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Comment surmonter le désintérêt des 87 % de dirigeants français de PME et ETI pour la numérisation de leur entreprise ? (étude Bpifrance Le Lab)

27 janvier 2018
Comment surmonter le désintérêt des 87 % de dirigeants français de PME et ETI pour la numérisation de leur entreprise ? (étude Bpifrance Le Lab)
La présentation détaillée d’une enquête de Bpifrance Le Lab figurait au menu du récent Forum Euromed Capital de Barcelone – voir nos articles (1) – dédié au thème de la numérisation des entreprises. « La transformation numérique des entreprises est absolument vitale, une nécessité stratégique conditionnant jusqu’à la survie même de celles-ci » affirme Isabelle Bébéar dans l’entretien exclusif qu’elle nous a accordé. Mais, disons-le simplement : les résultats très inquiétants de l’enquête ont fait l’effet d’un coup de massue sur la tête de l’élite du capital-investissement euro-méditerranéen…



En effet, tandis que nombre de startups françaises brillent de tous leurs talents au CES de Las Vegas, tandis que certains secteurs dans l’Hexagone sont heureusement en train de passer activement à l’usine 4.0 de l’industrie du futur (cas de nos équipementiers, qui jouent dans les premières places mondiales) et que les uns et les autres contribuent ainsi fortement à l’extinction du « french bashing », l’enquête conduite par Bpifrance Le Lab auprès de 1 800 dirigeants de PME et ETI (téléchargeable à la fin de cet article) met à jour l’existence d’une autre France, celle « d’avant », osera-t-on écrire, tant la réalité révélée est consternante : pour 87 % des dirigeants de PME et ETI françaises, la mutation numérique de leur entreprise n’est pas une priorité stratégique. Et parmi ceux qui ont une vision de leur transformation digitale, ils sont encore 63 % à ne pas avoir établi de feuille de route parfaitement claire pour la mener à bien.

Une action spécifique selon les profils

L’enquête, estiment ses auteurs, a permis de faire émerger trois profils de maturité digitale, répartissant comme suit l’échantillon des 1 618 répondants :
les Sceptiques (38 % des répondants) : ils ne croient pas à la révolution digitale ou demandent encore à en être convaincus. Leur défi est de s’acculturer et d’initier le projet de transformation.
les Apprentis (52 %) : ils ont compris l’importance de la transformation digitale et ont déjà engagé quelques actions en ce sens. Leur objectif est de structurer leur projet.
les Conquérants (10 %) : ils sont pleinement engagés dans la transformation digitale de leur entreprise et bougent de nombreuses lignes. Il leur reste à fédérer les équipes autour du projet de transformation.

Si le résultat de l’enquête est consternant, la connaissance de la typologie mise à jour devrait cependant permettre d’envisager un accompagnement de la transformation numérique adapté à chaque profil, estiment encore les auteurs, tandis que l’association EuroMed Capital entend assumer une mission active de plaidoyer, ainsi que nous l’ont assuré certains de ses membres – Isabelle Bébéar pour Bpifrance, Karim Trad pour AfricInvest, Nicolas Eschermann pour Siparex – à l’occasion des entretiens qu’ils nous ont accordés.

Un travail titanesque d’acculturation

Le travail de plaidoyer à accomplir sera titanesque, car l’enquête a permis aussi de mettre en évidence que la transformation digitale n’est pas une simple digitalisation des outils et des processus « C’est une nouvelle manière de créer de la valeur en réinterrogeant son business modèle dans un contexte digital. Elle appelle ainsi une transformation globale de l’entreprise centrée sur trois chantiers : le client, l’organisation et les partenaires de l’entreprise », lit-on dans le commentaire de l’étude. La technologie, quant à elle, vient en appui.

Les chefs d’entreprise seront assurément « la cible » prioritaire de ce travail d’acculturation, car comme l’affirme Isabelle Bébéar et ainsi que l’étude le confirme, l’implication du dirigeant est essentielle à la réussite du projet de transformation : c’est à lui de l’initier, de le porter et de le partager auprès de ses collaborateurs.
Or, à ce jour, seuls 10 % des dirigeants s’affirment « conquérants » en ce domaine, et un quart seulement associent leurs équipes opérationnelles au projet de transformation. Alors… courage et au travail !

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1 - SUR LE FORUM EUROMED CAPITAL :

 Isabelle Bébéar (Bpifrance et EuroMed Capital) : « La transformation numérique des entreprises est absolument vitale » http://bit.ly/2DxXp9X

 Karim Trad (AfricInvest, Tunis) : « Nous souhaitons mettre l’accent sur le partage des retours d’expérience » http://bit.ly/2DcHEnK

 Nicolas Eschermann (Siparex) : « Dans notre métier, il faut connaître les hommes et la culture locale » http://bit.ly/2Dm1GQi

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