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Denis DESCHAMPS (DG CPCCAF) pour un « soft-power » francophone rénové, s’inspirant aussi de l’Afrique et du secteur privé

28 janvier 2023
Denis DESCHAMPS (DG CPCCAF) pour un « soft-power » francophone rénové, s'inspirant aussi de l'Afrique et du secteur privé
Dans le cadre d’un Atelier* sur le « soft power » francophone (SPF) au service de la relation euro-africaine, et rebondissant sur la synthèse produite par l’appli d’Intelligence Artificielle ChatGPT, la CPCCAF a partagé les solutions qu’elle propose face aux nombreux défis euro-africains du moment. Voici donc un texte hybride, co-produit par l’homme et une machine IA…

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Une contribution de Denis DESCHAMPS
Délégué général de la CPCCAF
Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-mer (ASOM)

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[Ce texte se lit ainsi :
 en caractères italiques gras : le point synthétique de Chat GPT ;
– en caractères romain et gras : le point de vue de la CPCCAF]

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« Le "soft power" est la capacité d’une nation ou d’une culture à influencer les attitudes et les comportements des autres par l’attraction et l’exemple de ses idées, de ses valeurs et de sa culture, plutôt que par la force militaire ou l’argent. »

Ainsi, le soft-power ce n’est pas autre chose que l’influence, par rapport à laquelle on s’interroge généralement sur son impact réel quand on ne parvient pas à en tirer profit. De ce point de vue, on peut ainsi dire que l’Afrique anglophone exerce un soft-power plus attractif et sans doute beaucoup plus communicant que l’Afrique francophone, quand bien même le Ghana et le Nigeria ne constituent pas nécessairement des modèles de développement économique plus aboutis que le Bénin ou la Côte d’Ivoire.

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« Promouvoir le soft-power francophone signifie donc mettre en avant la langue française et la culture francophone dans le monde, afin de les rendre attrayantes pour les autres pays et cultures. »

Tirant parti de cela, il convient donc de songer à constituer un véritable media d’influence francophone, vraisemblablement mieux adapté que TV5 Monde ou France24 ne le sont aujourd’hui, parce qu’il donnerait la parole aux Africains, aux diasporas (« afro-descendants » présents en France), et également au secteur privé, qui doit pouvoir témoigner de ses réussites.
Autrement dit, il faudrait mieux faire remonter des témoignages du terrain, moyennant des prises vidéos faites sur le continent et en France, pour pouvoir les diffuser auprès d’une audience africaine réceptive, qui n’entend plus recevoir – et, osons l’écrire : subir – la bonne parole « autorisée » de journalistes parisiens et experts de plateaux télé.

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« Il existe plusieurs façons de promouvoir le soft power francophone :

1. « En investissant dans l’enseignement de la langue française à l’étranger, en créant par exemple des instituts de langue ou en offrant des bourses pour étudier en France ».

À cela, on peut ajouter qu’il faut impérativement promouvoir la pratique du « français des affaires », qui correspond à une vraie demande et une vraie nécessité pour la vie économique. Les commerciaux, mais également les personnels de santé ou des centres d’appels ont ainsi, parmi beaucoup d’autres catégories de professionnels, besoin de renforcer leurs compétences pour adresser un public français ou bien qui pratique le français dans le cadre notamment d’échanges régionaux inter-États en Afrique.

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2. « En soutenant la diffusion de la culture francophone à travers le monde, par exemple en organisant des festivals de musique ou en encourageant les échanges artistiques et culturels. »

De ce point de vue, il faut tout mettre en œuvre pour développer la culture numérique francophone sur tous les supports, et particulièrement dans le Metaverse qui devrait prendre bientôt de l’ampleur. L’Afrique peut alors constituer un moteur dans ce domaine, avec les nombreuses créations audiovisuelles qui voient le jour maintenant, par exemple en Côte d’Ivoire.

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3. « En mettant en avant les réalisations et les innovations de la France et des pays francophones, par exemple en organisant des expositions ou en parlant de ces sujets dans les médias internationaux. »

Il convient ainsi de mettre en lumière les réussites francophones dans le domaine de la « Tech », qui sont indéniables (pour preuve, la participation des entreprises françaises au CES de Las Vegas) et viennent de plus en plus du continent africain, qui inspire les opérateurs du nord, par exemple dans le domaine du paiement mobile.

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4. « En jouant un rôle actif sur la scène internationale, en défendant les valeurs et les intérêts de la francophonie et en contribuant à la résolution de conflits et de problèmes internationaux. »

Il faut voir là le rôle éminent de la diplomatie française et aussi d’organisations multilatérales comme l’OIF – Organisation internationale de la francophonie, qui porte cette mission à bras le corps, avec le peu de moyens dont elle dispose. On précisera en effet qu’il s’agit de défendre, autant que possible, l’usage du français dans des institutions comme la Commission européenne (aujourd’hui, seulement 3 % des textes communautaires sont en français) ou, par exemple, dans le cadre des travaux de la Chambre de commerce internationale (ICC)… étant entendu par ailleurs que la Francophonie ne s’oppose aucunement au Commonwealth, mais que le sentiment d’un monolinguisme obligé (et de fait anglophone) n’est souhaitable pour personne.

Une vue de la salle. © AM/APP

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5. « En encourageant les échanges et les collaborations entre les pays francophones et d’autres nations, par exemple en organisant des programmes de coopération ou en encourageant le tourisme et les échanges économiques ».

Depuis sa création à Dakar en 1973, c’est là l’objet même de la CPCCAF – Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones, qui promeut inlassablement le rôle éminent du secteur privé (et des structures qui accompagnent les entreprises) dans le développement économique africain.

La CPCCAF représente en effet le secteur privé africain (et francophone), en lien notamment avec d’autres organisations-partenaires, comme le CIAN – Conseil des investisseurs français en Afrique – et l’Alliance des patronats francophones, ou encore l’EBCAM (European business council for Africa), qui représente le secteur privé européen : elle défend et met ainsi en œuvre volontairement un modèle européen-africain de coopération pour le développement et le partenariat économique francophone, élaboré par le secteur privé, pour le secteur privé, qui passe par l’intervention de structures et organisations au plus près du terrain, qui sont à même d’identifier les attentes et besoins des entreprises.

En effet, les entreprises présentes ou implantées en Afrique savent le plus souvent ce qui leur est nécessaire pour développer leur activité et assurer leur croissance, y compris à l’international : le secteur privé doit donc pouvoir être systématiquement associé aux différentes initiatives prises par ces organisations intermédiaires (comme les chambres consulaires) qui agissent en lien avec les pouvoirs publics pour contribuer à la facilitation des affaires et donc à la formalisation du tissu économique africain.

C’est pourquoi le dialogue public–privé, qui est absolument nécessaire pour le développement, doit aussi s’accompagner d’un partenariat privé-privé passant par cet indispensable renforcement préalable des corps intermédiaires (organisations représentatives des entreprises), que la CPCCAF met en œuvre dans les actions qu’elle mène avec le soutien des bailleurs du développement et de ses partenaires internationaux et français.

* Cet atelier sur le « soft power » s’est tenu lors de deux journées « Afrique, Europe et France : réalités d’aujourd’hui, promesses de demain », organisées les 9 et 10 janvier 2023 à Paris-La Défense par l’École des Hautes études internationales et politiques (HEIP) avec l’Académie des Sciences d’Outre-Mer (ASOM) et la Revue politique et parlementaire (RPP), en partenariat avec AfricaPresse.Paris et Radio Orient, ainsi que la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF).

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DE NOTRE CMAAP 6 du 9 novembre 2022

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Une vue de la salle pendant la conférence. © Frederic Reglain

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