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Coumba Traoré, Secrétaire générale du Forum de Bamako : « Cette XXIe édition sera une force de propositions pour la Transition au Mali »

13 mai 2021
Coumba Traoré, Secrétaire générale du Forum de Bamako : « Cette XXIe édition sera une force de propositions pour la Transition au Mali »
Personnalité emblématique de la diaspora malienne de Paris et cheville ouvrière du Forum de Bamako, Coumba Traoré nous révèle les grandes lignes de la XXIe édition, qui se tiendra du 20 au 22 mai. Avec un discours d’ouverture du Premier ministre Moctar Ouane, et la participation d’une dizaine de ministres. Un événement pour le Mali !

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Propos recueillis par Bruno FANUCCHI pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse

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Le Forum de Bamako, dont la XXIe édition se tiendra du 20 au 22 mai, est un think tank original, sans équivalent en Afrique. Comment est né ce Forum que certains qualifient déjà de « petit Davos africain » ?

Coumba Traoré – Ce forum est l’idée pragmatique d’un homme entreprenant après une carrière réussie en Europe et aux Etats-Unis. Lorsqu’il est rentré définitivement au Mali pour devenir acteur du développement de son pays, Abdoullah Coulibaly a d’abord créé à Bamako l’Institut des Hautes Études du Management (IHEM). Avec pour ambition de former l’intelligentsia et les décideurs maliens et africains, selon une méthode qui lui est propre, à savoir le métissage des compétences.

Puis, une fois cette école créée, il a jugé nécessaire de mettre en place un outil de communication pour faire connaître au niveau continental et international l’IHEM, dont la vocation est de former sur place les cadres dont le pays a besoin pour se développer.

Le but était de donner une visibilité à l’IHEM et de créer un espace de haut niveau pour échanger sur les politiques de développement et les relations entre le Mali et le Continent ainsi qu’entre l’Afrique et le reste du monde. C’est ainsi qu’est né le Forum de Bamako en 2000, puis la fondation du Forum de Bamako en 2007, une structure de gestion autonome qui organise chaque année le Forum.

Son Président fondateur, Abdoullah Coulibaly, n’est-il pas devenu ainsi un personnage incontournable au Mali et même central dans la relation entre l’Afrique et l’Europe ?

Coumba Traoré – Oui. À la fois Malien et Panafricain, il a voulu – à travers le Forum de Bamako – nous donner un cadre pour réfléchir sur le développement du Continent et les ponts à construire pour un partenariat entre l’Afrique et le reste du monde, et notamment l’Europe.
Comme il aime à nous le dire, le brassage des civilisations a toujours créé de la richesse, on s’enrichit de la différence de l’autre, on apprend toujours de la diversité, celle des opinions comme celle des cultures ou des compétences. L’émigration en est un exemple. Au lieu de construire des murs, il faut construire des ponts. Nous devons, en effet, faire cause commune entre l’Europe et l’Afrique.

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« La marque de fabrique du Forum de Bamako,
c’est le métissage des compétences et des cultures »

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Quelles sont les spécificités de ce Forum unique en son genre ?

Coumba Traoré – Le Forum a toujours eu des intervenants de grande qualité faisant autorité au Sahel, et même dans toute l’Afrique, comme le Professeur Alioune Sall, Président de l’Institut des Futurs africains, Cheikh Tidiane Gadio, ancien patron de la diplomatie sénégalaise et désormais Vice-Président de l’Assemblée nationale du Sénégal et envoyé spécial de la Secrétaire générale de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) au Mali, ou le Professeur Abdel Rahamane Baba-Moussa, Secrétaire général de la Conférence de ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN). Ils seront de nouveau là cette année. Avec de nouvelles recrues de qualité qui viendront étoffer la « grande famille du Forum de Bamako ».

Mais la particularité du Forum, sa marque de fabrique, c’est vraiment le métissage des compétences et des cultures. Son originalité, c’est d’être organisé dans un esprit d’indépendance, avec une totale liberté de parole, mais loin des querelles politiques partisanes, comme dans une famille où l’on se dit tout.

Sa spécificité la plus récente est de s’inscrire dans la durée puisque nous avons fêté l’an passé nos 20 ans, sans aucune interruption, malgré les multiples crises sécuritaire, institutionnelle et sanitaire aujourd’hui, ni aucune altération de l’esprit initial. Ce qui fait que le Forum de Bamako est qualifié de manière affectueuse de « petit Davos de l’Afrique » et c’est, pour nous, une grande fierté.

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« La grande nouveauté cette année sera
la remise de Prix, dont un Prix d’excellence »

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Peut-on présenter le prochain Forum en quelques chiffres et quelles seront les innovations de cette XXIe édition ?

Coumba Traoré – Nous aurons cette année, dès le 19 mai, trois événements parallèles (side events) organisés avec nos partenaires traditionnels (RFI et le UNFPA), 11 panels et plus de 75 intervenants experts venant de toute l’Afrique, de l’Europe et même de Chine. Nous attendons plus de 800 participants.

Mais la grande nouveauté, c’est qu’il y aura une remise de Prix dès la cérémonie d’ouverture. Six Prix seront décernés, dont un Prix d’excellence de la Fondation du Forum de Bamako, au cours d’une cérémonie animée par Alain Foka de RFI, Didier Acouetey, président du Groupe AfricSearch, et Mme Ndeye Tabaski Diouck, directrice de Racine Communication.

Quel est le thème retenu pour cette XXIe édition ?

Coumba Traoré – La Transition au Mali s’est imposée comme une évidence en raison de l’actualité et les participants vont plancher et débattre sur le thème suivant ainsi formulé : « Développement durable et capitale humain : bilan et priorités opérationnelles pour la Transition au Mali ». Car il nous faut dégager des pistes pour construire un Mali de paix et un Mali émergent.

Ce Forum constitue donc un événement important pour le Mali ?

Coumba Traoré – Parfaitement ! Le Premier ministre Moctar Ouane prononcera le 20 mai le discours d’ouverture du Forum consacré précisément à la Transition, et près d’une dizaine de ministres y seront présents. M. El Ghassim Wane, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Mali et chef de la MINUSMA (Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali) prendra également la parole lors de cette cérémonie d’ouverture.

Deux pays seront cette année mis à l’honneur : l’Estonie avec la présence de Son Excellence Ingrid Amer, ambassadrice d’Estonie au Mali, un pays de référence en matière de cyber-sécurité ; et le Tchad, avec une délégation de trois personnalités venant de N’Djamena conduite par Saleh Kebzabo, ancien ministre et président de l’UNDR.
À l’issue du Forum, les conclusions de nos travaux, qui seront des propositions et des recommandations fortes faites à l’adresse des autorités de la Transition, seront remises en main propre au Président de la Transition, Bah Ndaw.

Quelles seront les principales personnalités présentes ?

Coumba Traoré – Sur le plan économique tout d’abord, notons la présence notamment de Mme Soukeyna Kane, Directrice Mali de la Banque Mondiale, Diadié Sankaré, le nouveau président du CNPM (Conseil National du Patronat Malien) qui est aussi le PDG du Groupe SAER et traitera de l’apport primordial du secteur privé, et de Mossadeck Bally, Président du Groupe Azalaï, qui interviendra sur la lutte contre la corruption.

De nombreuses autres personnalités seront là comme l’ancien Premier ministre Moussa Mara pour souligner l’importance de la décentralisation dans la résolution des conflits, ou Mahamat Saleh Annadif, chef du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Dans nos différents panels, nous avons à chaque fois des sommités. Je vous donne un seul et dernier exemple avec le Dr Sayave Gnoumou, de l’Académie de médecine, expert de l’UEMOA en télémédecine.

Et du côté du gouvernement de Transition ?

Coumba Traoré – Près d’une dizaine de ministres ont d’ores et déjà confirmé leur présence : Sadia Camara (Défense), Harouna Niang (Industrie, Commerce et Promotion des investissements) le Professeur Doulaye Konaté (Education nationale), le Professeur Amadou Keita (Enseignement supérieur), Lamine Seydou Traoré (Mines, Energie et Eau), Mohamed Salia Touré (Emploi et Formation professionnelle), qui est à la fois le benjamin et le Porte-parole du gouvernement, Alhamdou Ag Ilyene (Maliens de l’extérieur et Intégration africaine), le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga (Administration territoriale et Décentralisation), Hamadoun Touré (Communication et Economie numérique) ainsi que Ousmane Oumarou Sidibé, président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation. Ils participeront activement aux différents panels et seront facilement accessibles. C’est aussi cela, l’esprit du Forum de Bamako.

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« Les questions sécuritaires seront
au cœur de plusieurs panels »

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La question de la sécurité sera-t-elle abordée ?

Coumba Traoré – Bien évidemment, car il ne peut y avoir de développement sans sécurité. Au Mali, les questions sécuritaires ne peuvent jamais être éludées et seront d’ailleurs au centre de plusieurs panels dont le premier consacré à la problématique militaire de la sécurité. Avec la participation de plusieurs intervenants venus de France comme l’ancien ambassadeur Nicolas Normand, qui vient de faire un travail de grande qualité pour savoir où en est l’Accord d’Alger, le général Marc Foucaud, qui a commandé l’opération Serval au Mali en 2013 et 2014, Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut pour la sécurité en Europe (IPSE), Caroline Roussy, Docteur en Histoire et responsable Afrique à l’IRIS, Niagalé Bagayoko, Présidente de l’African Security Sector Network (ASSN), ou Bertrand Gallet, Président de l’ONG ACTED.

Personnalité emblématique et influente de la diaspora malienne de France, quel a été votre parcours professionnel, à Paris comme à Bamako ?

Coumba Traoré – J’ai eu deux parcours différents dans ma vie professionnelle. Un premier, qui commence à Paris et dure jusqu’en 2008. J’ai notamment été de 2001 à 2007 déléguée fédérale aux relations internationales de la Fédération nationale Léo Lagrange, mais également Présidente de l’Association « Banlieues du monde ». Mais, à partir de 2009, j’ai basculé au Mali à la demande du Premier ministre Modibo Sidibé, qui était à l’époque Président de la Fondation du Forum de Bamako, et dont j’ai intégré le cabinet. Tout cela est grâce à Abdoullah Coulibaly.

Votre première rencontre avec lui date de cette époque ?

Coumba Traoré – J’ai, en effet, rencontré Abdoullah Coulibaly dans le cadre du partenariat qu’il avait avec l’Université de Nanterre qui avait pris attache avec moi pour que – chargée de cours à la Faculté d’Evry – j’aille donner des cours à l’IHEM à Bamako sur les questions de décentralisation et de politique publique locale.

J’ai travaillé aussitôt à la préparation du VIIIe Forum de Bamako en 2008 et nous ne nous sommes plus quittés. Sur ses conseils, j’ai créé aujourd’hui mon propre cabinet qui s’appelle « Afrique Caraïbes Europe Conseil » (ACE-Conseil) pour élargir la construction des ponts entre ces trois espaces.

EN SAVOIR PLUS
http://forumbamako.com

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