AfricaPresse.Paris

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Entretien exclusif réalisé à Marseille par Bruno FANUCCHI
pour AfricaPresse.Paris (APP) @africa_presse

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Quelle fut votre première réaction à l’obtention de ce Prix décerné par la Métropole Aix-Marseille-Provence ?

Fouad Khodja – Ce fut tout d’abord une grande surprise ! On avait répondu au concours, mais comme il y avait vraiment du beau monde, je n’y croyais pas trop... On n’avait pas prévu d’être sur place, d’autant plus que l’on a plein de boulot. Et je me retrouve être lauréat, ex-aequo avec le Sénégalais Doudou Tamba. Ce fut vraiment une grande surprise. Mais on s’était cependant porté candidat en se disant qu’on avait quand même des solutions intéressantes pour les projets africains.

De fait, vous n’étiez pas présent au Palais du Pharo le 14 décembre dernier à Marseille pour le V^e édition d’Emerging Valley et la remise du Prix...

Fouad Khodja – Je connais bien Emerging Valley, qu’a fondé Samir Abdelkrim. C’est devenu un événement de référence pour toutes les nouvelles technologies à partager entre l’Europe et l’Afrique. Je le suis depuis longtemps par Internet, mais je n’y ai jamais participé. Avec la Covid, on est débordé et je n’avais pas le temps de me déplacer. Mais Samir, je le connais depuis vingt ans ans, et on a sympathisé. Comme on nous avait relancé pour faire cela par zoom, cela me convenait parfaitement. L’une de nos inventions, c’est en effet une solution de cartographie économique pour L’Afrique. Cela m’intéresse donc beaucoup de travailler avec l’Afrique, où j’ai déjà quelques clients.

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« On a développé un logiciel de cartographie
spécifique pour l’Afrique destiné aux CCI »

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Quelles sont les spécialités de votre entreprise ICIA-Technologies ?

Fouad Khodja – Avec vingt-et-un ans d’existence, nous sommes spécialistes de la cartographie et de la recherche multimodale, avec la recherche d’itinéraires et l’optimisation en R&D. On n’est pas nombreux, mais on fait beaucoup de recherches et de développement. Nos principaux axes de travail, ce sont des logiciels liés à la cartographie et des logiciels liés aux transports en commun et l’optimisation, comme des tours touristiques. Voilà nos deux cœurs de métier.

Sur la partie cartographie, nous avons développé un logiciel spécifique pour l’Afrique, destiné aux Chambres de Commerce et d’Industrie, et qui permet de recenser simplement et intelligemment leur patrimoine économique. Ici, c’est facile, quand on s’enregistre au registre du commerce, on est tout de suite répertorié à la CCI, alors qu’en Afrique c’est pas du tout ça. Quand des sociétés viennent les voir pour s’implanter dans leur pays, bien souvent ils n’ont pas de bases de données et ne connaissent pas vraiment leurs territoires.

Notre logiciel, qui est utilisable juste avec un navigateur, leur permet d’effectuer cette recension et en même temps de faire des tableaux de bord pour « faire de la décision ». C’est-à-dire pour définir des zones et des thématiques à partir de toutes ces données et distinguer ainsi, par exemple, les zones à risques ou les zones polluées et donner ces informations utiles à leurs villes ou leurs régions pour prendre les bonnes décisions.

Comment s’appelle ce logiciel spécifique pour l’Afrique ?

Fouad Khodja – Vous allez le retrouver sur notre site. Il s’appelle tout simplement CartoEco, pour cartographie économique. Il y a une application mobile, utilisable sur portable, mais qui n’est pas grand public. Elle est uniquement destinée à faire du recensement et à recueillir des informations sur le terrain pour un projet spécifique.

Nos principaux clients ne sont pas que des CCI, cela peut-être aussi une ville ou tout autres acteur intéressé par son patrimoine et le recensement de données.
Nous avons la possibilité d’avoir des données satellitaires à jour et pas trop chères car, grâce à notre réseau et savoir-faire professionnel, on connaît des endroits où on peut les acheter facilement. Ce qui ne nous empêche pas de nous connecter sur Google ou City Map, de grands « réseaux » sur lesquels chacun peut déjà saisir et travailler.

Leurs données sont stockées et ils peuvent les interroger à distance, s’ils sont informaticiens, ou les télécharger et travailler dessous sous Excel. Ils ont aussi un petit CRM qui permet de recenser les besoins des acteurs économiques qui viennent les voir, via internet. Toutes ces données sont hébergées soit de manière sécurisée chez eux, soit chez nous sur des serveurs sécurisés et optimisés pour que l’on puisse les utiliser sans des connexions trop gourmandes.

Voulez-vous nous résumer les grandes lignes de votre carrière en ce domaine très pointu ?

Fouad Khodja – Je suis ingénieur en génie civil et ingénieur en informatique. J’ai fait l’École des Mines d’Alès et mon DEA à Paris à l’École centrale, il y a trente ans. Après mes études, j’ai créé ma boîte et j’ai d’abord été consultant pour le Ministère de l’Équipement, où j’ai travaillé sur des projets européens dans le domaine du transport et de la cartographie, qui sont mes deux spécialités.

J’ai ainsi créé en 1996 le premier calculateur multimodal en France, à l’image de ce que fait aujourd’hui un site parisien comme www.ratp.fr , mais il y a plus de vingt-cinq ans. J’ai ensuite vendu mon calculateur à Veolia Transports et j’ai pu ainsi créer en août 2001 ma propre boîte installée à Aix-en-Provence : ICIA-Technologies.

À partir de ce moment-là, nous nous sommes consacrés à la cartographie et tout ce qui est optimisation et recherches. Nous ne sommes que six, mais nous sommes comme vous dites des « inventeurs » et ici, en Provence, nous n’arrêtons pas d’innover et d’inventer. J’ai ainsi créé il y a seulement trois ans une nouvelle start-up, VisitMoov dont vous allez entendre parler bientôt. Elle permet de faire de l’optimisation de tournées touristiques en utilisant des transports en commun.

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« MAMP, c’est vraiment LA Métropole
la plus dynamique avec l’Afrique »

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Vous n’arrêtez pas d’inventer !…

Fouad Khodja – On fait beaucoup de recherches et développement, mais en réalité on s’amuse. On s’amuse en travaillant ! Moi, je suis resté encore très jeune. J’adore jouer aux échecs et je suis heureux quand je joue. Or, pour moi, ce travail avec le côté création et partage, c’est du jeu !
On est implanté à Aix-en-Provence dans les locaux d’une grosse société qui s’appelle Cityway. On y a des bureaux et on travaille avec eux quand ils ont besoin de nous car on est spécialiste de tout ce qui est mobilité et tourisme.

Fouad KHODJA assitant en visio à l’annonce de la remise du Prix Provence Africa Connect, par Samir ABDELKRIM, fondateur d’Emerging Valley (à gauche), et Didier PARAKIAN, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Délégué aux Relations internationaless. © DR

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Un dernier mot sur la métropole Aix-Marseille-Provence (MAMP) qui vous a décerné ce Prix. N’est-elle pas devenue l’un des principaux acteurs du développement des nouvelles technologies pour l’Afrique ?

Fouad Khodja – Je suis très impressionné car c’est vraiment LA Métropole qui, en France, travaille beaucoup avec l’Afrique et qui est extrêmement dynamique. C’est très bien car, ici, on est vraiment proche de l’Afrique et il faut faire quelque chose pour l’Afrique. Les Africains n’ont pas besoin qu’on vienne avec des logiciels, ils ont besoin qu’on les aide aussi à monter leurs projets.

En qualité d’expert, je ne viens pas uniquement pour vendre un logiciel, je viens aussi pour aider, et parfois même, je donne le logiciel. Car ce qui est intéressant c’est la manière d’utiliser un logiciel, ce qu’on en fait. Juste vendre et partir, cela ne m’intéresse pas. Personnellement, j’aime bien vendre, discuter et assurer le suivi, c’est-à-dire monter le projet et m’assurer que ça marche. Si cela marche, on est content car on en recueille les retombées pratiques et techniques pour améliorer les solutions et faire des échanges entre sociétés.

Vous travaillez déjà avec plusieurs pays africains ?

Fouad Khodja – Parfaitement, on travaille déjà avec le Cameroun, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, Madagascar, l’île de la Réunion, les Seychelles et les Comores.
Mais avec la Covid, cela a été très compliqué et beaucoup de projets ont été arrêtés en plein vol. Pour VisitMoov, par exemple, qui était en train de décoller, on n’a pas coupé les ailes, mais on n’avait plus de carburant !

On espère cependant sortir au plus vite de ce long tunnel, surtout avec ce Prix qui représente une formidable opportunité pour nous. Le fait d’être coaché par Afrikalink, va nous permettre d’être un plus connu et accompagné financièrement pour aller un peu plus dans les pays africains en voyage d’affaires utiles à notre développement. Cela va nous donner de la visibilité et j’en remercie vivement la Métropole Aix-Marseille-Provence, Afrikalinket Emerging Valley.

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SUR LE MÊME SUJET

#EV21-MAMP - Doudou TAMBA, lauréat sénégalais du Prix Provence Africa Connect : « Les gouvernements africains devraient miser davantage sur les diasporas »

> Notre dossier EMERGING Valley : https://swll.to/ARKgc0v

LIENS UTILES

ICIA-Technologies
www.ic-ia.com

AFRICAlink
https://www.africalink.fr/

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DU WEBI 2 DU CAPP : « L’état de la coopération économique
Europe-Afrique et comment la dynamiser » (15 06 2021)

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