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Création d’une fédération du Maghreb pour promouvoir les partenariats entre universités

Maroc - Maghreb | 20 juin 2010 | src.Magharebia
Création d'une fédération du Maghreb pour promouvoir les partenariats entre universités
Rabat -

Des personnels universitaires de l’ensemble du Maghreb se sont réunis à Rabat début juin pour mettre en place une fédération qui favorisera les consultations au plan régional et stimulera la coopération scientifique. Cette fédération travaillera à mettre en place un système universitaire maghrébin unifié, qui favorisera la compétitivité entre ses institutions partenaires et permettra à terme d’harmoniser les programmes entre les différents pays.

Photo ci-dessus : Les participants à la conférence des universités du Maghreb, arborant leurs enseignes nationales © Siham Ali


Cette instance représentera également le Maghreb lors des réunions internationales, a indiqué le secrétaire général de l’Union nationale de l’enseignement supérieur du Maroc, Muhammed Derouiche, lors de cette réunion de deux jours qui s’est achevée le 5 juin.

Il a expliqué que cette instance aidera à développer la recherche scientifique au Maghreb, une région qui n’a pas su suivre le rythme de l’évolution mondiale en la matière.

« Le développement scientifique doit être un choix stratégique sur la voie du développement économique de la région, dans un monde où les groupements régionaux et interrégionaux font partie des moyens actuels de servir les intérêts économiques », a expliqué Muhammed Derouiche.

« La promotion du développement scientifique requiert de meilleures conditions de travail pour les chercheurs, et le développement de méthodes et de structures de recherches adaptées », a-t-il ajouté.

La création d’une fédération destinée à faire valoir les préoccupations des universités du Maghreb est « importante », a souligné pour sa part Sami Aouadi, secrétaire général de l’Union générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunisie. « [La fédération] espère stimuler la recherche scientifique au Maghreb en intensifiant les efforts faits par les universités de la région », a-t-il ajouté.

Freiner l’exode des cerveaux

« Les pays du Maghreb doivent prendre la recherche scientifique au sérieux en accroissant le financement du secteur et en adoptant de nouvelles approches basées sur l’information, la concurrence, le développement technologique et la créativité », a-t-il expliqué à Magharebia. « Cela permettra d’atteindre la croissance économique tant attendue, ainsi que le développement régional durable et généralisé. »

Abdelmalek Rahmani, le coordinateur national du Conseil national des professeurs d’université en Algérie, a tenu des propos dans le même esprit : « Les pays du Maghreb doivent capitaliser sur leurs ressources humaines, avec leur richesse de potentiel et leurs compétences ».

L’exode des cerveaux est une autre problème majeur sur lequel cette fédération doit se pencher, a expliqué Hamid Ahmed Abou Sbae, secrétaire général du syndicat de l’enseignement supérieur en Libye. Cette nouvelle fédération devra développer une stratégie commune avec l’Organisation arabe du travail pour mettre un frein à l’émigration de l’élite scientifique du Maghreb, a-t-il précisé.

Un pas de plus vers l’UMA ?

La création de cette fédération est une autre étape vers l’unification du Maghreb, ont affirmé certains des représentants des universités.

« Toute initiative qui rassemble les pays du Maghreb autour d’un objectif commun doit être applaudie », a expliqué Said Saaddine, professeur à la Faculté Mohammedia de science et de technologie.

Mais pour le sociologue Ali Chaabani, si cette fédération est une bonne initiative, elle pourrait ne pas apporter une contribution majeure à l’intégration du grand Maghreb.

« Les enseignants peuvent assurer la coordination entre eux parce qu’ils ne sont pas impliqués en politique. Mais le climat général pourrait avoir une incidence sur la manière dont cette union se développera », a-t-il ajouté.

Et de conclure : « Il y a des raisons d’espérer, parce qu’ils ne peuvent faire échouer des activités de ce type. C’est un pas en avant important. »

Siham Ali pour Magharebia
Rabat, 13 juin 2010


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