeudi à Paris du Club Afrique de la presse parisienne (CAPP)*, le directeur général de la Bourse régionale de Valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan a estimé « urgent de concrétiser » la mise en œuvre de la « Verticale » Afrique-Méditerranée-Europe (AME), appelée de ses vœux par Jean-Louis Guigou, président de l’IPEMED. Une concrétisation qui passe, selon lui, par la nécessité de convaincre les grands opérateurs financiers européens « d’investir sur le long terme dans les entreprises africaines qui structurent et assurent le développement du continent ».

Jean-Louis Alcaide, Africapresse.Paris

« Face à la Chine et aux États-Unis, il est impératif de construire une « Verticale » Afrique-Méditerranée-Europe (AME). Notre destin d’Européens dépend de votre aptitude à accepter cette alliance, construisons ensemble notre avenir  », a lancé Jean-Louis Guigou, le président de l’Institut de Prospective économique du Monde méditerranéen (IPEMED), en s’adressant à Edoh Kossi Amenounvé, directeur général de la Bourse régionale de Valeurs mobilières (BRVM) qui était l’invité, jeudi 17 octobre, du Club Afrique de la presse parisienne (CAPP), devant une trentaine de journalistes à La Coupole, à Paris.

Une vue de la rencontre entre Edoh Kossi Amenounvé et Jean-Louis Guigou avec la presse parisienne, le 17 octobre dans la célèbre brasserie La Coupole. © AM/AP.P

Une relation « gagnant-gagnant »

Qu’à cela ne tienne ! a approuvé en substance le responsable de cette place financière basée à Abidjan – la sixième du continent – qui couvre huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo), assure les cotations de 46 sociétés venant de sept pays et a lancé des négociations pour s’élargir au Nigeria et au Ghana. « Si l’Europe voit désormais son destin lié à l’Afrique, s’il y a une réelle prise de conscience et la volonté d’entreprendre des choses concrètes, c’est une bonne chose, a affirmé Edoh Kossi Amenounvé. Il est même urgent de concrétiser cette « Verticale » car ce serait une relation “gagnant-gagnant” ». permettant de créer des richesses et des emplois…

Frilosité des filiales des groupes français

« Malheureusement, a-t-il regretté, on ne le voit pas sur les marchés financiers. Les actifs détenus par les Européens sont parmi les plus faibles, et notamment ceux de la France ». Pour le directeur général de la BRVM, il y a d’ailleurs un « énorme paradoxe » car ce sont les filiales des entreprises françaises qui sont parmi « les plus frileuses  » pour acheter des actions d’entreprises africaines, « alors même qu’elles sont sur place et que souvent elles y sont même poussées par leur maison-mère  ».
« Même les investisseurs institutionnels français (fonds d’investissements, compagnies d’assurance, etc.) sont très peu actifs sur nos marchés. Pourquoi ? s’est demandé le responsable. Est-ce une question d’appréciation des risques ? Une liquidité jugée insuffisante ? Pourtant c’est loin de freiner les fonds d’investissement du Texas, ou plus largement des États-Unis ! Et puis comment expliquer que les filiales des groupes français n’investissent pas elles-mêmes ? C’est très bizarre et paradoxal ».

Nombreux atouts

Pourtant cette place financière africaine possède de nombreux atouts, détaillés par le directeur général de la BRVM : elle est au coeur d’un ensemble de pays de l’ouest africain dont la croissance tourne autour des 5 à 6 % par an, un rythme qui se maintiendra au cours des trente prochaines années, estime-t-il. Elle est totalement intégrée et connectée, dispose d’un cadre juridique commun - donc sans problème de livraison-règlement pour les transactions - et une monnaie unique : « Investir en franc CFA, c’est comme investir en euros  », a pointé le dirigeant.

« La diaspora suivra »

Interrogé sur l’éventuelle mobilisation de la diaspora africaine, Edoh Kossi Amenounvé l’a certes invitée à se tenir prête pour participer aux opérations de marché à venir (emprunts obligataires, privatisations) pour être un véritable acteur de l’investissement en Afrique. Mais d’abord, a-t-il insisté, « il faut que l’on arrive à convaincre les grands opérateurs européens d’investir à long terme sur le continent, dans celles de nos entreprises – et il y en a beaucoup - qui structurent nos économies et notre développement, et qui sont capables de croître, de se développer, d’exporter. D’autant que si ces grands opérateurs entrent dans cette dynamique, alors la diaspora suivra  ».

La balle dans le camp des Européens

Bref, pour réaliser la Verticale Afrique-Méditerranée-Europe, la balle est dans le camp des Européens, a estimé Edoh Kossi Amenounvé, car « ces dernières années, a-t-il observé, la priorité a été donnée au développement de l’Europe de l’Est, de l’Asie, voire de l’Amérique latine, nous laissant à nous Africains le sentiment d’être des laissés-pour-compte ».

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* À propos du CAPP, Club Afrique de la Presse Parisienne.
Avec l’invitation d’Edoh Kossi Amenounvé, directeur général de la BRVM, le CAPP inaugure un cycle de petits-déjeuners débats sur les thématiques économiques de la coopération, co-construction, co-production entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, et organisés en partenariat avec Ipemed, African Business et la CGC.

Le CAPP est ouvert aux journalistes et communicants parisiens impliqués dans le traitement de l’actualité économique africaine et sa relation avec la France et l’Europe. Les adhésions au CAPP se font par cooptation.

Contact : CAPP@africapresse.paris

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