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Dr Chaden DIYAB : « Entre la France et l’Égypte, le transfert de technologie devient un outil diplomatique de premier ordre »

3 mai 2025
Dr Chaden DIYAB : « Entre la France et l'Égypte, le transfert de technologie devient un outil diplomatique de premier ordre »
Dr Chaden DIYAB. Photo © DR – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.
De Napoléon Bonaparte à… Emmanuel Macron, la relation entre la France et l’Égypte continue de se fonder notamment sur une composante savante qui ne s’est jamais démentie. La récente rencontre entre les présidents des deux pays, en favorisant la coopération technologique, en fournit une nouvelle illustration.

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Une contribution du Dr. Chaden DIYAB
Experte internationale auprès de l’Union européenne, Formatrice spécialisée en environnement et développement durable en France

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À l’heure des crises multiples – de la guerre à Gaza aux bouleversements climatiques, en passant par les défis énergétiques et l’exigence croissante de justice – la récente visite du président français Emmanuel Macron en Égypte (6 au 8 avril) revêt une dimension toute particulière.

Cette visite ne saurait être réduite à une simple démarche protocolaire  : elle constitue un message diplomatique fort, reflétant la profondeur des relations historiques entre la France et l’Égypte, ainsi qu’une volonté politique renouvelée de revitaliser ce partenariat à la hauteur des enjeux actuels et des aspirations futures.

La scène du président Macron marchant côte à côte avec le président égyptien dans les rues du Caire ne fut pas une simple image médiatique  ; elle portait en elle un message profondément humain et historique. À une époque marquée par les troubles mondiaux et les crises entrelacées, ce geste nous rappelle que la paix ne se construit pas uniquement dans les salles closes, mais aussi sur le terrain, entre les peuples, à travers la rencontre, la confiance et la compréhension mutuelle.

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De l’éducation à la technologie :
les clés d’une diplomatie intelligente


La diplomatie contemporaine s’exerce aujourd’hui à travers des canaux non conventionnels : l’éducation, la recherche scientifique, l’innovation technologique. Et cela, la France l’a bien compris dans sa relation avec l’Égypte. Une relation entamée il y a plusieurs siècles avec la campagne de Bonaparte, qui emmena avec elle des savants, une imprimerie, et donna lieu, entre 1809 et 1829, à la publication de l’œuvre encyclopédique « Description de l’Égypte ». Ce moment historique ne fut pas seulement militaire, mais aussi le point de départ d’un dialogue intellectuel et culturel dont l’écho se fait encore entendre aujourd’hui.

Bonaparte faisant grâce aux révoltés du Caire, le 23 octobre 1798. Tableau de Pierre-Narcisse Guérin (1774–1833). Photo © Wikidata. – CLIQUER SUR L’IMAGE POUR L’AGRANDIR.

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Ce pont civilisationnel s’est renforcé au temps de Mohamed Ali Pacha avec les missions éducatives envoyées en France, parmi lesquelles celle de Rifa’a al-Tahtawi. Ce dernier, revenu de Paris avec son ouvrage « L’Or de Paris », y relate ses observations sur la société française, s’ouvrant aux valeurs de liberté, d’éducation et de citoyenneté, et préparant ainsi le terrain pour une renaissance intellectuelle en Égypte.

Au XXIe siècle, cette relation se manifeste par la présence d’écoles françaises en Égypte, par la coopération universitaire, et par les bourses d’échange qui permettent à de nombreux étudiants égyptiens de poursuivre leurs études en France. La langue française, dans ce contexte, n’est pas qu’un outil académique, elle est un pont culturel et cognitif vers un horizon intellectuel global.

Des figures comme Taha Hussein, Ahmed Chawki ou Tawfiq al-Hakim n’ont pas été que des piliers de la littérature arabe, ils furent aussi les visages éclatants de ce dialogue historique entre l’arabe et le français, entre le Nil et la Seine.

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L’hydrogène vert : du Caire à Paris,
une passerelle vers l’avenir


Face aux défis énergétiques, accentués par les tensions géopolitiques et le changement climatique, l’Égypte joue un rôle clé dans la transition vers les énergies propres.

Le Conseil des ministres égyptien a récemment approuvé la création du Conseil national pour l’hydrogène vert et ses dérivés : une initiative ambitieuse visant à faire de l’Égypte un pôle régional de production et d’exportation de cette énergie du futur.

La France, forte de son expertise en technologies vertes et en recherche scientifique, est un partenaire stratégique naturel dans cette transition. Cette coopération bilatérale ouvre la voie à un véritable transfert de savoir-faire, permettant à l’Égypte de se positionner comme trait d’union entre l’Europe et l’Afrique dans le cadre de projets énergétiques stratégiques.

Ce partenariat ne lie pas seulement Le Caire à Paris, il donne également à l’Égypte un accès privilégié au continent africain. L’Égypte peut ainsi jouer un rôle d’intermédiaire entre les technologies européennes et les besoins du Sud. Le transfert de technologie devient ici un outil diplomatique de premier ordre, promouvant le développement et réhabilitant le principe de justice climatique.

Nous avons là une opportunité unique de redéfinir la relation franco-égyptienne autour d’un projet commun d’indépendance énergétique, de développement durable et de paix réelle – un projet fondé non seulement sur l’investissement, mais aussi sur la confiance, l’intégration et le respect des visions souveraines de chaque pays.

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Pas de stabilité sans justice, pas
de développement sans partenariat équitable

Dans un monde en pleine mutation géopolitique et environnementale, il devient impératif de repenser les relations internationales à travers le prisme du dialogue scientifique et de la coopération technologique, et non plus uniquement à travers les équilibres politiques classiques.

Aujourd’hui, le partenariat franco-égyptien peut incarner un modèle de diplomatie intelligente fondée sur le savoir, l’échange de compétences et le transfert de technologie au service de la justice et de la dignité humaine.

L’avenir ne se bâtit pas uniquement sur des accords, mais sur des valeurs : l’équité, l’innovation éthique et la coopération durable. C’est pourquoi renforcer le dialogue scientifique et technologique entre la France et l’Égypte constitue une clé essentielle pour une stabilité authentique, à la fois sensible aux aspirations des peuples et capable de répondre aux défis actuels, de l’énergie verte à l’éducation et à l’innovation écologique.

C’est dans ce cadre que les déclarations du président Emmanuel Macron, appelant à un cessez-le-feu à Gaza, trouvent un écho particulier, en résonance avec la position égyptienne condamnant les massacres contre les civils, et plaidant pour une trêve humanitaire globale et un arrêt immédiat de la violence.

Car il ne saurait y avoir de paix véritable sans reconnaissance de l’injustice, sans courage politique pour dire la vérité sur ce qui se passe à Gaza. Une paix durable ne peut être qu’une paix juste, équitable et inclusive.

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Construire un avenir commun
sur la connaissance partagée

Dans cette optique, établir des réseaux de coopération scientifique et technologique, garantir un véritable transfert d’expertise, et assurer l’égalité des chances dans l’accès à l’éducation et à la recherche ne sont plus des options, mais une nécessité pour façonner un avenir commun.

La relation entre la France et l’Égypte, forte de son long passé et de ses institutions éducatives et culturelles dynamiques, peut inspirer un nouveau modèle de relations internationales.

Un modèle où la transmission du savoir, l’autonomisation des jeunes, la coopération académique et scientifique deviennent les piliers d’un monde plus équitable et plus durable.

Ce modèle constitue également un pont culturel entre l’Orient et l’Occident, fondé sur la reconnaissance mutuelle, non comme un simple échange culturel, mais comme une valeur fondatrice de la paix. Connaître l’autre, dans sa langue, son histoire et sa civilisation, n’est pas un luxe intellectuel, mais une exigence éthique pour un dialogue équilibré et responsable.

En ces temps de crises et de fractures, cette connaissance mutuelle entre les deux rives de la Méditerranée devient la base d’un avenir qui unit au lieu de diviser, qui construit au lieu d’exclure.

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RÉSERVEZ LA DATE !

LA XVIIIe CONFÉRENCE DES AMBASSADEURS AFRICAINS DE PARIS (CAAP 18) se tiendra le MERCREDI 21 MAI 2025, à partir de 17 h, au Conseil supérieur du Notariat, 60 boulevard de La Tour-Maubourg, 75007 Paris, sur le thème :

« QUELS SONT LES AVANTAGES DE L’OHADA*
POUR LES 17 PAYS ADHÉRENTS D’AFRIQUE ? »

Avec la participation au panel de :
S. E. M. Ahmad MAKAILA
, Ambassadeur du TCHAD.
M. Mohamed TOUKABRI, Conseiller politique, Ambassade de TUNISIE
Mme Juliette ESNAU, Diplomate, Chargée de l’OHADA au MEAE
Maître Charles-Stéphane MARCHIANI, Avocat au Barreau de Paris, (Réseau KIMIA avocats), Secrétaire général des Rendez-Vous d’Afrique(s)
M. Alfred MIGNOT, Producteur des CAAP, Directeur fondateur de AfricaPresse.Paris
NB - Le panel est en cours de finalisation.
> Et la présence confirmée de S. E. M. Isaie KUBWAYO,
Ambassadeur du BURUNDI.
NB - Le panel est en cours de finalisation.

* L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) est une organisation intergouvernementale créée le 17 octobre 1993 à Port-Louis (Île Maurice) par le Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique. Elle regroupe aujourd’hui 17 États membres, principalement d’Afrique francophone, et vise à harmoniser le droit des affaires pour garantir la sécurité juridique et judiciaire, stimuler les investissements et favoriser le développement économique en Afrique

>>> Candidats panélistes experts et entreprises sponsors souhaitant participer, faites-vous connaître auprès de : contact@africapresse.paris

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