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Dalida INYONGO, Cheffe du TerNoir, à Paris : « Il faut vivre de ses passions et la mienne, c’est la cuisine ! »
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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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APP – Parlez-nous d’abord de votre parcours, Cheffe...
Dalida INYONGO – Je suis originaire de LA RDC et j’ai grandi à Kinshasa. Mon papa est de la tribu des Mongo, installée sur l’équateur, et ma maman du Bandudu, mais ils résident aujourd’hui en Belgique. Moi-même, je suis Belge d’adoption, mais je suis installée depuis un an à Paris, où j’ai ouvert ce « Comptoir gourmand » le 14 septembre 2020, au cœur de l’une des capitales de la gastronomie.
Un beau challenge ! Nous sommes ouverts en semaine tous les jours de 12 h à 18 h, mais pas le soir ni le week-end. C’est un choix personnel et ça marche bien ! Nous avons inventé cette appellation de « TerNoir » pour évoquer à la fois le Continent noir et le terroir, synonyme d’une nourriture chaleureuse et généreuse.
APP – D’où vous vient cette passion pour la cuisine ?
Dalida INYONGO – C’est inné ! Moi, je n’ai pas fait du tout d’études de cuisine, mais des études de communication, et j’ai travaillé dans ce que l’on appelle communément « la Com ».
Mais, pour apprécier vraiment sa vie, je trouve qu’il faut vivre de ses passions et ne pas se lever le matin pour aller à contrecœur au boulot. J’ai cette chance inouïe. Moi, je suis heureuse de me lever tous les matins pour aller faire ma cuisine, ce n’est pas comme si j’allais bosser car c’est une véritable passion : je dors cuisine, je rêve cuisine...
Mon autre passion, c’est le golf, mais en réalité toute ma vie tourne autour de la cuisine et des petits plats à concevoir, à préparer, à mijoter pour avoir le plaisir de les partager.
APP – Comment qualifier votre établissement, le TerNoir ?
APP – Dalida INYONGO – TerNoir, c’est un comptoir gourmand, un lieu chaleureux et convivial où les clients se sentent vraiment « comme à la maison » et deviennent des habitués. Je crois avoir un bon contact et un caractère qui met les gens à l’aise. Je vous donne un seul exemple : si l’on me demande quelques légumes en plus, je les sers avec plaisir s’il en reste dans la casserole en cuisine et je ne compte pas de supplément, comme dans tant de restaurants réputés... Vous en avez fait l’expérience avec les bananes plantain :)
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« Mon Afro-burger
a beaucoup de succès ! »
« Mon Afro-burger
a beaucoup de succès ! »
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APP – C’est un restaurant typiquement africain ?
Dalida INYONGO – Ici, j’ai voulu faire en réalité un mixte de deux cultures qui se rejoignent : de l’Afrique et des Caraïbes. J’ai beaucoup voyagé et j’ai toujours remarqué que, sur ces îles lointaines des Antilles, la base culinaire est la même que chez nous. D’autant plus que les premiers habitants sont venus d’Afrique, avec leur culture culinaire qu’ils ont dû adapter à la terre qui les accueillait ou, parfois, à la terre où ils étaient déportés. Voilà la réalité qu’on ne peut occulter.
Dalida INYONGO : « J’ai mis à la carte quelques spécialités du « pays de la Teranga… » © BF
Dans la culture africaine, en Afrique noire, on mange et quand je dis « on mange », on ne s’évertue pas à faire des entrées ou des desserts, on mange tout simplement... Et c’est en général copieux, appétissant et convivial car on retrouve en parallèle des sauces, des boissons marinées, des acras, plein de petites choses travaillées et délicieuses qui accommodent le plat choisi.
APP – Quelles sont vos spécialités « maison » ?
Dalida INYONGO – Comme il y a beaucoup de Sénégalais à Paris et que beaucoup de Français connaissent et aiment le Sénégal, j’ai mis bien entendu à la carte quelques spécialités du « pays de la Teranga » comme le poulet Yassa, un grand classique, ou le Mafé de poulet qui est aussi un des plats principaux de mon pays, la RDC. Chez moi, au Congo Kin, le plat typique, c’est le poulet à la moambe qui s’accompagne de saka-saka, feuilles de manioc pilées au jus de noix de coco. Je le fais aussi.
Mais comme ce comptoir gourmand est aussi consacré à la cuisine caribéenne, je propose le « petit panier créole », qui marche très bien. Il est constitué d’un mixte d’acras de morue, samosas, poulet parfumé, accompagné d’une salade aux avocats et cœurs de palmier. Et, pour les végétariens, il y a le Colombo végétarien, un mélange de toutes les épices qui donnent la saveur aux légumes (carottes, courgettes, poivrons), aux viandes comme aux poissons : il y a du curcumin, du cumin, du curry, de la coriandre, du gingembre...
APP – Mais vous aimez bien aussi la cuisine française… comment est votre blanquette ?
Dalida INYONGO – « Ma blanquette est bonne », selon la réplique bien connue d’un célèbre film. C’est une blanquette revisitée à l’africaine, avec bien des épices. Elle est aussi appréciée par quelques personnalités africaines ou amoureux de l’Afrique qui se retrouvent parfois dans notre salle à l’étage, pour discuter affaires.
APP – Sur votre carte, je vois également un Afro-burger prometteur...
Dalida INYONGO – C’est une libre adaptation d’un plat qui a la réputation d’être « branché ». C’est une viande hachée de pur bœuf, mélangée à ma façon avec des épices et des herbes, avec une pointe d’oignons rouges, une sauce mayonnaise retravaillée et épicée, dont j’ai piqué la recette à ma belle-mère, et je le sers avec des bananes plantain – les fameux alocos bien connus en Côte d’Ivoire notamment – aux éclats de fleur de sel. C’est unique et mon Afro-burger a beaucoup de succès !
EN SAVOIR PLUS ET RÉSERVER
Le « TerNoir »
www.ternoir.fr
3, rue de Mulhouse – 75002 Paris
Tél. : 01 73 71 39 44
Sur Instagram : ternoir_comptoirgourmand
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