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Comment éviter le blocage de la transition dans les pays sud-méditerranéens ?

Tous pays EUROMED-AFRIQUE | 1er novembre 2012 | src.VOXMED.FR
Comment éviter le blocage de la transition dans les pays sud-méditerranéens ?
Marseille -

Si Le Cercle des économistes et l’Institut de la Méditerranée estiment
que « pendant trois ou quatre années les équilibres macroéconomiques vont nécessairement se dégrader », ils considèrent aussi qu’il est possible de conjurer le risque de blocage de la transition en cours par un partenariat réaffirmé et fort entre l’Europe et les pays sud-Méditerranéens. La Déclaration finale de leurs Rendez-vous économiques 2012 de la Méditerranée esquisse les grands axes de ce qu’il conviendrait de faire en ce sens.

Photo ci-dessus : Le Professeur Jean-Louis Reiffers, Président du Comité scientifique du Femise (Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Économiques) et de l’Institut de la Méditerranée © Alfred Mignot - décembre 2010


Comme il est désormais de tradition, cette année encore les Rendez-Vous économiques de la Méditerranée ont clôturé la Semaine économique de Marseille (16-20 octobre). Et comme chaque année, cette rencontre organisée conjointement par Le Cercle des économistes et l’Institut de la Méditerranée a donné lieu à une Déclaration finale.

En voici le texte intégral :

Nouveaux pouvoirs, nouveaux programmes économiques
en Méditerranée

Déclaration finale
des Rendez-vous Économiques 2012 de la Méditerranée


L’hémicycle MPM des jardins du Pharo, à Marseille, où se sont déroulées plusieurs sessions de la Semaine économique 2012 de la Méditerranée. © Alfred Mignot

Rarement la situation du pourtour méditerranéen n’a paru si incertaine. D’un côté une crise économique sans précédent et de l’autre une révolution politique qui cherche sa stabilité. Cette situation exceptionnelle doit permettre un rebond dans la réorganisation des grandes zones et imaginer un nouvel avenir.

Aujourd’hui les pays méditerranéens sont confrontés à trois défis auxquels le Cercle des économistes et l’Institut de la Méditerranée s’emploient à répondre :

1- Rendre crédibles et mobilisatrices les politiques économiques et sociales futures.
 Proposer une vision qui rassemble, notamment pour la jeunesse, en dressant les contours d’un avenir plus inclusif où chaque jeune pourra exprimer librement ses opinions.
 Participer à la construction d’un nouveau modèle de développement, fondé sur la connaissance.
 Abandonner l’idée qu’après une phase transitoire, on puisse revenir au business as usual sans changer les comportements des élites et sans modifier leur composition.
 Eviter l’implantation d’un modèle distributif pur qui conduirait à une fermeture des économies, après une période de soutien social nécessaire.
 Construire un nouveau modèle de croissance dynamique fondé sur la jeunesse, ouvert, équitable et plus équilibré territorialement.


2- Gérer une transition qui dégrade les équilibres macroéconomiques.

 Les processus en cours ne doivent en aucun cas être retardés par des jugements politiques ; une baisse de confiance est injustifiée.
 La communauté internationale, doit prendre la mesure des urgences et respecter au minimum les engagements pris par le G20.
À défaut, il y a un risque que les tensions qui peuvent se produire ne conduisent à des crises graves. En effet, pendant trois ou quatre années les équilibres macroéconomiques vont nécessairement se dégrader.
Le Cercle des économistes et l’Institut de la Méditerranée constatent que la capacité de résilience des pays méditerranéens est encore importante. Cependant, la détérioration des balances de paiements, la montée des tensions inflationnistes, les déséquilibres budgétaires, les tensions sur l’emploi et en particulier l’emploi des jeunes, font peser des menaces qui risquent de bloquer la transition.


3- Améliorer l’intégration régionale des pays méditerranéens dans l’économie mondiale.

Le Cercle des économistes et l’Institut de la Méditerranée recommandent que l’Europe réaffirme ses engagements vis-à-vis des attentes des pays du Sud et que soit poursuivi l’ancrage régional des pays méditerranéens entre eux et avec l’Europe.
Cela suppose des avancées sensibles qui ont trop tardé :
 La mobilité des étudiants, des chercheurs et des entrepreneurs.
 L’extension du programme Erasmus.
 L’approfondissement des coopérations entre les Instituts d’éducation et de recherche.
 Le renforcement des partenariats Public - Privé.
 Une stratégie commune de relocalisation des activités industrielles en Europe.


À Marseille, le 20 octobre 2012

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