AfricaPresse.Paris

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par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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APP – Pour une Égyptienne, vous parlez un français étonnamment impeccable. Comment se fait-il ?…

Karima EL HAKIM - Je suis née au Caire et j’ai toujours grandi en Égypte. Mais j’ai fait mes études en français au lycée français du Caire et je dois beaucoup à l’éducation française qui m’a ouvert l’esprit critique et donné une excellente culture générale.
Quand j’étais jeune, de surcroît, j’ai passé avec mes parents toutes mes vacances en Bretagne, près de Concarneau, une région magnifique.
Si j’ai passé mon bac au Caire en 2009, j’ai fait ensuite toutes mes études supérieures et universitaires en France, notamment à Sciences-Po Paris, où j’ai fait un master en « Études de marché ». Je parle donc couramment français, arabe et anglais. Et pour les affaires, dans le monde de la Tech, cela aide beaucoup.

APP – Et vous avez commencé votre carrière professionnelle en France ?

Karima EL HAKIM - J’ai eu en effet mon premier job en France, où j’ai travaillé pour Danone en tant qu’assistante manager d’études et stratégie inside pour tout ce qui est yaourt. Ce fut une expérience sympathique et superbe, mais à vrai dire j’ai réellement commencé ma carrière en Égypte où je suis retournée pour être plus proche de mes origines et rendre service à mon pays avec tout ce que j’ai appris en France et que j’ai reçu de mon éducation.

Je me suis alors lancée dans le secteur des investissements, en mettant à profit mes « études de marché » pour mieux comprendre les tendances du marché, mais également ce qui motive les gens à prendre des décisions et à faire du business.

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« Je suis rentrée en Égypte pour
me mettre au service de mon pays »

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APP – Pourquoi avoir choisi de rentrer en Égypte ?

Karima EL HAKIM – Pour me mettre au service de mon pays et mieux me positionner dans un pays très jeune puisque plus de 60 % de nos 110 millions d’habitants ont aujourd’hui moins de 35 ans.
Grâce à une jeunesse bien éduquée, c’est donc une très grande opportunité pour les affaires dans un secteur comme la Tech puisque nous avons beaucoup d’ingénieurs et de techniciens – essentiellement des hommes – bien formés et qualifiés dans ce domaine.

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L’Égypte est en effet un berceau pour les off-shoring centers, c’est-à-dire toutes les entreprises internationales qui veulent embaucher de grandes équipes de Tech et regardent bien entendu vers des pays comme l’Inde ou l’Égypte.

APP – D’où vous vient précisément cette passion pour la Tech ?

Karima EL HAKIM – Ma passion pour la Tech est née en regardant un peu comment marche notre économie. Car les plus grandes économies sont fondées sur les petites entreprises bien ancrées et qui génèrent beaucoup d’argent. Alors qu’en Égypte, c’est un peu le contraire, car elles galèrent un peu pour grandir. Mais avec l’adoption de la technologie et du Tech Développement, l’on peut sortir de ce trou. Dès que l’on franchi ce cap, c’est alors plus facile d’exporter ses services et de percer sur les marchés internationaux.

APP – Que fait la société pour laquelle vous travaillez aujourd’hui ?

Karima EL HAKIM – La société « PLUG and PLAY » est une entreprise globale et américaine créée dans la Silicon Valley, qui est un des pionniers dans ce secteur, mais aussi dans l’incubation. On investit partout dans le monde car l’on est déjà présent dans 43 pays.

Et, comme je viens de le faire observer dans notre panel, on est aujourd’hui l’un des investisseurs les plus actifs au monde. Pitch book l’avait d’ailleurs souligné en 2023. Ce qui nous donne le leadership pour montrer aux autres investisseurs quelles sont les opportunités et où l’on peut investir.
Le fait que l’on soit ainsi reconnu par de grands magazines sur la scène internationale comme l’un des pionniers de l’investissement direct, cela nous permet aussi de promouvoir et de rallier plus d’investisseurs pour nous suivre dans nos aventures avec des start-up dans les marchés émergents.

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« À Emerging Valley, bien des start-up
n’attendent que cela pour grandir »

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APP – C’est votre première participation à Emerging Valley ?

Karima EL HAKIM – C’était en réalité la troisième, mais la première en présentiel. J’ai en effet participé à plusieurs éditions en hybride et en ligne à cause de la Covid, mais je n’avais jamais fait le déplacement jusqu’à Aix-en-Provence et Marseille. Et je ne le regrette pas, vu notre proximité avec « PLUG and PLAY » France et Marseille. Nous travaillons en effet avec les réseaux, ici en Provence, pour avoir demain une présence physique à Marseille, même si nous avons déjà une présence par satellite avec beaucoup de partenariats.

C’est notre but pour 2025 : il n’y a plus de temps à perdre car ces opportunités sont massives. Il y a ici de nombreuses start-up très bien ancrées en Afrique, mais aussi dans le Sud de la France qui peuvent conclure beaucoup de partenariats ensemble et n’attendent que cela pour grandir.

APP – Quel a été le message de votre intervention lors de ce panel ?

Karima EL HAKIM - « Connecter l’Europe et l’Afrique pour investir, financer et accompagner l’expansion des champions africains de la Tech », tel était le thème du panel auquel j’ai participé.

Pour atteindre les marchés européens, on se connecte les uns aux autres et, en étant investisseurs nous-mêmes, nous avons une crédibilité aussi auprès des autres investisseurs. Nous ne sommes pas seulement des consultants. On a aussi cette carte « joker » avec les investisseurs pour leur donner plus de confiance. On connaît donc un peu les « inside » et les risques.

Deuxièmement, on les connecte avec de nouveaux marchés, via notre réseau Corporate. Car « PLUG and PLAY » est non seulement un investisseur global, mais aussi une plateforme qui donne des consultations à plus de 600 Corporate internationaux qui travaillent avec nous en tant que clients pour qu’on les motive et qu’on leur propose une stratégie d’innovation pertinente.

APP – De quelle manière ?

Karima EL HAKIM – En les introduisant auprès des grandes start-up de notre portefeuille et de notre réseau, fondé sur leurs problèmes et challenges d’innovation. C’est un réseau qui est très très riche et qui nous permet de connecter ces start-up africaines, prêtes par exemple à faire un pilote, avec un de nos partenaires en Europe.
Nous sommes ainsi partenaires de grandes marques comme L’Oréal, BNP Paribas, Chanel, Bacardi, Unicrédit, Barilla, Tetra Pack, la Caisse des Dépôts, etc.
Ce que nous essayons de faire et de promouvoir aussi avec les start-up, c’est leur bonne gouvernance. Car les start-up africaines ne sont bien souvent pas perçues comme matures et prêtes à vendre leurs services sur des « marchés développés ».

EN SAVOIR PLUS :
www.pnptc.com

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