Wamkele MENE, SG ZLECA : « La volonté politique et l’obligation légale demeurent : nous le ferons, nous mettrons en œuvre cet accord ! »
ou pas ? Faut-il poursuivre le lancement de l’accord ou attendre la fin de l’épidémie ?
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Un article de Louise THEWYS, journaliste-stagiaire EFJ-Bordeaux
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« Trente-deux pays africains ont fermé leurs frontières » pour freiner la propagation de la pandémie, relève tout d’abord Wamkele MENE, Secrétaire général de la ZLECA, lors d’une visioconférence organisée autour de cette thématique par Africa CEO Forum, jeudi 11 juin . Certains pays sont encore en confinement, d’autres ont mis en place des restrictions importantes, allant de la fermeture des magasins non essentiels jusqu’au couvre-feu.
Ce contexte a bien sûr fortement diminué l’activité commerciale, en Afrique comme ailleurs dans le monde.
Ainsi, il n’aurait donc pas été « crédible de poursuivre le programme » initial, commence par affirmer sans ambages Wamkele Mene. Mais en fait, on sait bien que si la pandémie impacte négativement l’avancée du projet ZLECA, elle n’est pas le seul obstacle, tant s’en faut. Pour avancer sur la voie du développement, l’Afrique – qui ne contribue qu’à hauteur de 1,6 % à la valeur ajoutée manufacturière mondiale – doit renforcer considérablement ses capacités industrielles et de transformation de ses matières premières.
Elle doit aussi devenir moins dépendante des approvisionnements extérieurs au Continent, ainsi que le relève Maher Jarmakani, CEO de Jagal, conglomérat nigérian du secteur de l’énergie.
« Développer le commerce africain »
La ZLECA a pour but « de développer le commerce africain », insiste le secrétaire général. Cela permettra d’assurer que tous les pays africains, grands comme petits, puissent se développer au niveau industriel. L’objectif fixé, rappelle-t-il, est que d’ici à quelques années, les taxes soient réduites à zéro sur 97 % des échanges commerciaux infra-africains.
Encore faudra-t-il, pour que cela soit possible, densifier les infrastructures de transport de marchandises à l’intérieur du continent, transports aujourd’hui bien plus onéreux que le déplacement de conteneurs de marchandises par voie maritime.
« Une opportunité unique »
Reste que les handicaps, pour nombreux qu’ils soient, ne révèlent qu’une partie de la réalité du Continent. Thierry Lacroix, managing director Africa de Onepoint, considère quant à lui que l’épisode de la pandémie peut être considéré comme « une opportunité unique » pour « configurer les changements d’approvisionnement » en Afrique, pour repenser et « remodeler le modèle économique africain ».
Selon lui, il est clair que l’accord de la ZLECA va permettre de créer un « commerce continental unique pour les biens et les services » et de « développer le commerce intra-africain » (50 % d’ici 2030) et enfin, d’« améliorer la compétitivité » tout en supportant la transformation économique.
Une numérisation inévitable
Cette transformation passe à l’évidence par la numérisation du commerce. Par exemple, lorsque des marchandises sont envoyées d’une partie de l’Afrique à une autre, des « règles d’origines » doivent être vérifiées. « Nous allons donc créer une plateforme de commerce numérique », annonce Wamkele Mene.
Effet bénéfique secondaire attendu : la plateforme pourra s’avérer attractive pour les jeunes novateurs et entrepreneurs africains, qui donc s’impliqueront davantage dans leur contribution à la concrétisation de l’accord.
C’est en tout cas la conviction de Wamkele Mene, qui a conclu la visioconférence par cette affirmation forte : « La volonté politique demeure, l’obligation légale demeure. Nous le ferons, nous mettrons en œuvre cet accord ».
À ce jour, les 54 pays africains ont signé l’accord de création de la ZLECA, et 30 l’ont déjà ratifié. La mise en œuvre effective de la ZLECA est désormais prévue pour janvier 2021. La ZLECA est aussi appelée African Continental Free Trade Area (AfCFTA)
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(Site d’information du gouvernement)
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