Dr Martine LANDON RAUDE : « L’Afrique a tout intérêt à continuer de fonder sa souveraineté alimentaire sur la disponibilité des espèces halieutiques »
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Une contribution de Mme Martine LANDON RAUDE
Ingénieur et Docteur en physique
Fondatrice de « The Landon Company »
Cofondatrice de ConseilMaPme.com (Paris)
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Confrontés à des défis alimentaires toujours plus prégnants, tous les pays, et notamment en Afrique, ont nécessité de se positionner dans le secteur des biotechnologies dites « bleues », considérant les milieux aquatiques, non seulement marins mais aussi dulcicoles, pour valoriser de manière durable des espèces animales, végétales et microbiennes depuis leur élevage pour des productions aquacoles destinées à la consommation humaine, et jusqu’à leurs métabolites d’intérêt pour les secteurs pharmaceutiques, nutraceutiques et cosmétiques.
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L’avancée des biotechnologies :
des « classiques » aux « moléculaires »
L’avancée des biotechnologies :
des « classiques » aux « moléculaires »
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Ces productions biotechnologiques aquatiques sont en pleine expansion, simultanément au déclin des productions halieutiques, avec d’une part l’objectif d’assouvir les besoins croissants de l’humanité en termes de protéines et métabolites, d’autre part afin de réduire la pression sur les écosystèmes et les populations naturelles marines et dulcicoles qui sont affectées dans toutes les régions du monde par des dérèglements climatiques et de nombreux types de pollutions.
Les productions aquacoles ont été initialement basées sur des biotechnologies « classiques » concernant essentiellement des connaissances relatives à la biologie des espèces, leur reproduction et leur élevage ou culture.
Les nombreux problèmes qui ont rapidement et massivement affecté ces productions, en particulier les maladies infectieuses, ont conduit au développement et l’incorporation de biotechnologies modernes dites « moléculaires » pour le diagnostic moléculaire des maladies, la production biotechnologique de vaccins, l’amélioration génétique assistée par marqueurs moléculaires pour l’obtention de souches résistantes, etc.
L’ultime évolution dans le secteur des « biotechnologies bleues » repose sur l’incorporation de technologies moléculaires les plus récentes, connues comme « OMICs », qui concernent la génomique, la transcriptomique, la protéomique et la métabolomique, non seulement au niveau d’une espèce, mais aussi de populations d’espèces, notamment microbiennes (métagénomique, métatranscriptomique, métaproteomique et métamétabolomique).
Les technologies de séquençage massif d’ADNs et d’ARNs et les technologies de spectrométrie de masse, notamment de type MALDI TOF/TOF, deviennent routinières pour identifier et caractériser de nouveaux agents pathogènes, caractériser et analyser l’expression de gènes d’intérêt, identifier et purifier des métabolites antimicrobiens d’intérêt pour l’aquaculture ou pour les secteurs pharmaceutiques, nutraceutiques et cosmétiques
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Priorité à la formation
de scientifiques et de techniciens
Priorité à la formation
de scientifiques et de techniciens
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Il est extrêmement utile de souligner qu’un pays intéressé par les « biotechnologies bleues » peut facilement se positionner de manière globale, c’est-à-dire depuis les biotechnologies classiques reposant sur la biologie jusqu’aux biotechnologies moléculaires « OMICs » dans la mesure où les équipements sont relativement peu onéreux, notamment par rapport aux coûts d’équipements pour d’autres types d’activités. L’effort d’un pays intéressé par les « biotechnologies bleues » doit donc se focaliser sur la formation de jeunes scientifiques et de techniciens en biologie marine et dulcicole avec des spécialisations en biotechnologies moléculaires « OMICs ».
De telles formations et spécialisations nécessitent que le pays intéressé par les « biotechnologies bleues » établisse, initialement des relations avec des entités privées prestataires de tels services pour des transferts rapides et complets de « paquets biotechnologiques », et ultérieurement des collaborations avec des entités publiques concernées par des thèmes spécifiques de recherches scientifiques.
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Des transferts rapides et complets
de « paquets de biotechnologies bleues »
Des transferts rapides et complets
de « paquets de biotechnologies bleues »
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L’alliance de « The Landon Company » avec les entreprises latino-américaines IncaBiotec, Concepto azul et VisionBiotec (LC-IB-CA-VB) a permis de mettre en place une entité privée prestataire de tels services pour des transferts rapides et complets de « paquets de biotechnologies bleues », notamment pour des pays africains.
Il convient de souligner que de très nombreux investissements, par le biais de diverses institutions comme la Banque mondiale, ont été réalisés en Afrique pour le développement d’activités aquacoles, en particulier dulcicoles, mais leur succès, leur productivité, leur rentabilité et leur pérennité ont été contrariés ou annihilés en raison du manque de capacités biotechnologiques locales, en termes d’équipements et de personnel, pour éviter ou résoudre les problèmes technologiques.
Notre alliance (LC-IB-CA-VB) a une trentaine d’années d’expérience, non seulement en Amérique latine mais aussi en Asie, Europe et Afrique, incluant des activités de recherche scientifique, avec des dizaines de projets de recherche financés par des institutions publiques ou privées, des activités de services allant de la création de laboratoires biotechnologiques de pointe et d’unités de productions aquacoles jusqu’à des analyses moléculaires extrêmement diverses, des activités de production allant de micro-organismes probiotiques, de kits de diagnostics, de souches améliorées génétiquement jusqu’à toutes les étapes de la chaîne d’élevage, de transformation et de commercialisation de productions aquacoles.
Par ailleurs notre alliance (LC-IB-CA-VB) a une très large expérience en formation et spécialisation de personnel allant de formations doctorales et Master jusqu’à la formation de techniciens et d’ouvriers, et ce en français, anglais et espagnol.
Avec une population en croissance significative, l’Afrique a tout intérêt à continuer de fonder sa souveraineté alimentaire sur la disponibilité des espèces halieutiques.
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Supprimer les aléas de l’élevage
et bien gérer les déchets
Supprimer les aléas de l’élevage
et bien gérer les déchets
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Dès lors s’impose le développement d’espèces au sein de bassins d’élevages situés sur terre et dont on peut, de manière fiable, contrôler l’évolution de la santé des individus à chaque instant. C’est la voie que nous avons choisie en proposant la réalisation d’infrastructures terrestres de plusieurs bassins dont le nombre finalement relève plus du budget d’investissement que de la faisabilité.
L’originalité du projet réside dans deux aspects : nous formons de jeunes biologistes issus du pays aux biotechnologies aquacoles dites OMIC’S dans notre propre centre de formation et nous accompagnons l’équipe pendant trois années pleines pour asseoir définitivement la transition et le transfert de technologies.
Ce futur staff apprend à nos côtés ce que nous avons expérimenté, appris et mis en place avec une constante évolution. Tous les gérants de fermes aquacoles savent, pour l’avoir expérimenté, que les maladies sont également possibles au niveau des élevages même terrestres, et que perdre un élevage en moins de deux heures est du déjà-vu. Contrôler les agents pathogènes, améliorer la génétique, la mise en place de marqueurs immunitaires pour supprimer les aléas de l’élevage font partie des orientations préconisées.
Bon nombre d’élevages utilisent la farine de poisson en guise d’intrants, ce qui revient à utiliser une matière première dont le coût est excessif puisqu’il pourrait être, lui-même consommé. Il est donc nécessaire de produire une formulation d’aliments propres pour l’élevage et dont le coût reste totalement maîtrisé.
Comme tout élevage sur terre ou en pleine mer, les effluents ont un impact fort sur l’environnement d’où une nouvelle raison de produire plutôt en bassins sous contrôle qu’en pleine mer. La gestion des déchets qui en incombe fait partie des points cruciaux d’un élevage sur terre.
Mais il y a déchets et déchets : parmi eux les coproduits qui peuvent être valorisés jusqu’à devenir un produit à forte valeur ajoutée ; de même, les déchets sont exploitables pour répondre à une demande forte en engrais agricoles. Peu d’agriculteurs ont les moyens d’acheter des engrais, or ici il y a moyen d’exploiter un déchet pour en faire finalement un produit intrant dans un autre secteur d’activité. En Bretagne au siècle dernier, les paysans utilisaient la paille servant de litière aux animaux, mêlée à l’urine et les excréments des animaux pour être répandus sur les champs, l’azote libéré enrichissait la terre. Ici, nous sommes dans le même cas de figure : il s’agit d’un cercle vertueux d’utilisation de chaque produit au profit d’un autre, il s’agit d’aquaponie.
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Transformer sur place
les produits halieutiques
Transformer sur place
les produits halieutiques
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La touche finale reste pour beaucoup de pays, la transformation sur place du produit. Là encore une construction d’usine de transformations biotechnologiques des produits halieutiques, permet l’obtention d’un produit final d’une qualité exceptionnelle, digne des plus belles tables de restauration. De nombreux sous-produits tels que les huiles de poissons sont aussi importants et peuvent être obtenues via une transformation biotechnologique.
Les biotechnologies constituent un vaste monde dont l’ampleur se dévoile chaque jour. Intégrer les biotechnologies dans une réflexion stratégique de développement d’une filière halieutique est nécessaire pour intégrer tous les éléments qui font assurer et constituer un développement durable et respectueux de la biodiversité et de la mer.
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INSCRIPTIONS OUVERTES À LA Ve CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS (CMAAP 5) le 6 octobre à 17 h. : « La Francophonie économique peut-elle se relancer en Afrique ? »
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