#EV2019 - Seynabou DIENG TRAORÉ, fondatrice de MAYA : « Nous sommes à la recherche de partenaires pour investir dans l’agro-alimentaire au Mali »
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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI, AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica
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Vous êtes fondatrice et gérante de la marque agro-alimentaire Maya. Quels sont vos produits ?
Seynabou Dieng Traoré - Maya, qui signifie « Humanité » en bambara, représente aujourd’hui l’une des marques les plus reconnues au Mali dans le secteur de l’agro-alimentaire responsable. Notre entreprise collecte des produits locaux auprès de petits producteurs, que l’on transforme ensuite en produits d’épicerie fine destinés au marché local et à l’international. Notre cœur de métier, ce sont les condiments et les conserves de légumes avec, comme produit principal, la sauce piment qui est purement africaine et que l’on consomme dans nombre de nos pays.
C’est un marché typiquement africain ?
Seynabou Dieng Traoré - Je n’aime pas parler de marché africain car, aujourd’hui, on est dans un monde très ouvert. On sert bien sûr la diaspora, mais avant tout – ici comme là-bas – toutes les personnes qui aiment manger épicé et veulent déguster des produits typiques du terroir africain. Depuis 2017, nous avons réussi à lancer toute une gamme de produits locaux de qualité et sommes distribués dans 120 points de vente, à Bamako et à Ouagadougou.
Sur quelles bases fonctionne MAYA, votre entreprise ?
Seynabou Dieng Traoré - Notre société, qui veut mettre en avant la richesse et la diversité des produits de notre terroir, existe depuis 2017 et emploie aujourd’hui une dizaine de personnes dans son unité de production à Bamako. Nous travaillons avec onze coopératives réparties dans trois régions du Mali : la région de Bamako, la capitale, mais aussi la région de Sikasso et la celle de Mopti.
Photo-souvenir de Seynabou Dieng Traoré, posant dans l’enceinte mythique du Stade Vélodrome de l’Olympique de Marseille, à l’occasion de l’événement Emerging Valley 2019 (3-5 octobre). © DR
Quels pays ciblez-vous, à l’export ?
Seynabou Dieng Traoré - Maya est aujourd’hui une marque qui a d’abord pour vocation de servir le marché africain et on s’intéresse de près – en plus du Mali bien sûr et du Burkina Faso où nous sommes déjà présents – à deux « hubs » de la sous-région : la Côte d’Ivoire et le Sénégal.
Nous souhaitons vraiment attaquer cette nouvelle classe moyenne africaine émergente dans les pays d’Afrique de l’Ouest et de la zone Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) en priorité. Puis, en fonction de ce que ce premier marché donnera, nous envisagerons bien entendu d’exporter nos produits finis vers des pays européens, mais aussi du Sud de l’Afrique et du Maghreb.
« Je remercie les responsables de l’AFD d’associer
les entrepreneurs africains à leurs programmes »
Quelle est la raison de votre présence à Emerging Valley ?
Seynabou Dieng Traoré - C’est pour moi une grande première et j’en suis ravie. Je me trouve ici dans le cadre d’un programme de l’AFD (Agence Française de Développement) qui s’appelle le « Social Inclusive Business Summit », qui est un programme d’incubation d’entrepreneurs sociaux.
Avec 50 autres entrepreneurs africains, nous venons de passer trois jours de formation intensive à Marseille avec pour objet de nous préparer à l’investissement. À la suite de cette formation, l’AFD a pensé qu’il serait intéressant de nous amener sur cet événement « Emerging Valley » pour y rencontrer des partenaires techniques, mais également des investisseurs. Et c’est une très bonne idée !
Vous êtes donc ici pour faire du réseautage...
Seynabou Dieng Traoré - Je suis très contente d’être là car j’ai pu rencontrer pas mal de fonds et notamment des fonds à impact que l’on ne connaissait pas au Mali et qui étaient intéressés par notre projet. Nous, nous recherchons principalement des accompagnements techniques, mais aussi des accompagnements financiers à moyen terme.
Depuis plus d’un an, nous travaillons avec deux fonds d’investissement, des partenaires que nous avons eu plaisir à retrouver à Emerging Valley. Mais nous avons aussi pris beaucoup de nouveaux contacts intéressés.
Ce type d’événements, ce n’est pas seulement pour trouver des investisseurs, qui parfois s’impliqueront, après. C’est aussi pour nouer des contacts professionnels pouvant déboucher sur une mise en relation, par exemple avec un distributeur. C’est donc du réseautage tous azimuts, mais à une échelle très intéressante et privilégiée.
Un dernier mot sur votre expérience à Emerging Valley ?
Seynabou Dieng Traoré - Je remercie les responsables de l’AFD pour cette initiative d’associer les entrepreneurs africains à leurs programmes car, traditionnellement, l’AFD parle aux gouvernants. Mais aujourd’hui, ils ont une politique d’ouverture qui les amène à contacter directement des entrepreneurs africains et à travailler avec eux sur des politiques plus proches du développement. C’est une très bonne chose !
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LIEN UTILE
Site de MAYA : www.maya-mali.com
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