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#EV2019 - Bertrand Walckenaer, DG délégué AFD : « Nous créons un fonds d’amorçage de 15 M€ pour sortir les start-up africaines du digital de la vallée de la mort »

5 décembre 2019
#EV2019 - Bertrand Walckenaer, DG délégué AFD : « Nous créons un fonds d'amorçage de 15 M€ pour sortir les start-up africaines du digital de la vallée de la mort »
Si le secteur du digital en Afrique est en plein boom, sa croissance se heurte aux difficultés de financement, les startuppers africains peinent à trouver des investisseurs en capital. Le 4 décembre, au premier jour d’Emerging Valley à Thecamp, dans la campagne aixoise, l’Agence française de développement (AFD) a annoncé la création d’un fonds d’amorçage de 15 M€ pour soutenir les start-up numériques africaines, dès 2020 et sur trois ans, en abondant quatre programmes de financements déjà bien implantés sur le Continent.

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En direct de « TheCamp » (Aix-Marseille)
Nathalie Bureau du Colombier pour AfricaPresse.Paris
@PresseAfrica

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« Sur les 65 M€ de financements obtenus dans le cadre de l’initiative Digital Africa du président Macron, nous avons créé un fonds d’amorçage de 15 M€ pour sortir les start-up africaines du digital de la vallée de la mort », a annoncé Bertrand Walckenaer, directeur général délégué de l’AFD. Seulement 20 % des Pme africaines peuvent prétendre à un prêt bancaire et 87 % des start-up n’ont accès à aucun financement.

« Les start-up sont trop petites pour aller voir les banques. Notre ambition consiste à les accompagner en phase d’amorçage », complète Bertrand Walckenaer. Les 15 M€ de l’AFD sont confiés à des partenaires : Africa Foundation (Greentec Capital), Investisseurs & Partenaires, Aban (AfriLabs) et Mercy Corps Ventures. Chaque organisme bénéficiera de 2 à 3 M€ destinés à financer les projets de start-up digitales sous forme de prêts à taux zéro, d’avances remboursables, de subventions pour accompagner les entreprises dès le début de l’aventure.

« On évite les structures Power Point »

« Avec la mise en œuvre de Digital Africa nous allons financer sur trois ans une quinzaine d’entreprises technologiques grâce à nos équipes franco-africaines », promet Jérémy Hadjenberg, directeur général adjoint d’Investisseurs & Partenaires (I&P) et membre du Conseil présidentiel pour l’Afrique. En 2020, le programme triennal I&P Acceleration Technology soutiendra des start-up digitales d’Afrique de l’Ouest, ainsi que du Ghana et de Madagascar, en allouant entre 30 000 € et 300 000€ d’avance remboursable.

Avec 3 M€ reçus de l’AFD, Greentec Capital proposera des prêts à taux zéro jusqu’à 25 000€. « Nous avons déjà investi dans 29 start-up. On évite les structures Power Point sans contact avec le marché », précise Erick Young, cofondateur de ce fonds basé en Allemagne.

Dans la jungle des hubs,
un label garant de professionnalisme

De son côté, le réseau de hubs AfriLabs regroupe 174 hubs incubateurs (sur 600 recensés en Afrique) et a vocation à les accompagner à se professionnaliser. « Les services dispensés par les hubs auprès des start-up présentent des lacunes. Avec le soutien de l’AFD nous avons bâti un programme sur trois ans de renforcement des capacités des hubs d’accompagnement aux start-up. Celles qui bénéficient d’un encadrement présentent un meilleur taux de réussite. »

Si l’argent constitue le nerf de la guerre, les compétences et le talent des startuppers le sont tout autant. Pour Tomi Davis, président d’African Business Angels Network (ABAN), le don le plus important d’un Business Angel c’est le temps qu’il accorde aux jeunes entrepreneurs, son engagement pour favoriser l’accès au business et le risque réputationnel qu’il prend. Afrilabs et ABAN ont lancé Catalyst, nouveau programme de financement permettant via le soutien de l’AFD de doubler le soutien aux start-up. Quand ABAN engage 10 000, l’AFD abonde d’autant !

Tomi Davis, président d’African Business Angels Network (ABAN), Rebecca Enonchong, la présidente d’AfriLabs Cameroun, Olivier Furdelle, cofondateur de Teranga Capital Senegal et Ninon Duval, directrice de Bond’Innov France réunis à thecamp le 4 décembre lors d’Emerging Valley. © NBC

Le fonds Americain Mercy Corps Ventures vise quant à lui les start-up digitales à impact social. « Nous ciblons en priorité les secteurs de l’agriculture et de l’adaptation au changement climatique », assure Scott Onder, directeur de Mercy Corps Europe.

Comment les start-up s’y retrouvent-elles dans la jungle des hubs ? Présente à Emerging Valley, la présidente d’AfriLabs Cameroun, Rebecca Enonchong, déplore les lacunes de certains. « Nous avons développé un référentiel pour labelliser les incubateurs afin de garantir leur professionnalisme », souligne la jeune femme qui souhaite parvenir à labelliser 50 hubs africains.

Selon une étude de Proparco de 2017, 124 start-up africaines ont levé 556 millions de dollars. L’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya concentrent 80 % de ces fonds suivis de l’Égypte, du Ghana, du Maroc et du Rwanda. Les trois principaux secteurs financés par le capital-risque en Afrique sont les fintech (24 %), l’off-grid solaire (21 %) et le e-commerce (19 %).

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